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Aung San Suu Kyi en prison pour son 64e anniversaire

Écrit par Cindy Chan, La Grande Époque - Ottawa
22.06.2009
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  • 64e anniversaire de naissance d'Aung San Suu Kyi, prisonnière politique birmane(Stringer: TANG CHHIN SOTHY / 2009 AFP)

Aung San Suu Kyi a peut-être célébré son 64e anniversaire de naissance en prison le 19 juin, mais l'espoir et le combat pour la liberté que représente la leader du mouvement démocratique birman ont été soulignés par des vigiles de solidarité tenues au Canada et partout dans le monde.

Des vigiles à la chandelle ont été tenues à Ottawa et à Toronto, de même que dans une vingtaine d'autres grandes villes du monde, afin de souligner l'anniversaire de naissance de la lauréate du prix Nobel de la paix 1991 et chef du parti politique birman Ligue nationale pour la démocratie.

Après avoir remporté par un raz-de-marée l'élection de 1990, Suu Kyi a passé plus de 13 des 19 dernières années sous une forme quelconque de détention.

Dernièrement, elle a été incarcérée après avoir été accusée d'avoir brisé les règles de sa détention en résidence surveillée lorsqu'un homme, non invité, a nagé jusqu'à son domicile situé sur le bord de l'eau et y a passé deux nuitées.

Au début du mois de mai, l'Américain John William Yettaw, 53 ans, aurait traversé à la nage le lac Inya pour se rendre à la résidence d'Aung San Suu Kyi, et ce, malgré la haute surveillance qui l’entourait. On rapporte que l'homme souhaitait interviewer Suu Kyi pour un livre qu'il écrivait.

Certains observateurs estiment que la junte militaire et le personnel de sécurité sont impliqués dans l'incident qui est survenu peu de temps avant la date prévue de libération de la prisonnière politique la plus célèbre. Aung San Suu Kyi devait être relâchée après six ans de résidence surveillée et avant les élections générales de 2010 proposées par la junte.

Si elle est reconnue coupable, Suu Kyi pourrait recevoir une peine de prison de cinq ans.

Les participants aux vigiles ont aussi souligné le sort des réfugiés de l'ethnie karen qui ont été forcés de fuir leur maison au début du mois de juin et qui subissent les attaques de la junte militaire. Cette dernière est actuellement en train de mener une offensive contre l'armée rebelle karen, soit l'Union nationale karen.

«La situation en Birmanie est très grave en ce moment», indique Tin Maung Htoo, directeur exécutif des Amis canadiens de la Birmanie, par la voie d'un communiqué. «Toute la Birmanie souffre en raison de la brutalité et de l'incompétence des généraux birmans.»

«Il y a un nombre très élevé de prisonniers politiques qui languissent dans des conditions horribles. En ce moment même, de nombreux réfugiés karen sont tués par des raids militaires menés en Birmanie orientale. Dans l'État de Chin, plusieurs souffrent encore d'une famine et, dans le delta de l'Irrawaddy affecté par le cyclone Nargis, des milliers sont encore sans abri.»

Selon l'ONG, basée en Thaïlande, Assistance Association for Political Prisoners (Burma), il y avait, en date du 6 juin, 2155 prisonniers politiques en Birmanie.

Plus de 350 parmi eux ont écopé de peines de plusieurs dizaines d'années depuis octobre 2008. La sentence la plus longue est de 104 ans et a été décernée à un militant étudiant en janvier 2009.

Le 16 juin, une délégation d'ex-prisonniers politiques birmans et de militants des droits de l'homme a livré à New York une pétition au secrétaire général des Nations Unis, Ban Ki-moon, lui demandant de faire pression pour la libération de tous les prisonniers politiques lors de sa prochaine visite dans ce pays.

La pétition à l'échelle de la planète a été signée par 660 000 personnes, incluant plus de 32 000 Canadiens.

Dans une autre campagne mondiale, plus de 100 ex-prisonniers politiques du monde entier ont signé une déclaration demandant au Conseil de sécurité des Nations Unis d'exhorter les autorités birmanes à libérer tous les prisonniers politiques et à imposer un embargo international sur la vente d'armes à la Birmanie.

La campagne 64 mots pour Aung San Suu Kyi a été lancée pour marquer le 64e anniversaire de naissance de la figure de proue du mouvement démocratique birman. Des gens partout dans le monde peuvent laisser un message sur le site Internet [www.64forsuu.org] pour afficher leur soutien à cette cause.

Les organisateurs de cette campagne incluent Amnesty International, Human Rights Watch, la US Campaign for Burma, le Bureau International de la Paix et plusieurs autres.

«Je crois que la démocratie sera un jour rétablie en Birmanie aussi longtemps que le peuple birman continue sa lutte contre le régime militaire et aussi longtemps que la communauté internationale appuie ses efforts», a écrit pour sa part Kim Dae-Jung, lauréat du prix Nobel de la paix et ex-président de la Corée du Sud de 1997 à 2003.

De nombreuses vedettes de la chanson et du cinéma y participent également.

«Aung San Suu Kyi est une [source] d'inspiration pour son pays et pour le reste du monde. J'admire sincèrement sa détermination infaillible à se battre pour ce en quoi elle croit. Il est vital qu'Aung San Suu Kyi soit libérée afin qu'elle puisse gouverner les gens qui l'ont élue et redonner à la Birmanie la liberté que nous tenons tous pour acquise», écrit l'ex-Beatles Paul McCartney.

«Nous ne pouvons rester immobile alors qu’elle est forcée à se taire à nouveau. C'est maintenant le moment pour la communauté internationale de parler d'une seule voix : libérez Aung San Suu Kyi», affirme l'actrice Julia Roberts.

George Clooney, Brad Pitt, Madonna, Robert De Niro et David Beckham sont parmi les stars qui appuient cette campagne.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.