Écrit par Gabriel Aubry Gayón, La Grande Époque - Montréal

 

«Pas de blues, pas de pop, pas de musique du monde. Juste du jazz», prévient le contrebassiste et président de l'OFF Festival de Jazz de Montréal, Christophe Papadimitriou. Ce rendez-vous annuel pour célébrer sa 10e année d'existence avec une palette qui saura plaire aux puristes du jazz.

Le coup d'envoi a été donné le 18 juin avec Tremblement de Fer du compositeur et improvisateur Pierre Labbé, avec une cinquantaine de musiciens, une œuvre composée spécialement pour les 10 ans du festival, dans le Hangar 16 du Vieux-Port de Montréal.

Le festival a été créé en 1999 afin de «fournir une tribune de qualité aux musiciens locaux de jazz». Force est de constater que les efforts de l'OFF Festival ont été remarqués, puisque le Festival International de Jazz de Montréal inclut maintenant un volet pour les artistes locaux, chose qui n'existait pas il y a à peine 10 ans.

«Quand tu ne te sens pas bien représenté, tu le fais toi-même», explique Papadimitriou.

Les contraintes techniques des spectacles ouverts, les obligations envers les grands commanditaires et le besoin de plaire à un public plus large sont tous des soucis réservés aux grands festivals et non à l'OFF jazz. La taille moyenne du festival permet aux artistes de «présenter des spectacles vraiment magnifiques tout en prenant des risques», dit-il.

Cette approche est illustrée dans la programmation qui, tout en étant profondément enracinée dans le jazz, présente une grande variété d'éléments musicaux.

Cette année, le festival souligne les efforts de ses fondateurs, notamment avec le grand contrebassiste québécois Normand Guilbault et son ensemble, dans un hommage à Charles Mingus. Ce spectacle aura lieu au Lion d'Or le samedi 27 juin à 20 h, et clôturera l'OFF Festival.

Le 24 juin au Lion d'Or, cinq poètes joindront Papadimitriou et trois autres musiciens dans une improvisation jazz inspirée des poésies récitées. Le poète José Acquelin animera la soirée.

Le pianiste virtuose Yoel Diaz interprète ses compositions d'inspiration cubaine, le mardi 23 juin à 22 h au Dièse Onze. Le vendredi 26 juin à 21 h 30 au Lion d'Or, le guitariste Rainier Wiens présente Free Burma, un spectacle inspiré de son voyage dans la profonde jungle birmane.

Bien que l'OFF Festival de jazz ait été créé pour et par des musiciens de jazz de Montréal, chaque année des artistes d'ailleurs sont également invités. Cette édition ne fait pas exception, avec la talentueuse pianiste Marie-Fatima Rudolf, le trio de jazz contemporain/improvisé Ugly Beauties ainsi que le violoncelliste Vincent Courtois et la chanteuse Jeanne Added.

Selon le président du festival, cela augmentera également la visibilité des artistes montréalais sur la scène internationale, ouvrant la porte à des collaborations dans l'avenir.

«On aime beaucoup favoriser les échanges avec d'autres musiciens. C'est une rencontre qu'on aime bien provoquer», conclut Papadimitriou.