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Un journaliste chinois condamne le ministère de la Propagande

Écrit par Luo Ya, La Grande Époque
23.06.2009
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  • La ville de Yesanguan, du comté de Badong, de la province de Hubei, l’endroit où l’affaire du viol présumé de Deng Yujia a eu lieu.(La Grande Époque)(攝影: / 大紀元)

Le journaliste chinois Yang Ibin a publié un article condamnant durement le ministère chinois de la Propagande comme l’investigateur du passage à tabac de deux journalistes. Ces journalistes ont été attaqués alors qu’ils tentaient de suivre l’affaire du viol d’une serveuse dans le comté de Badong de la province de Hubei en Chine centrale.

Le 10 mai, une serveuse nommée Deng Yujiao a été accusée du meurtre d’un des trois fonctionnaires qui avaient tenté de la violer. L’affaire vaut à la jeune femme une vague de sympathie et de soutien en Chine, bien que le régime ait essayé par tous les moyens d’empêcher le buzz.

Mme Kong Pu du Beijing News et M. Wei Yi de l’Hebdomadaire du peuple de Nanfang, ont été violemment battus par la police du comté de Badong, alors qu’ils suivaient l’affaire le 28 mai.

Wei Yi a été obligée d’écrire une déclaration admettant qu’il «avait conduit une interview sans l’accord des autorités locales». Les enregistrements audio et les photos que Wei a prises pendant l’interview ont été détruits par les autorités.

Les actions des autorités locales ont choqué les médias chinois et le public. Une interview diffusée par la Radio Nationale Chinoise (RNA), le seul média ayant relaté le passage à tabac, a été largement reprise par d’autres médias, ce qui a déclenché une vague massive de condamnations par le public chinois.

Toutefois, les liens vers le site Internet de la RNA et vers les autres sites qui avaient publié ces informations ont depuis été désactivés. Les deux sociétés de presse employant les journalistes passées à tabac refusent par ailleurs de commenter l’incident.

Le mari de Mme Kong, Yang Jibin travaille aussi pour le Beijing News. Il a récemment publié un article intitulé «Qui Soutient la Violence» sur son blog, et y condamne le ministre de la Propagande. Nous le retranscrivons ici intégralement :

«Qui soutient la violence ?

Ceux qui ont battu ma femme et son ami étaient juste quelques chiens vicieux. Je le sais et je sais aussi à qui appartiennent ces chiens.

Vous avez ordonné aux médias de rappeler tous les journalistes qui couvraient l’affaire du viol de Badong. Deng Guida (l’un des trois fonctionnaires du Parti communiste impliqué dans le viol et qui a été tué par Mme Deng) est juste l’un de ces chiens que vous avez dressés. C’est votre chien. Pour vous, le couteau de Deng Yujiao n’a pas seulement poignardé et tué votre chien ; il a aussi fait tomber le déguisement déplorable que vous lui faisiez porter depuis plusieurs décennies. Vous le savez parfaitement et vous avez peur.

C’est exactement parce que ces voyous locaux connaissaient vos ordres de bloquer les médias qu’ils ont osé attaquer les journalistes. En conséquence, les journalistes qui persistaient encore et qui sont restés à Badong ont agi contre votre ordre. Ils le savaient parfaitement. Continuez et tabassez le peuple, parce que personne ne punira ces voyous, à part quelques plaintes du public. Mais vous n’avez pas peur de l’opinion publique, n’est-ce pas ?  Cela fait plusieurs décennies, et quand avez-vous eu peur de l’opinion du public ?

Cette nuit, tous les médias sont restés silencieux, personne n’a osé annoncer le fait que ma femme et son ami avaient été tabassés à Badong, car les médias ont peur de vous, et parce que deux journalistes avaient agi contre votre ordre de quitter le comté de Badong.

Vous êtes un parapluie pour tous les fonctionnaires corrompus et les forces du mal. C’est vous qui soutenez la violence.

Vous avez à nouveau gagné. Pourtant votre victoire vous donne-t-elle à chaque fois une paix intérieure ? Vous sentez-vous plein de joie lorsque vous avez obtenu votre petite victoire ? Souriez-vous ? Vous souvenez-vous même comment on sourit ? Je veux dire, votre visage quand vous preniez le lait de votre mère en vous reposant dans ses bras quand vous étiez bébé – vous en souvenez-vous encore ?

Moi et d’autres journalistes avancerons et accomplirons notre destinée et accumulerons des frustrations avec optimisme. C’est ce que nous devons endurer. Je reconnais que j’ai vu vos victoires à maintes reprises. Cependant, elles représentaient vos propres combats, car derrière chaque victoire sale se cache une crainte et un sens funèbre, la peur de tomber. Vous êtes devenu un ennemi. Liu Shaogi (chef de l’ancien régime) a dit une fois que vous seriez inscrits dans l’histoire.

Vos punitions ont déjà commencé. Si vous acceptez le point de vue du célèbre écrivain russe Dostoïevsky, vous devriez savoir que vos punitions commencent avant même que vous n’ayez commis vos crimes. Y a-t-il un seul jour où vous ne vivez pas dans la crainte et la tromperie ?

Et quant à nous, nous nous aimerons plus et nous aimerons plus ce monde. Même une goutte de rosée sur une feuille le matin nous émeut. Vous ne pouvez simplement pas comprendre ce genre de chose.»

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.