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Les «excès de la finance» vont-ils se poursuivre?

Écrit par Hanna L. Szmytko, La Grande Époque
23.06.2009
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  • Le siège de Morgan Stanley à New York, le 9 juin 2009. Morgan Stanley est l’une des banques qui a obtenu l’autorisation du Trésor américain de rembourser la totalité des fonds reçu dans le cadre du TARP.(Mario Tama/Getty Images News)(Staff: Mario Tama / 2009 Getty Images)

Les remboursements accélérés des aides des États par les banques peuvent être vus comme un signe encourageant d’amélioration de leur situation, mais aussi comme un moyen de s’affranchir des contraintes dans leur gestion.

Le Trésor américain a donné son accord le 9 juin à dix grandes banques du pays pour le remboursement des fonds reçus à l’automne dernier dans le cadre du Trouble Assets Relief Program (TARP) pour un montant total de 68 milliards de dollars d’aides reçues. Les noms des établissements ayant satisfait les exigences établies par les régulateurs fédéraux n’ont pas été divulgués. Chaque établissement peut désormais mener à bien la procédure de remboursement et ceci dans un délai de deux semaines.

Rembourser des aides publiques

Depuis plusieurs semaines, les établissements financiers américains ont multiplié les annonces pour prouver leur solidité financière. Les capitaux levés sur les marchés par les banques auprès des investisseurs privés pour se recapitaliser et satisfaire les conditions des stress tests ou rembourser les aides de l’État ont été significatifs. Par exemple la banque JP Morgan Chase a levé 5,5 milliards de dollars en actions afin de renforcer sa capitalisation et compte bien racheter en totalité les 25 milliards de dollars d’actions préférentielles émises au profit du Trésor en octobre 2008. Les banques Morgan Stanley et Goldman Sachs qui ont chacune emprunté 10 milliards de dollars à l’État américain, ont également annoncé avoir reçu l’autorisation de l’État pour en rembourser la totalité. 

… et se débarrasser des contraintes

De nombreux analystes restent partagés sur le fondement de cette opération dans un contexte d’affaiblissement du système financier en général. Même le Trésor américain lui même considère qu’il reste encore «du travail à faire» pour un retour à la normale du fonctionnement du système bancaire. Une chose semble évidente : c’est que le fait de rembourser ces fonds permettra aux établissements financiers de se dégager de la tutelle de l’État américain, et notamment de s’affranchir de contraintes portant généralement sur les rémunérations des dirigeants, le versement de dividendes, et les pratiques spéculatives des opérateurs de salles des marchés…

D’autant plus que les récentes évolutions du marché incitent à penser que les conditions sont réunies pour une poursuite des excès de la finance que nous avons connus avant la crise. En effet, les politiques monétaires très expansionnistes avec des taux d’intérêt bas ont créé des liquidités très abondantes. Parallèlement, on observe une forte baisse de l’aversion pour le risque des investisseurs, ce qui contribue au retour de la demande des actifs financiers de plus en plus risqués et à la construction de nouvelles bulles spéculatives. Les banques procéderont-elles à une rupture des pratiques observées avant la crise et changeront-elles leur modèle de fonctionnement pour éviter les excès du passé ?  

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.