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Les voix d’Iran

Écrit par NTDTV, La Grande Époque
29.06.2009
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  • L’internet joue un rôle majeur dans la mobilisation en Iran.(AFP Photo)(STR: NIMA DAYMARI / ImageForum)

Le rôle de canaux d'informations comme Twitter et Youtube a largement été souligné dans la crise du «printemps de Téhéran». Avec des logiciels anticensure du même type que ceux utilisés par les internautes chinois, les Iraniens brisent le blocage des informations. Et, utilisant le téléphone, ils communiquent avec des stations de radio… jusqu'en Israël.

Le consortium Global Internet Freedom,  spécialisé dans la conception de «briseurs de murs» (des logiciels spécialement conçus pour contourner la censure de l’internet chinois), a ouvert son logiciel Freegate aux Iraniens en langue farsi. «Le trafic a doublé, puis doublé encore», explique Shiyu Zhou, un informaticien membre du consortium. «En quelques jours, nous avons eu 200 millions de clics par jour».

Les Iraniens utilisent Freegate pour avoir accès aux sites comme Facebook, Twitter, YouTube, Google, les sites d'information et les sites en langue farsi, indique Shiyu Zhou.

«Le week-end dernier les compteurs ont explosé. Samedi dernier, nous avons eu 390 millions de clics, ce qui correspond à environ un million d'utilisateurs».

Zhou indique que les logiciels développés par le consortium, initialement créés pour briser le blocus des informations en Chine, sont maintenant utilisés dans de nombreux pays et ont gagné une réputation de Gold standard dans la lutte contre la censure. Zhou indique ainsi avoir reçu des appels d'Iraniens qui appellent Freegate une «ligne de vie». «Nous recevons beaucoup, beaucoup d'appels. Nous voulons aider l'Iran et d'autres pays autant que nous le pouvons».

Les appels à la radio israélienne

Coup de pied dans le cliché d'un Iran fondamentalement antisémite, des Iraniens s'expriment depuis plus de 20 ans à la radio publique Kol Israel («la Voix d'Israël»). Ces dernières semaines, ils ont été encore plus nombreux à appeler et à parler de leurs difficultés. Certains parlent de la répression ou appellent les gouvernements occidentaux à agir contre le régime des mollahs.

«Nous recevons tellement d'appels d'Iran ces jours-ci», explique Menashe Amir, un des responsables du département farsi de Kol Israël, pour qui il travaille depuis cinquante ans : «Un des auditeurs a commencé à pleurer. Il a dit qu'il connaissait ma voix depuis deux générations. Il pleurait en disant que les Iraniens traversent une période triste, et ont besoin du soutien d'Israël et du monde.»

Amir dit avoir servi l'Iran pendant les 50 dernières années : «J'essaie de leur apprendre la démocratie et la liberté de parole. Ce que l'on voit aujourd'hui, c'est ce peuple excédé de ce qui se passe dans le pays. Ils veulent être une nation comme les autres, avoir de bonnes relations avec l'Occident, coopérer avec Israël. Ils respectent les juifs du fait de l'Holocauste et n'appellent pas à la destruction d'Israël. Il y a beaucoup d'Iraniens qui se souviennent de la période de bonne coopération entre Israël et l'Iran, et ils voudraient que cela reprenne.»

Amir Menashe estime avoir une audience de deux à six millions de personnes. Le département farsi de Kol Israël diffuse en semaine un programme d'une heure et demie, et d'une heure le week-end. Ses programmes arrivent en Iran par ondes courtes ainsi que par Internet et satellite.

Depuis les résultats des élections en Iran, l'antenne est ouverte chaque jour aux appels d'auditeurs iraniens, contre une fois par semaine auparavant. Les auditeurs iraniens témoignent de ce qu'ils ont vu dans les rues de leur ville. «La situation est si dure, si tragique», dit Amir, «ils n'ont aucune raison de mentir».

Au-delà des logiques belliqueuses de leurs gouvernements, les peuples semblent commencer à trouver les moyens de dépasser les blocus et de communiquer à peu près librement. Une mauvaise nouvelle pour Téhéran, Pékin et consorts dont le fonctionnement est semblable au mécanisme de fermentation de certaines bactéries : il ne peut se faire qu'en absence d'air.

 

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