Y a-t-il une voiture du futur ?

Écrit par Catherine Keller La Grande Époque - Genève
30.06.2009

  • jauge essence a zero(攝影: / 大紀元)

À l’occasion du festival mondial de la Terre, Nicefutur a organisé le 15 juin à Lausanne un débat sur la voiture du futur. Puisque le réchauffement climatique est provoqué par la pollution, et que particulièrement les émanations de CO2 dans les transports sont responsables d'un quart de celle-ci, il semble donc important de réduire cet impact.

Actuellement, plusieurs alternatives de véhicules sont à l'étude : des voitures à faible consommation, à moteur hybride, roulant aux "biocarburants" ou au gaz sont déjà sur le marché,  les voitures à hydrogène ou à électricité sont elles encore au stade de prototype, Pourtant, aucune de ces solutions n’est pour l’heure pleinement satisfaisante, Le site autoplus.fr, après avoir tester les modèles, estime par exemple que les économies avancées par les constructeurs ne sont pas aussi grandes qu’annoncées.

Si le gaz naturel (méthane) pollue moins que l'essence et n’explose pas,  il n'est ni une énergie entièrement propre, ni une énergie renouvelable : comme le pétrole, ses réserves sont appelées à s'épuiser.

L’hydrogène ne pollue pas et est quasiment inépuisable. Sa fabrication est par contre grande consommatrice d’électricité.

Les biocarburants peuvent être une alternative s’ils sont issus de déchets ménagers et agricoles, comme c’est le cas en Suisse. Malheureusement, cela ne représente qu’une toute petite partie des besoins : La majorité des biocarburants provient de l’agriculture industrielle, particulièrement au Brésil et aux USA. Leur production implique le défrichement de zones forestières, la pollution des sols par les pesticides et engrais chimiques, le recours aux OGM. Le développement des biocarburants aggrave de plus la crise alimentaire que connaissent les pays les plus pauvres. Parmi les organisations qui dénoncent l’impact des biocarburants sur la sécurité alimentaire, Swissaid a obtenu un moratoire de cinq ans par le conseil national helvétique.

Les voitures électriques existent depuis longtemps, mais ont été peu développées car  peu compétitives face au pétrole. Le vent tourne cependant, et plusieurs marques travaillent ardument pour proposer cette alternative. Certains modèles sont déjà sortis et d’autres arriveront prochainement sur le marché. La voiture électrique, voiture de demain ? Silencieuse, elle n’émet pas de CO2. 

Luc Debraine, journaliste, explique par exemple dans son livre «Les voitures électriques, un futur pour l’automobile» que le moteur électrique est plus performant, plus silencieux, plus réactif, plus simple qu’un moteur à essence. Son gros problème est l'autonomie des batteries. Cette compétitivité est confirmée par Philippe Méan, directeur de recherche et du développement chez ALPIQ Énergie Suisse pour qui la voiture électrique est la voiture de demain. D'après lui les batteries, point faible de cette voiture, deviennent de plus en plus efficaces et l'ère de la compétitivité commerciale approche donc.

Néanmoins le tableau n’est pas si rose :  Si les voitures électriques  devenaient courantes, la demande en électricité exploserait ce qui demanderait la production de nouvelles centrales électriques, alors que l'électricité «propre» est encore rare : thermique et nucléaire sont les géants actuels de la production

Ceci est confirmé par monsieur Philippe Virdis, directeur du groupe E (producteur d’électricité en Suisse), qui regrette qu’il n’y ait pas plus d’ouverture vers d’autres modèles : Il explique que des recherches actives sur la pile à combustion sont en cour avec de gros moyens financiers et qu’il n’est pas improbable que d’ici quelques années, le rapport qualité prix de celles-ci soit satisfaisant. Dans ce cas, la voiture consommerait beaucoup moins d’électricité et son utilisation se positionnerait vraiment comme une solution verte.

Comme exemple, le concept de Michelin et PSI qui propose un prototype «Hy-Light» qui roule avec une pile à combustion et qui ne pèse que 850 kg.