Les chômeurs pris en tenaille

Écrit par Patrick C. Callewaert, La Grande Époque
01.07.2009

  • Dijon: Un employé conseille un demandeur d'emploi, le 29 février 2009, dans une agence Pôle emploi de Dijon. (STR: JEFF PACHOUD / ImageForum)

Avec la crise économique actuelle, qui a vu fortement s’accroître le chômage en France, on aurait pu croire à une amélioration de la prise en charge des chômeurs. C’est malheureusement tout le contraire: la fusion de l’ANPE et de l’Assedic en un organisme unique appelé Pôle Emploi et annoncée à la rentrée de septembre 2008, s’avère beaucoup plus difficile que prévu. L’idée de base, qui consistait à unifier le processus de déclaration et de recherche en un lieu et un système unique, était pourtant louable, mais sa mise en œuvre début 2009 s’est faite au pire moment.

 

Normalement, lorsque l’on est au chômage, la première démarche à effectuer est de déclarer sa situation en composant le 3949. Cette procédure est maintenant devenue obligatoire et préalable à l’obtention d’un premier rendez-vous avec un agent de Pôle Emploi. Mais le système est actuellement tellement engorgé (+ 24,6% d’inscriptions supplémentaires en un an) qu’il faut attendre longtemps avant d’obtenir un interlocuteur, et qu’il devient difficile de se faire enregistrer. Puis passé cet obstacle, le premier rendez-vous n’est pas plus rapide à obtenir, car les effectifs n’ont pas été prévus pour faire face à un tel flot de chômeurs et que la désorganisation règne dans les services. La situation est telle qu’elle fait cette semaine la une du site www.cadremploi.fr

 

En effet, à l’époque où la fusion a été décidée, début 2008, la crise n’avait pas encore fait son apparition et la courbe du chômage était en baisse. Les agents se plaignent d’avoir plus de 300 dossiers chacun à gérer, mais le secrétariat d’Etat au travail dément la situation. Pour faire face à une situation qui ne fait qu’empirer, mais où il est impossible de revenir en arrière, Pôle Emploi a donc décidé d’embaucher 1.500 personnes de plus en CDI et 500 en CDD. Ainsi, le second objectif de ce regroupement, qui devait être de faire des économies de fonctionnement, risque bien de ne plus être respecté.