Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Paul Watson, le pirate au bon coeur

Écrit par Suzi Loo, La Grande Époque - Nice
10.07.2009
| A-/A+

  • Paul Watson, capitaine et fondateur de Sea Shepherd Conservation Society(攝影: / 大紀元)

Paul Watson est le fondateur, depuis 1977, de Sea Shepherd Conservation Society, une des associations de protection de la biodiversité les plus controversées au monde. Il fut cofondateur de Greenpeace qu’il quitta pour vouer son temps à la protection de la vie marine. Décision prise lors d’une rencontre avec un cachalot qui se glissait dans l’eau pour mourir. Un échange de regards de compassion de quelques secondes changea la vie de Paul pour toujours. Il fit dès lors le vœu de défendre toute sa vie les créatures marines.

Un pirate au grand cœur

Paul Watson traque, depuis trente ans, les baleiniers dans toutes les mers du globe. Ce capitaine de navire engagé dans la lutte pour la protection des cétacés en mer est un militant écologiste canadien, âgé de 58 ans. C’est à bord du Steve Irwin, où bat le pavillon à tête de mort des pirates, qu’il écume les océans contre le braconnage en mer. Au cours de ses actions en mer, il s’est spécialement attaqué à des navires baleiniers japonais illégaux dans l'Antarctique afin de les éperonner. Il a approché des dizaines de navires, et son équipage a sabordé neuf bateaux baleiniers. L’opération Musashi lancée par l’association en juin 2007 a pour but de mener une chasse active contre la chasse à la baleine en Antarctique.

Une action écologique et surtout non violente

Son combat reste écologique et non violent. L’association Sea Shepherd Conservation Society refuse d’être confondue à un mouvement de révolte, mais entend bien garder l’application des lois de protection de la mer approuvées par les Nations Unies. Il est intéressant de savoir que, depuis la fondation de l'association en 1977, jamais aucun de ses membres n'a été condamné par la justice ni n’a blessé qui que ce soit, car Paul Watson n’utilise pas d’armes. Son arsenal? Des boules puantes et du beurre ranci, premières batailles non toxiques de l’histoire! Par contre, le capitaine Paul Watson et son équipage d'irréductibles ont fait perdre plusieurs millions de dollars aux flottes baleinières du Japon, de la Norvège et de l'Islande, qui, elles, ne cessent de violer le moratoire international sur la pêche commerciale des baleines.

Des baleines en voie de disparition

Il existe des baleines franches, des baleines à bosses, des baleines bleues. Il existe à peu près treize espèces de baleines à fanons dont sept sont menacées de disparition. Entre 1925 et 1975, en 50 ans, un million et demi de baleines ont déjà été tuées.

Pour le capitaine, le métier de la pêche est actuellement l'activité humaine la plus dévastatrice pour l'environnement. La pêche illégale vide les océans et menace d'extinction de nombreuses espèces de poissons en rompant les équilibres naturels. Plus intolérable encore, selon Paul Watson, une bonne partie du produit de la pêche finit en nourriture pour animaux d'élevage dans les pays riches. «Ainsi,  les cochons sont devenus les plus gros prédateurs des mers», souligne le capitaine. Les gouvernements continuent à soutenir la pêche illégale, particulièrement la pêche à la baleine. Alors que faut-il faire? Arrêter de manger des poissons? Selon Paul Watson, chacun d’entre nous détient un pouvoir énorme, il suffit pour cela d’éveiller sa conscience. C'est une des raisons pour lesquelles Sea Shepherd accueille à bord de sa flotte tous les volontaires qui en font la demande. Les bénévoles français sont particulièrement bienvenus.

  • Paul Watson et Terri Irwin(Staff: WILLIAM WEST / 2007 AFP)

Rencontre avec Paul Watson à Saint-Jean-Cap-Ferrat au mois de juin 2009, lors du festival Courant d’ère – dont il est le président d’honneur – de l’association SOS Grand Bleu avec laquelle il collabore depuis 20 ans.

La Grande Époque (LGÉ) : Rencontrez-vous des obstacles sur les eaux territoriales?

Paul Watson (P. W.) : Si nous nous trouvons dans les eaux territoriales, nous sommes en partenariat avec les gouvernements, mais on travaille surtout en haute mer. Sea Sherperd et Galápagos travaillent en partenariat avec la police fédérale et les gardes du parc national. Mais en Antarctique, c’est nous la loi. Vous savez les îles Galápagos sont classées patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco, déclarées patrimoine en danger en 2007 et plus de 300 000 requins sont tués chaque année.

LGÉ : Les gens de chaque pays prennent-ils conscience de votre combat?

P. W. : En fait, cela dépend. Par exemple, en Australie, nous avons un soutien extraordinaire, les gens ont bien compris l’approche et on a même du soutien finalement en Islande, en Norvège et au Japon, car il y a des personnes bénévoles avec nous.

LGÉ : La méthode de se mettre entre les harpons et les baleines est votre idée, non?

P. W. : Oui, il est vrai que j’en suis arrivé là. Car, même si nous nous trouvons au milieu, cela ne les empêche pas de continuer à harponner. Je ne peux rester sur mon bateau tout en restant impuissant, il n’y a que par l’action que les choses peuvent prendre une importance. Je suis convaincu que les baleines et les dauphins sont plus intelligents que les humains. Ils ont un cerveau plus grand et plus complexe, ils ont cette intelligence écologique de vivre en harmonie. Nous, les humains, nous avons tendance à croire que nous vivons tout seul. Notre survie dépend de ces espèces. Or, nous sommes en train d’assister à la destruction des océans et, si les océans meurent, nous mourrons, c’est aussi simple que cela.

LGÉ : Votre vie est donc souvent en danger?

P. W. : Oui, bien sûr! On m’a tiré dessus plusieurs fois. C’est assez dangereux, je l’avoue. Je porte un gilet pare-balles. Nous agissons souvent dans une région du globe qui ressemble au Far West, il n’y a pas de loi. C’est une question trop politique, alors personne ne veut procéder à une enquête. Quand on me pose la question : «Pourquoi risquez-vous votre vie pour protéger les baleines?», cela me fait une sensation bizarre chaque fois, car on ne demande jamais à un soldat américain pourquoi il risque sa vie en Irak pour protéger des puits de pétrole? Vous ne trouvez pas cela bizarre, vous?

LGÉ : Quel est votre prochain grand projet?

P. W. : Notre prochain objectif est de repartir en Antarctique. Le job, c'est six mois en mer par an pour contrer les prédateurs des baleines, requins, dauphins, phoques et même concombres de mer. Bientôt, nous allons nous occuper du thon rouge de Méditerranée.

LGÉ : La liste d’attente est-elle longue pour faire partie des bénévoles?

P. W. : En fait, la place sur le bateau est limitée, mais nous sommes toujours à l’écoute et nous essayons d’impliquer le plus de gens possible. Pas besoin de s’y connaître, nous sommes là pour vous entourer. Nous recrutons des personnes du monde entier; sur chaque campagne, nous avons huit

à dix nationalités différentes.

Remerciement spécial à Mme Lamya Essemlali, présidente de l’association de Sea Shepherd France pour m’avoir servi d’interprète.

Pour plus d'informations, visitez : www.seashepherd.fr

 

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.