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La ville du futur : un lien entre la nature et l’homme ?

Écrit par Catherine Keller La Grande Époque
16.07.2009
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  • velo arbre(攝影: Jack Hollingsworth /

Les urbanistes se penchent sur la ville du futur. Ils estiment qu'elle doit laisser de la place à la nature, développer des transports en commun et favoriser l'agriculture de proximité. Lors d'une conférence donnée à Lausanne à l'occasion du festival mondial de la terre, plusieurs experts lausannois se sont exprimés.

La nature dans la ville

Il existe dans les villes une flore insoupçonnée. Gino Müller, directeur des jardins botaniques de Lausanne, explique : « Il y a à Lausanne 1.364 espèces, soit un tiers de la flore que l’on retrouve en Suisse et 70 % sont indigènes. Elles peuplent cette ville comme elles le feraient en pleine nature, par exemple un mur peut ressembler à une falaise. Dans une friche on va retrouver des plantes pionnières, rudérales. On recense une très grande variété d’origines.Ces plantes proviennent de prairies maigres, de forêts, de zones humides ».

C’est ce qu’on appelle la « vraie » nature avec laquelle le citadin doit se réconcilier et qui mérite d’être protégée. En ville, créer des espaces verts où la nature reprend ses droits en laissant des parcelles « sauvages » bouleverse nos habitudes. Notre éducation citadine nous incite à penser que l’endroit est abandonné. Il est donc nécessaire de sensibiliser la population et de l’informer sur les actions menées en faveur de la biodiversité pour que ces espaces soient appréciés et protégés.

L’entretien différencié

Chaque espace vert est étudié avec l’objectif de ramener la nature en ville. Les jardins où il fait bon se promener en invité de mère nature, les talus et cordons boisés sont volontairement laissés à l’état sauvage. Des plantes indigènes sont réintroduites et l’utilisation des herbicides et des machines est minimisé. Des couloirs biologiques pour la petite faune se créent et on peut observer des plantes et des insectes locaux dont certains sont rares.

Ces parcelles où la nature peut se régénérer contrastent avec les jardins publics « à la française» où de belles pelouses vertes sont agrémentées de fleurs et de légumes décoratifs. La gestion des espaces verts en entretien différencié permet également de réduire les budgets : moins de désherbage, les feuilles et branches mortes sont laissées, les herbicides ne sont plus utilisés.

La ville de Luxembourg, placée sur une des plus grandes nappes phréatiques d’Europe, a décidé de ne plus traiter ses espaces verts avec des pesticides. Elle a invité la population à faire de même dans les jardins privés et sur les balcons afin de ne pas polluer la nappe phréatique.

La répartition habitation-nature dans le futur

Chacun souhaite posséder sa maison mais ce projet n’est pas réaliste car la population urbaine ne cesse d’augmenter. Il est préférable de construire des immeubles écologiques, conçus de façon à ce que chaque propriétaire se sente vraiment chez lui, avec sa terrasse, des murs isolés phonétiquement et des espaces verts valorisés à partager. On espère également que cela créera de nouveaux liens sociaux qui font défaut actuellement. 

La ville de Lausanne loue des parcelles de plantage de 5 à 15 m² localisées dans différents quartiers densément habités. Le franc succès de ces petits lopins de terre a encouragé la ville à aménager d’autres plantages. Parmi les conditions de mise à disposition, il est demandé de faire un usage parcimonieux de produits de traitement et d’engrais chimiques. Il existe aussi les jardins dit « ouvriers » ou « familiaux » qui connaissent des résultats concluants depuis des décennies.

L’agriculture et la ville

Les avantages d’une agriculture de proximité sont indéniables : qualité et sécurité des aliments, économie d’énergie, création d’emplois, santé publique. Créer une relation harmonieuse entre les paysans proches de la ville et les citadins est bénéfique. Cela se fait déjà à travers certaines associations comme l’Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne en France ou les paniers bio qui permettent aux citadins d’acheter des légumes frais et bio à un prix tout à fait raisonnable. Les paysans sont aussi satisfaits car leur travail est revalorisé.

Le souhait de Joëlle Salomon Clavin, urbaniste et chercheuse à l’université de Lausanne va dans ce sens. Elle souligne : « À l’heure actuelle, la majorité des paysans proches des villes vendent leur production aux supermarchés pour des prix dérisoires et se plaignent du fait que les gens promènent leur chien dans les champs, y parquent leurs voitures, etc. Un échange de ce type permettrait aux citadins de travailler un peu dans les champs et cette meilleure connaissance des uns et des autres favorisera une cohabitation harmonieuse pour le bénéfice de tous. »

  • voiture(攝影: / 大紀元)

La mobilité dans la ville

Les transports actuels montrent leur limite, les routes sont saturées, les parkings envahis. Les urbanistes admettent que les embouteillages, en plus de polluer, font perdre beaucoup d’argent. Gérer les transports efficacement n’est pas  facile et demande des efforts de la part de toute la communauté.

La ville doit répondre aux différents types de besoins. Au vu de la complexité du sujet, différentes propositions sont envisagées :- augmenter les transports en commun peu polluants

- faciliter les déplacements à vélo. La majorité des déplacements se font sur 3 à 5 kilomètres. Le vélo a donc toute sa place, dès lors que des pistes lui sont réservées et que des parkings à vélos sont créés en nombre suffisant.

- permettre d’utiliser plusieurs moyens de transports, par exemple le vélo et les transports publics pour se rendre au travail. Le Velib serait une solution pour autant que l’on puisse régler les problèmes d’incivilité et de logistique (bornes défectueuses, facturation, etc.)

- l’idée germe de mettre à disposition du public une Autolib à Paris. Ce serait une voiture électrique qui fonctionnerait sur le même principe que le Velib. Les Verts ont fait part de leur «scepticisme » et ont préconisé l’auto-partage qui fonctionne déjà bien. Le projet d’Autolib est déjà en place à Lyon. En 2008, 830 conducteurs étaient abonnés sur 22 stations.

- développer des éco-quartiers où l’habitant vit, travaille, consomme et se divertit sans avoir à faire de grands déplacements et où les activités sont respectueuses de l’environnement. De nombreux critères sont intégrés : la gestion de l’eau, le traitement des déchets, la stratégie énergétique, l’utilisation de matériaux locaux et écologiques pour la construction, une politique de mixité et d’intégration sociale, etc.

- la gestion du travail demande à être développée au niveau des horaires et du lieu de travail. Par exemple le télétravail évite certains déplacements aux heures de pointe. De même des horaires modulables ont l’effet de diluer le trafic sur la durée.

Le citadin a son rôle à jouer. Trouver des solutions satisfaisantes qui concilient satisfaction personnelle et respect de l’environnement au sens le plus noble demande à chacun de se remettre en cause et de se responsabiliser pour que la vie dans la ville de demain soit agréable.

 

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