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Élections législatives au Mexique: lourde défaite du parti au pouvoir

Écrit par Norma Dominguez - LatinReporters.com
17.07.2009
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  • Beatriz Paredes, présidente du PRI et grande gagnante du scrutin.(攝影: / 大紀元)

Le dépouillement de la totalité des bulletins de vote confirme que l’historique Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) a remporté les élections législatives du 5 juillet et que les Mexicains ont passé facture au président Felipe Calderon et à son Parti de l’Action Nationale (PAN, conservateur) pour la crise économique, la grippe A et l’insécurité générée par les gangs de la drogue. Le principal parti de gauche du Mexique subit aussi une lourde défaite.

Depuis qu’en 2000 le PAN repoussa dans l’opposition le jusqu’alors invincible PRI, au pouvoir pendant 71 années consécutives, les PRIistes ne se sont jamais senti aussi proches d’un retour à la présidence du pays après l’élection  des 500 députés fédéraux, de six gouverneurs d’État et de 549 maires. La présidence et le renouvellement du Sénat se joueront en 2012 pour un mandat de six ans. La Chambre des députés, elle, est renouvelée tous les trois ans.

 

Le PRI, dont le populisme s’étend du centre gauche au centre droit, a remporté aisément les législatives avec 36,68% des suffrages, contre 27,98% au PAN gouvernemental et à peine 12,2% au Parti de la Révolution Démocratique (PRD, gauche), autre grand vaincu du scrutin. Le PRI a en outre triomphé dans cinq des six élections de gouverneurs, dans les États de Campeche, Colima, Querétaro, Nuevo Leon y San Luis Potosi. Le 6e État en jeu, celui de Sonora, revient au PAN.

 

La nouvelle Chambre compte plus de 240 députés du PRI, soit largement plus du double de ses 106 élus en 2006. En y ajoutant les élus de leurs alliés du Parti Vert Ecologiste du Mexique (PVEM), les PRIistes contrôleraient la majorité absolue des 500 députés.

 

De troisième force à la Chambre, le PRI en devient la première. À droite, le PAN gouvernemental dégringole de 206 à 147 députés et, à gauche, le PRD tombe en chute libre de 127 à 72 élus.

 

Dans le District fédéral de Mexico, fief du PRD, ce dernier recule mais l’emporte encore dans 12 des 16 arrondissements (appelés «délégations») et continue à dominer l’Assemblée législative du district.

 

«Les bons résultats du PRI ont sans doute une explication multiple et, comme d’habitude, la paternité du succès sera disputée, en l’occurrence entre Beatriz Paredes [présidente du PRI], le sénateur Manlio Fabio Beltrones et les gouverneurs. Néanmoins, celui qui pourrait le mieux capitaliser le bond en avant et se convertir en candidat à la présidence [de la République] en 2012 est le gouverneur de l’État de Mexico» estime le politologue mexicain Mario Campos. [NDLR - L’État de Mexico, à ne pas confondre avec le District fédéral que forme la capitale du Mexique, est gouverné par Enrique Peña Nieto, jeune loup de 43 ans].

 

La perspective de la présidentielle en 2012

Au PAN, les mauvais résultats ont fait rouler la tête de son président, German Martinez. Nommé voici à peine deux ans, il vient de démissionner. Compte tenu à la fois de ces résultats et de l’interdiction constitutionnelle d’une réélection, la seconde moitié du mandat présidentiel qu’entame maintenant Felipe Calderon ressemblera à un long adieu au pouvoir. Tandis que les partis ouvrent les préparatifs de la course à la présidence de 2012, beaucoup donnent pour acquise la sortie du PAN de la résidence présidentielle de Los Pinos, vu l’inexistence d’une majorité gouvernementale au Congrès (Parlement) et la déception des Mexicains à la suite d’une série d’échecs, d’épisodes de malchance et de mauvais calculs.

 

Selon les analystes, les possibilités des PANistes de demeurer au pouvoir sont réellement faibles et, sous peine d’un châtiment plus dur encore que pourraient infliger les électeurs en 2012, la nouvelle législature devrait déboucher ces prochains mois sur des accords produisant les changements dont le pays a besoin pour croître à un taux annuel supérieur à 5% et créer des emplois.

 

Jesus Ortega, leader du PRD, l’autre grand perdant des élections, déclare qu’il expulsera ceux de son parti qui ont appelé à voter pour d’autres formations. Ce message vise sans le nommer Andres Manuel Lopez Obrador, ancien candidat à la présidence du Mexique qui n’avait pas accepté en 2006 sa défaite face à Felipe Calderon. Sans renoncer au PRD, Lopez Obrador a soutenu avec un succès relatif deux autres partis de gauche pour les élections du 5 juillet, le Parti du Travail (3,56% des voix) et le Parti Convergence (2,36%). Des candidats de ces partis s’opposaient au PRD.

 

Stoppant sa chute, la participation électorale atteint aux législatives 44,68%, deux points de plus qu’en 2003. En hausse, la proportion de bulletins nuls se chiffre à 5,39%, le double du taux moyen des six dernières élections nationales. Dans le District fédéral de Mexico, cette proportion culmine à 10,8%.

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.