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Conte japonais : L'histoire de Ryonen

Écrit par Radio Son de l'Espoir
18.07.2009
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  • portrait Chinoise(攝影: / 大紀元)

Ryonen, dont le nom signifie «compréhension claire», était une jeune fille parée de toutes les grâces. Le teint blanc nacré, les cheveux épais relevés en lourd chignon sur la nuque fragile, ses yeux profonds comme un lac, elle était élégante et fine, et son maintien était parfait. Issue d'une noble famille de guerriers samouraïs, Ryonen possédait un grand talent de musicienne, elle était également douée pour la peinture et la poésie.

L'impératrice la remarqua entre toutes les dames du palais et l'appela dans son cercle intime. Ryonen était alors âgée de 17 ans, et cette histoire se passait vers les années 1700, pendant la période d'Edo, sous le shôgunat de Togugawa Yoshimune, dont le sage gouvernement assura au Japon un long cycle de prospérité et de paix.

Ryonen ne se contentait pas d'être merveilleusement belle, elle alliait aux qualités de l'esprit celles du cœur, et tous – de la plus noble dame à la moindre servante – l'aimaient. Aussi la surprise et la consternation furent unanimes quand elle annonça qu'elle désirait se retirer dans un monastère pour étudier le bouddhisme.

Sa famille alertée opposa un refus formel. Ryonen plaida sa cause. Un compromis fut négocié. Elle devait d'abord se marier, avoir trois enfants, dont un fils pour assurer la continuité de la lignée. Ensuite, si elle le souhaitait toujours, elle serait libre de se raser la tête et d'aller mendier sa nourriture sur les routes, un bol de riz à la main, ou d'aller cacher sa beauté dans un temple. Ryonen respectait sa famille et ses ancêtres, elle s'inclina. Et la vie reprit son cours paisible. Sa famille rassurée croyait qu'elle avait complètement oublié sa lubie. D'ailleurs, à l'âge de 19 ans, Ryonen épousa au milieu de fastes extraordinaires un grand seigneur. Elle lui donna deux filles qui promettaient d'être aussi gracieuses que leur mère, et un garçon solide et calme, le petit Oshiba.

Or, un matin, Ryonen déclara à sa famille stupéfaite qu'elle devait les quitter pour suivre son destin. Elle souhaitait se retirer dans un temple et servir en qualité de nonne. Ni ses parents, ni son époux, ni ses enfants ne purent la dissuader. Elle s'en alla.

À 26 ans, Ryonen était toujours dans l'éclat de sa beauté, la maternité l'avait encore embellie.

Quand elle se présenta au temple d'Edo et demanda au maître Tetsugyu de l'accepter comme disciple, ce dernier, après l'avoir regardée longuement, lui dit : «Ryonen, tu es trop belle, tes cheveux trop épais et brillants, tes yeux sont des lacs sombres emplis de sortilèges, tu serais dans notre communauté une occasion de désordre et de troubles. Je ne puis te recevoir

Alors Ryonen se rasa la tête, se débarrassa de tous ses bijoux – et même d'un bracelet qu'elle avait à la cheville et qu'elle portait depuis l'enfance – elle revêtit une robe de pauvresse et se présenta devant le maître zen Hakuo dans un temple inconnu éloigné de la capitale.

Le maître la regarda longuement et lui dit : «Ryonen, je vois bien ta tête rasée et tes habits misérables, je devine à tes paroles la sagesse de ton cœur et je pressens tes vertus, mais tu es trop belle, le nacre de tes joues ferait perdre la tête à mes plus jeunes disciples, et même les plus âgés seraient troublés dans leur méditation. Je ne puis te recevoir.»

Alors Ryonen partit sur les routes, méditant dans son cœur. Un matin, comme elle passait près de l'étal d'un marchand de beignets, elle saisit soudain la poêle brûlante, l'appliqua sur sa joue droite et la maintint assez longtemps pour s'infliger une monstrueuse blessure. En quelques instants, son exceptionnelle beauté s'évanouit pour toujours.

Le zen enseigne que nous sommes de ce monde-ci, mais qu'il ne faut pas s'y laisser enfermer, que tout obstacle doit être levé car nous habitons une maison ouverte dont un «souffle» à peine perceptible fait battre les portes de proche en proche à l'infini, jusqu'aux «Montagnes lointaines».

Henri Brunel – Les plus beaux contes zen – Calmann-Lévy éditeur

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