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Électricité en Amérique du Nord : contrôler pour mieux gérer

Écrit par Reporters d’Espoirs
03.07.2009
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  • fils haute tension(攝影: / 大紀元)

L’énergie la plus propre est celle que l’on n’utilise pas ! Partant de ce constat, Tim Healy et David Brewster, deux étudiants américains, ont eu l’idée de créer, en 2001, un système de gestion de la consommation d’électricité. Grâce à un boîtier implanté dans les entreprises clientes, la société EnerNOC intervient en cas de pics de demande, pour finalement réduire le nombre de ce type d'incidents de 5 à 10 %.

Aux Etats-Unis, la consommation annuelle d’électricité est en moyenne supérieure à 12 000 kWh par habitant, contre moins de 8 000 kWh pour un Français (Observatoire français de l’Energie en 2006). Une consommation encore plus importante en été avec l’utilisation massive de la climatisation, allant jusqu’à créer des pics de surconsommation. Puisque la production doit toujours être égale à la consommation pour ne pas créer de saturation dans le réseau, d’importantes centrales de substitution sont construites pour faire face aux pics. Elles représentent environ 10 % des infrastructures électriques alors que les pics de demande n’apparaissent que très rarement.

Afin d’éviter ses surconsommations ponctuelles qui engendrent des coûts très importants, l’idée de produire moins d’électricité et d’en optimiser son utilisation est née de la réflexion de deux étudiants américains. En 2001, ils créent leur entreprise EnerNOC (Network Operations Center) à Boston et se spécialisent dans l’ajustement entre l’offre et la demande d’électricité.

Comment faire, au sein d’une entreprise, pour ne pas dépasser la ligne rouge des pics de demande?

EnerNOC a trouvé une réponse dans la gestion des consommations d’électricité. En cas de saturation du réseau, une entreprise cliente peut, par exemple, choisir de baisser automatiquement la température de ses bureaux d’un degré (de 21° à 20° par exemple) pendant quelques heures. Un hôpital peut, quant à lui, décider de décaler les heures de fonctionnement de sa laverie. Additionnées, toutes ces petites économies d’énergie, réparties sur le territoire nord-américain, équivalent à une importante baisse de la consommation d’électricité pouvant pallier un problème de surconsommation.

Tout cela est possible grâce à un dispositif assez simple. EnerNOC surveille en permanence la demande d’électricité locale où se situent ses clientes (à l'échelle d'un état). Quand le réseau électrique est trop sollicité, c’est-à-dire en plein hiver lorsqu’il y a besoin de chauffage ou l’été en cas de grandes chaleurs, l’idée est de contrôler les consommations des infrastructures énergivores (usines, bureaux, etc.). EnerNOC hiérarchise alors, au cas par cas, les besoins en électricité de chacun de ses clients, grâce à un boitier installé au sein des réseaux électriques de chaque entreprise et sur la base d’un plan établi en amont avec elle. Après les avoir alerté, la jeune société intervient directement sur  les consommations gourmandes en énergie mais non-essentielles (climatisation, chauffage, éclairage). Le client peut aussi faire le choix de n’être qu’alerté et de gérer ensuite lui-même l’utilisation de ses équipements.

Le distributeur d’électricité rémunère EnerNOC pour le service rendu dans le cadre d’un contrat longue durée. Il rémunère ensuite les entreprises clientes : de 5 000 à 25 000 $US (de 3500 à 18 000 €) par an pour les économies réalisées en fonction de la taille de la structure. Ce service ne s’adresse pour le moment qu’aux professionnels : commerces, services publics locaux, entreprises et usines. Ils bénéficient tous, par ailleurs, de conseils de la part d’EnerNOC sur la gestion optimisée de leurs consommations et l’utilisation des énergies renouvelables dans leur établissement.

Résultats

Présents dans 2 000 infrastructures, les boitiers contrôlent 1 500 MW d’électricité, soit l’équivalent de 15 centrales de substitution. Les entreprises ont tout intérêt à utiliser ce système car une surconsommation peut leur coûter très cher. Ce service permettrait de tirer un trait sur 5 à 10 % des pics de demande. EnerNOC, entreprise publique, est cotée en bourse et a rejoint la Demand Response and Smart Grid Coalition, un regroupement d’autres entreprises américaines spécialisées dans l’ajustement entre l’offre et la demande ainsi que des producteurs de compteurs électriques intelligents, une autre technologie permettant la gestion des consommations énergétiques.

Le système EnerNOC est bien implanté aux Etats-Unis et s’étend au Canada.  Parmi ses clients, on trouve les Etats de Rhodes Island, du Vermont, du Nouveau-Mexique, l’Université du Connecticut, des établissements de santé dans plusieurs Etats américains ou encore des exploitations agricoles et des industries. Et même le Pentagone. Les derniers clients à se joindre au réseau EnerNOC en janvier 2009 ont été la ville de Boston, où se situe le siège social de l’entreprise, ainsi que la bibliothèque municipale et le siège local de la police. 

Thierry Salomon, président de NégaWatt explique que «les pics de demande d'électricité sont un problème environnemental important. L’électricité est une énergie que l’on ne peut pas stocker. Lorsqu’il y a une sur-demande en France, les centrales nucléaires, qui produisent toujours de l’énergie en flux-tendu, ne peuvent plus assurer. Il faut alors faire appel à d’autres centrales qui fonctionnent à partir de combustibles fossiles (pétrole et charbon) et qui affichent donc un bilan carbone très lourd. La seule solution viable est d’éviter toute surconsommation et ainsi se passer de toute autre énergie de substitution.

Dans la même logique qu’EnerNOC, la Bretagne a mené pendant l’hiver 2008/2009, une campagne de gestion de l’énergie, mais cette fois à destination des particuliers. Le dispositif «EcoWatt, le bon geste énergie» a pour but d’informer les citoyens, la veille pour le lendemain, des pics de consommation dans la région. Prévenus par des alertes e-mails, SMS ou flux RSS, les bretons volontaires sont alors encouragés à adopter, le jour suivant, des gestes citoyens en matière de consommation d’énergie (par exemple, fermer les volets et se couvrir plus chaudement plutôt que de lever le chauffage, réduire l’intensité lumineuse et éteindre la veille des appareils) et à relayer l’information à leur entourage. Pendant l'hiver 2008-2009, neuf alertes ont été lancées durant les vagues de froid. Une première évaluation a estimé un gain énergétique équivalent à la consommation d’une ville d’environ 4 000 habitants. Ces chiffres encourageants vont permettre à l’opération d’être reconduite pour l’hiver 2009/2010

Site Web : http://www.enernoc.com/

 

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