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Manger bio coûte moins cher

Écrit par L'âge de faire
05.07.2009
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  • etale de legumes(攝影: / 大紀元)

Si les données de première approche indiquent que manger bio coûte entre 10 et 20 % plus cher que l'alimentation «conventionnelle», une approche plus globale tend à montrer… le contraire

Pourquoi ?

Les exploitations biologiques ont, en général, des rendements moindres à celles de leurs homologues en agriculture intensive. Les cultures n’étant pas « poussées » par les engrais chimiques ni protégées par les pesticides, et davantage d’espace étant offert aux animaux ou aux plantations, la production est, en moyenne, 20 % plus faible.

S’y ajoute un surcoût de main d’oeuvre : 25% de plus pour les productions biologiques, moins mécanisées. Les producteurs bios doivent de plus payer le coût de leur certification. et sont pénalisés par le système français de subventions agricoles. En France, ces exploitants ne reçoivent pas les soutiens que leur faible impact sur l’écosystème et les nappes phréatiques justifierait amplement. Si on inclut dans le coût total de production les dépollutions, le  traitement des eaux, les dépenses de santé publique liées à l’agriculture intensive, les échelles de prix s’inversent. Avec une vision "durable" des choses, le bio, c’est vraiment moins cher…

Quand on achète un produit de l’agriculture intensive, on le paie plusieurs fois. Une première fois aux caisses du magasin, une deuxième au fisc, par les impôts qui servent à financer les subventions agricoles, via la Politique Agricole Commune. Une troisième fois par les prélèvements sociaux obligatoires pour aider ceux qui se retrouvent exclus du monde agricole : les 150 000 à 200 000 exploitations qui disparaissent en Europe chaque année au nom de la productivité. Une quatrième fois, enfin, en finançant les coûts pour  l'environnement et la santé liés à l’agriculture intensive, dont il n’est pas aisé de chiffrer le montant, faute d’étude exhaustive.

On sait néanmoins que contribuant pour près de 20 % à l’émission des gaz à effet de serre, en 3ème position après les transports et l’industrie, l’agriculture intensive participe aussi très largement au réchauffement de la planète, et donc aux coûts afférents. On retrouve des pesticides dans 61 % des eaux souterraines et dans 96 % des eaux de surface. Pour qu’elle soit potable, toute cette eau doit être traitée, pour un coût considérable auquel participent très largement les contribuables. À ceci et par un petit raccourci logique, on peut ajouter le coût des 12 milliards de bouteilles d’eau minérale consommées chaque année.

Comment ne pas inclure enfin au moins une partie du coût pour la société des cancers provoqués par les polluants environnementaux  Coûts de traitement, coûts liés à la non participation des malades à la vie économique du pays,  coûts de sécurité sociale.

Un lien commun affirme que sans engrais chimiques ni pesticides, la production agricole chuterait au point de ne pouvoir satisfaire tous les besoins alimentaires.. Pourtant, plusieurs pays d’Europe ont drastiquement diminué les pesticides en s'en portent bien : le Danemark de 47%, la Suède de 64%, la Hollande de 43%, la Norvège de 43%...

La France est aujourd’hui l’un des trois pays du monde qui consomme le plus de pesticides par 1000 habitants ! le médiatique gastronome et défenseur du "bon vivre" Jean-Pierre Coffe l’a dénoncé sur la radio France Inter plusieurs fois, en présence de représentants de l’agroalimentaire et de la chimie française qui n’ont pas démenti les chiffres.

Sources

Résumé d’après le texte de Hugues Toussaint du réseau Biocoop

Relevé effectué en 2003 par Réseau Action Climat

Institut Français de l’environnement (IFEN)Des études sur l’eau potable en Allemagne ont montré qu’un m3 d’eau «dénitratée et dépesticidée» coûte au contribuable 27 centimes d’euro, alors qu’un m3 d’eau non polluée grâce à une agriculture biologique encouragée par des subventions reviendrait à seulement 1 centime d’euro.

En savoir plus

Manger bio, c’est pas cher, de France Guillain, éd. Jouvence 2005.

Manger bio, c’est pas du luxe, de Lylian Le Goff, éd. Terre Vivante, 2006.

Le réseau Cohérence organise des voyages d’étude sur la gestion de l’eau à Munich, en

Allemagne

Association Solagro, études sur le lien entre agriculture et environnement

 

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