Le changement climatique serait lié à une ancienne extinction de masse

Écrit par Cordis Nouvelles
05.07.2009

  • Des blocs de glace après une inondation causée par le débordement d’un lac. Les scientifiques pensent que le Groenland, avec sa fonte des calottes glaciaires et les glaciers qui disparaissent, est un thermomètre précis du réchauffement de la planète.(攝影: / 大紀元)

Selon une nouvelle recherche, un évènement d’extinction de masse qui a eu lieu il y a 200 millions d’années pourrait être à l’origine du changement climatique. Ces résultats ont apporté de nouvelles informations sur le rythme de l’extinction de masse, et impliquent que des changements relativement peu importants dans les niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique pourraient suffire à déclencher une extinction.

 

L’étude, en partie financée par une bourse Marie Curie de mobilité au titre du sixième programme, est publiée dans la dernière édition de la revue Science. L’extinction de la période Trias Jurassique est l’un des cinq évènements d’extinction de masse dans l’histoire de la planète. À cette époque, de nombreuses espèces marines avaient disparu et les premiers dinosaures étaient apparus.

 

Un changement environnemental rapide à l’origine du déclin abrupt de la diversité des plantes

À l’origine, les scientifiques pensaient que les extinctions de masse avaient lieu plutôt lentement, s’étendant sur des millions d’années. Dans cette étude, des scientifiques d’Irlande, du Royaume-Uni et des États-Unis ont étudié six groupes de plantes fossilisées découvertes sur le site de Kap Stewart Group à l’Est du Groenland. Ils ont appliqué une nouvelle technique d’analyse sur les roches afin d’observer ce qui se passait avant et pendant l’évènement d’extinction de masse. Leurs recherches ont révélé que des signaux d’alarme avertissaient du déclin des écosystèmes bien avant que les espèces ne commencent à disparaître. Au cours de la période étudiée, le nombre de communautés de plantes et de plantes individuelles avait baissé.

 

«Le déclin abrupt de la diversité des plantes concorde avec les réponses attendues des plantes face à un changement environnemental catastrophique rapide plutôt que progressif», écrivent les chercheurs.

Les niveaux de dioxyde de soufre auraient joué un rôle important

«Les différences constatées au niveau de l’abondance des espèces dans les 20 premiers mètres de falaises où les fossiles ont été collectés étaient prévisibles», a commenté Peter Wagner du Muséum national d’histoire naturelle aux États-Unis. «Mais les dix derniers mètres présentaient des pertes importantes de diversité qui excèdent considérablement ce que nous pouvons attribuer à une erreur d’échantillonnage: les écosystèmes supportaient de moins en moins d’espèces.»

 

De plus, le déclin dans les anciennes communautés de plantes a coïncidé avec une augmentation des niveaux de dioxyde de carbone et le réchauffement planétaire. Toutefois, les scientifiques font remarquer que les niveaux plus élevés de dioxyde de soufre provenant des éruptions volcaniques pourraient également avoir joué un rôle important dans l’évènement d’extinction.

 

Peut-être une météorite?

«Nous ne disposons d’aucun moyen actuellement pour détecter les changements dans les taux de dioxyde de soufre qui ont eu lieu dans le passé; aussi il est difficile de déterminer si le dioxyde de soufre, en plus d’une augmentation de dioxyde de carbone, a influencé l’extinction», a déclaré Jennifer McElwain de l’University Collège de Dublin, en Irlande. Parmi les autres causes possibles de l’évènement d’extinction figurent une météorite et une libération massive de méthane.

 

Une extinction des espèces soudaine

Il nous faut cependant tirer des enseignements des évènements passés, avertissent les scientifiques. «Nous devons tenir compte des premiers signes d’avertissement de détérioration au sein des écosystèmes modernes», a déclaré le Dr McElwain. «Le passé nous a montré que les extinctions à grande échelle des espèces (à hauteur de 80%) peuvent survenir de façon très soudaine, mais qu’ils sont précédés de longs intervalles de changement écologique.»

Les scientifiques ont désormais besoin de résultats solides concernant les taux de dioxyde de carbone et de dioxyde de soufre afin de déterminer plus précisément ce qui s’est passé il y a 200 millions d’années.