Aujourd’hui en Chine (07.07.2009)

Écrit par Nouvelles des correspondants de la radio Son de l’Espoir
06.07.2009

Mise à pied de journalistes pour «manque de censure»

Cinq employés de la télévision câblée de Canton (GCTV) ont été relevés de leurs fonctions pour «erreur politique». Ils sont accusés de n’avoir pas suffisamment censuré des scènes de programme évoquant les massacres de la place Tian An Men en 1989 et la répression du mouvement bouddhiste Falun Gong.

Les programmes en provenance de Hong Kong sont relayés à Canton avec un délai de 5 à 15 secondes permettant la surveillance de la diffusion. Lorsque les informations sont sensibles, les télévisions chinoises doivent remplacer la diffusion par un écran noir ou par d’autres programmes. Le 22 mai, la GCTV n’a pas bloqué les images diffusées d’un homme empêchant le passage d’un char à Pékin en 1989. Puis, le 4 juin, des images mentionnant le Falun Gong ont également été diffusées sans être censurées.

Après enquête du département de propagande du parti communiste de Canton, deux journalistes et trois assistants de la GCTV ont été mis à pied, en attendant des sanctions qui devraient également toucher leur hiérarchie.

Trois banques nationales accusées de prêts illégaux

La Commission d’audit du gouvernement chinois a déclaré le 23 juin que la Industrial and Commerce Bank of China, la China Construction Bank et la China CITIC Bank sont impliquées dans des affaires de prêts illégaux. Les trois banques, sur la sellette depuis le mois de février, reconnaissent du bout des lèvres des «dysfonctionnements» qui auraient conduit à  878 millions de dollars de prêts frauduleux à des entreprises ne répondant pas aux critères normaux d’éligibilité. La Bank of China, également pointée du doigt, indique que les personnels impliqués ont été livrés à la police et seront poursuivis.

Manifestation de trois mille enseignants dans le Henan

Le 18 juin, plus de trois mille enseignants d’écoles privées de 108 cantons et districts de la province de Henan se sont rendus devant le Département provincial pour l’Education dans la ville de Zhengzhou pour demander l’accès à une pension et à une assurance santé. Les manifestants n’ont pas accepté le délai de 15 jours annoncé par les autorités pour répondre à leur demande et ont décidé de demeurer sur place. Environ cinq cents policiers sont alors intervenus et ont dispersé le rassemblement en utilisant la force. Les «meneurs» du groupe ont été arrêtés.

Les enseignants demandent que leurs années passées d’enseignement dans le public soient prises en compte et ouvrent droit à une pension et une couverture sociale. La plupart d’entre eux doivent aujourd’hui pour survivre cumuler enseignement privé avec un second métier.

Cinq mois après l’enlèvement de Gao

Depuis son enlèvement par la police au mois de février, on est sans nouvelle de l’avocat spécialisé dans les droits de l’homme Gao Zhisheng. Sa femme et ses enfants ont depuis réussi à se réfugier aux Etats-Unis d’où ils militent pour obtenir sa libération. Le frère aîné de Gao Zhisheng, un agriculteur de la province de Shaanxi, a abandonné son année de récolte pour se rendre à Pékin et obtenir des nouvelles de son frère.  La police a refusé de répondre, la position officielle du bureau de la sécurité publique – telle qu’exprimée via l’ambassadeur de Chine aux Etats-Unis – est que Gao Zhisheng n’a jamais été arrêté.

Manifestation des ébénistes de Nankang

Plusieurs milliers d’artisans étaient rassemblés le 15 juin devant la mairie et les entrepôts de bois de la ville de Nankang, dans la province de Jiangxi. Les artisans ébénistes protestent contre l’augmentation des taxes sur les produits dérivés du bois. Plus tôt dans la journée, ils avaient bloqué l’autoroute 105. L’ébénisterie est une des principales activités à Nankang. Le 1er juin, l’administration en charge des forêts a augmenté drastiquement le prix de la stère de bois noble, augmentation à laquelle s’ajoute celle de la taxe sur les produits finis. Ceci, d’après les manifestants, rend la survie commerciale des ébénistes impossible, leurs marges étant déjà au plus bas. Le 16 juin, face à de nouvelles manifestations plus tendues, les autorités locales ont annoncé la suppression des nouvelles taxes.