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La Chine dans le collimateur des pays occidentaux

Écrit par Lauren Smith, La Grande Époque
08.07.2009
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  • L’exploitation Goro de nickel construite par le géant minier canadien Inco au sud de la Nouvelle Calédonie.(MARC LE CHELARD/AFP/Getty Images)(Stringer: MARC LE CHELARD / 2005 AFP)

Les nombreuses entorses aux principes d’une libre concurrence mettent en lumière des pratiques commerciales déloyales de la part des autorités chinoises.

Les Etats-Unis et l’Union européenne ont déposé le 23 juin dernier une plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre la Chine pour distorsion à la concurrence, notamment pour «pratiques restrictives» sur l’exportation de certaines matières premières. Il s’agit d’une vingtaine de minéraux comme le zinc, le cuivre, la bauxite, le phosphore, l’étain, le carbonate de magnésium, le manganèse, l’indium, le silicium… Les autorités chinoises utilisent tout un arsenal de moyens tels que les quotas, les taxes à l’exportation ou encore un prix minimum à l’exportation, pour contrôler et limiter la sortie de ces minerais du territoire chinois, car jugés industriellement «stratégiques». En effet, la plupart de ces minéraux sont importants pour le bon fonctionnement des industries de l’acier, de la chimie, de l’aluminium, et plus particulièrement dans la fabrication de semi-conducteurs et de l’aéronautique.

Les restrictions à l’exportation

Les autorités chinoises sont accusées d’un manquement aux règles de l’OMC d’un libre échange. Ce système de restriction à l’exportation permet aux entreprises chinoises d’avoir accès à moindre coût à leurs matières premières et de proposer à l’exportation des produits finis aux marges plus compétitives. «Les restrictions chinoises sur les matières premières sont une distorsion à la concurrence et augmentent les prix mondiaux, rendant les choses encore plus difficiles pour nos entreprises face à la crise économique», a estimé Catherine Ashton, la commissaire européenne au commerce extérieur. Mais au-delà de la question du prix et de la compétitivité, les pays occidentaux craignent avant tout le risque de ruptures d’approvisionnement dans ces matières premières clés à cause de l’encadrement étatique des exportations. Les Chinois ont dans un premier temps éliminé toute production occidentale en cassant les prix mondiaux des matières premières, les pays occidentaux devenant ainsi dépendant de ressources chinoises. Aujourd’hui les autorités centrales et locales achètent régulièrement ces matières premières non seulement pour soutenir les prix qui ont chuté, mais aussi pour constituer des stocks de réserve stratégique. Le pouvoir étatique communiste chinois fait ainsi planer une menace sur leurs clients occidentaux, la dépendance devenant trop forte. «Je vois l’évolution en Chine avec une grande inquiétude», a déclaré le ministre allemand de l’Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg.

Le dumping des prix

Une autre allégation envers la Chine provient de l’Australie et concerne le dumping des prix sur les produits de l’aluminium. La plainte a été déposée le 25 juin auprès des autorités fédérales australiennes par des entreprises concurrentes des entreprises chinoises exportatrices. Une enquête est en cours pour vérifier les pratiques douteuses de la Chine qui a accru significativement ses exportations vers l’Australie. Les allégations portent sur l’application des prix très bas, inférieurs à leur valeur normale, et rendus possibles grâce aux subventions publiques.

Qu’il s’agisse de restrictions à l’exportation ou de dumping de prix, les pratiques des autorités chinoises sont peu respectueuses du critère de loyauté dans le commerce et sont une façon douteuse d’asseoir leur pouvoir sur le marché des matières premières mondiales.

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