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L'étudiant et le héron

Écrit par Radio Son de l'Espoir
09.07.2009
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  • heron cendre(攝影: / 大紀元)

Il était une fois un étudiant pauvre, mais versé dans la rhétorique des vieux docteurs, capable de composer un poème et même de peindre fort bien. Seulement, il n'avait jamais un sou vaillant en poche. Le soir, il avait l'habitude de rencontrer ses amis à l'auberge, et le patron l'aimait bien. Il s'asseyait dans un coin pour écrire ou dessiner. L'aubergiste, à maintes reprises, lui avait donné une tasse de thé ou quelque chose à manger, sans lui faire payer d'écot, car il l'avait en pitié autant qu'en amitié.

Un beau soir, l'étudiant arriva à l'auberge comme d'habitude mais, cette fois, sans s'installer à une table, il saisit un pinceau et un petit pot d'encre de Chine. En quelques traits, il dessina un héron. L’aubergiste et tous les hôtes s'étaient rassemblés autour du peintre pour le voir faire vivre ainsi, sur le mur de l'auberge, un héron admirable. Les yeux des spectateurs allaient de l'étudiant à son oiseau qui avait vraiment l'air vivant; on aurait dit qu'il aurait suffi qu'il ouvre les ailes pour s'envoler.

Quand il eut terminé, l'étudiant se tourna vers l'aubergiste et lui dit :

«Cher monsieur, aujourd'hui, je quitte la ville, je pars pour longtemps. Pour vous récompenser d'avoir toujours été bon envers moi et de n'avoir jamais oublié ce que c'est qu’avoir faim, je vous offre ce héron. Il vous suffira de frapper trois fois dans vos mains pour que ce héron vienne se poser sur le sol et danse pour le plaisir de vos clients. Mais prenez garde : le héron ne peut danser qu'une fois par jour!»

Ayant ainsi parlé, il frappa lui-même trois fois dans ses mains pour faire une petite démonstration à l'aubergiste et, vrai de vrai, le héron déploya ses ailes, se lissa les plumes du bout de son long bec, puis s'élança et vint se poser au centre de l'auberge. Avec des mouvements étranges, l'oiseau se mit à danser. C'était hallucinant. Les clients et l'aubergiste retenaient leur souffle, tous croyaient qu'il devait s'agir d'un oiseau surnaturel. Après avoir terminé son petit ballet, le héron s'éleva un peu en hauteur et alla se reposer au mur, à la place et dans la position où l'étudiant l'avait peint, et il reprit son immobilité.

C’est à ce moment que l'étudiant laissant l’aubergiste à son éblouissement, lui dit au revoir et s’en alla.

Ce fut alors, à l'auberge, un véritable âge d'or. La porte n'était pour ainsi dire jamais fermée. Les clients arrivaient en foule, chacun voulant se convaincre par ses propres yeux de cette histoire incroyable : un oiseau peint qui dansait!

Mais un jour, le riche et mauvais propriétaire de l'endroit daigna venir dans son auberge minable afin de voir danser l'oiseau. Quand il l'eut vu et bien vu, il exigea encore une petite danse pour lui tout seul. L'aubergiste le supplia en lui disant que ce n'était pas possible, que c'était interdit! Qu'il revienne le lendemain, que l'oiseau devait se reposer.

Le riche s'entêta et jeta une poignée de pièces d'or sur la table en disant :

«Je veux que le héron danse encore une fois pour moi

Que pouvait-il faire, le pauvre aubergiste? Il s'exécuta et frappa encore trois fois dans ses mains, contre son gré et le cœur serré d'angoisse. Le héron s'agita sur son mur, prit lentement son envol pour descendre dans la salle, mais il avait l'air triste et la tête basse.

L'oiseau dansa, mais pas comme d'habitude, il dansait si pitoyablement qu'à le voir on en avait les larmes aux yeux. Quand il s'immobilisa, la porte de l'auberge s'ouvrit, et qui vit-on entrer? Le pauvre étudiant. Sans dire un mot, il regarda le héron. Puis, il porta un pipeau à ses lèvres et se mit à jouer. Le héron avança lentement à sa rencontre. Personne, dans l'assistance, ne bronchait.

L'étudiant sortit de l'auberge, traversa le village, tout en continuant à jouer une mélodie pleine de nostalgie. Le héron le suivait à quelques pas, l'air triste et découragé. Lorsqu'ils arrivèrent à la sortie du village, ils disparurent comme par enchantement.

Et, depuis lors, jamais personne n'a revu ni l'étudiant ni le héron danseur.

Henri Brunel –Les plus beaux contes Zen – Calmann Lév éditeur

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