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Les pieds dans le vide : le grand saut derrière la caméra

Écrit par Olivier Chartrand, La Grand Époque - Montréal
17.08.2009
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  • Mariloup Wolfe et Laurence Leboeuf (攝影: / 大紀元)

Ce n’est pas les pieds dans le vide que Mariloup Wolfe se lançait dans son premier long métrage, elle qui a déjà une bonne feuille de route en tant que comédienne et qui a réalisé plusieurs courts et moyens métrages ainsi que des épisodes de l’émission kif-kif. Pour sa première réalisation de long métrage, elle était également entourée d’amis, Vincent Bolduc (scénariste et comédien), Laurence Leboeuf (comédienne) et de son compagnon dans la vie Guillaume Lemay-Thivierge (comédien, producteur associé et responsable des aspects techniques des sauts en parachute). Et c’est bien entourée d’une équipe en laquelle elle avait toutes les raisons d’avoir confiance qu’elle a réussi à relever le défi avec cran.

L’histoire se déroule autour de trois amis : Rafaël (Éric Bruneau), Manu (Laurence Leboeuf)  et Charles (Guillaume Lemay-Thivierge) dans le centre de parachutisme dont Charles est propriétaire. Si le premier est inconscient des dangers et ne saute que pour oublier ses déceptions et que la deuxième, c’est la tristesse qu’elle veut occulter par les sensations fortes, le troisième tente de garder les pieds sur terre et d’être responsable de ses amis, ayant lui-même déjà été témoin d’une histoire tragique.

La métaphore des jeunes qui se lancent dans le vide pour oublier cette peur du vide qui les habite est réussie et efficace. On comprend bien qu’ils vivent intensément dans toutes les sphères de leur jeune vie pour détourner leur regard de ce qui les angoisse chacun. Le propos peut donc très bien faire référence à une plus large portion de la société.

L’aspect visuel du film est très soigné. Sans parler des images de parachutisme enlevantes, la jeune réalisatrice joue habilement avec les textures de l’image, les lumières chaudes et vives des plans très travaillés et évocateurs qui pourraient être aussi esthétiques que des photographies. Une belle utilisation des time laps qui rappellent à quel point ces jeunes ne veulent pas prendre le temps de vivre, ils veulent vivre à 100 milles à l’heure! Il faut souligner aussi que la trame sonore est efficacement composée d’éléments nous faisant vibrer au moment propice.

Au niveau du scénario, on touche à divers thèmes très actuels (avortement, suicide, euthanasie, mort, adultère, homosexualité, etc.) tous en lien avec le fil conducteur du film. Plusieurs moments dramatiques sont d’ailleurs extrêmement poignants et assumés avec talent par les comédiens.

Néanmoins, c’est à ce niveau que le film présente une certaine faiblesse. Il y a définitivement une surenchère de drames, ce qui ne donne pas la chance aux spectateurs, alourdis, de souffler. Et ce poids se fait sentir dans la dernière demi-heure du film alors que l’on se demande s’il pouvait leur arriver quelque chose de pire tellement ils ont parcouru divers contrecoups en même temps. Un film est bien sûr un concentré d’émotions, mais il ne faut pas en saturer le spectateur non plus.

En somme, mis à part ce point, on se laisse transporter par le film et on vibre à la même intensité que les personnages. Les pieds dans le vide nous incite à suivre de près la carrière de Mariloup Wolfe derrière la caméra. 

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