Comment le stress nous fait-il prendre les mauvaises décisions

Écrit par Cordis Nouvelles
05.08.2009

  • homme stress(攝影: / 大紀元)

Des chercheurs au Portugal et aux États-Unis ont découvert le lien entre le stress et la prise de mauvaises décisions. Leurs conclusions, publiées dans la revue Science, montrent que le stress chronique nous confine dans un mode de réponse automatique et nous empêche d'examiner des réponses qui pourraient être mieux adaptées et bénéfiques.

L'incidence du stress dans la vie moderne est bien documentée. Outre son impact sur la santé, avec des effets aussi divers que des ulcères ou l'hypertension, le stress peut nous empêcher de prendre les bonnes décisions. Vu le nombre de décisions que nous prenons chaque jour dans un état de tension et sous pression, il peut être très utile de comprendre comment éviter de prendre de mauvaises décisions.

Des chercheurs de l'université de Minho au Portugal et des National Institutes of Health aux États-Unis ont déterminé avec précision comment nos choix sont influencés par le stress. Leur étude a porté sur des rats exposés à un stress chronique ainsi que sur des rats témoins non stressés, et s'est intéressée à deux types de décisions: celles qui sont orientées vers un objectif (et dont les conséquences sont prises en compte dans le processus) et celles qui sont automatiques et résultent d'une habitude. Ils ont également examiné le passage de l'une à l'autre, ainsi que le rôle du stress chronique dans la prise de décision.

L'équipe a utilisé deux tâches différentes: la première a consisté en un dressage afin d'habituer les animaux à actionner une manette pour obtenir de la nourriture; la deuxième consistait à trouver de la nourriture sans bénéficier de cette manette. Pour la première tâche, les deux groupes de rats ont répondu de façon similaire. Ce n'est qu'en nourrissant les animaux de façon différente que les chercheurs ont constaté une divergence. Les rats témoins ont graduellement réduit le nombre de fois où ils actionnaient la manette, alors que les rats stressés continuaient à le faire, malgré l'absence de récompense.

Selon l'équipe, la capacité d'alterner les stratégies comportementales est nécessaire à la prise de décisions appropriées. Leur étude a montré qu'un stress chronique influence ces stratégies, en favorisant les prises de décision automatiques et basées sur l'habitude, au lieu de faire des choix basés sur les conséquences futures.

Il est important de noter que les chercheurs ont constaté que l'activité cérébrale des animaux s'est modifiée pendant ces tâches, au niveau du striatum dorso-médial (la zone du cerveau associée aux actions orientées vers un objectif) et du striatum dorso-latéral (associée à la formation d'habitudes). Par rapport aux témoins, les rats stressés ont montré une réduction du premier striatum et un développement du second.

Ces résultats pourraient s'avérer extrêmement utiles pour des études connexes, par exemple afin de comprendre pourquoi les problèmes liés au stress s'accompagnent souvent d'un comportement addictif et compulsif. Ils pourraient aussi déboucher sur de nouvelles méthodes capables gérer cet état, notamment pour ceux qui doivent prendre des décisions critiques sous un stress permanent comme le personnel militaire.

Le professeur Nuno Sousa, de l'Institut des sciences de la vie et de la santé de l'université de Minho, explique que l'équipe recherche maintenant de nouvelles méthodes pour stimuler le changement de type de décision: «Nous consacrons maintenant nos efforts à élucider les mécanismes moléculaires et fonctionnels responsables de ces résultats. Le but est de concevoir des stratégies susceptibles de basculer dans l'autre sens ce travers dû au stress dans le processus de prise de décision.»

Pour de plus amples informations, consulter:

Revue Science: sciencemag.org/