Le régime chinois incite à la discrimination au Canada, affirme un groupe persécuté

Écrit par Joan Delaney, La Grande Époque
06.08.2009

 

  • La fanfare du Falun Gong à Ottawa(攝影: / 大紀元)

Un groupe de pratiquants de la méditation Falun Gong à Ottawa se dit victime de discrimination après s'être fait refuser la participation à un évènement du Asian Heritage Month (Mois de l'héritage asiatique) lorsqu'un des commanditaires a menacé de se retirer si le groupe y prenait part.

Le groupe, dont la demande de participation en 2008 au salon de la santé Health is Wealth Fair avait initialement été acceptée et l’acceptation confirmée, a été informé par courriel trois jours avant l'évènement que leur stand était annulé en raison d'un manque d'espace.

Mais Sally Zhang, membre du comité de la Asian Health Coalition qui organise le salon, a affirmé à la pratiquante de Falun Gong Kay Lee, lors d’une conversation téléphonique, que le stand avait été annulé parce que le Centre communautaire chinois, commanditaire de l'évènement, avait menacé de se retirer si le Falun Gong y participait.

Une tentative de participer à l'édition 2009 du salon a également été rejetée. Mme Lee a donc porté plainte auprès de la Commission ontarienne des droits de la personne, accusant Mme Zhang et la Asian Health Coalition de discrimination.

«Nous avons été très affectés par cette discrimination provenant d'une employée gouvernementale et cette exclusion d'un évènement commandité par le gouvernement, et ce, simplement en raison de notre croyance. Dans le passé, notre groupe a participé à d'innombrables salons de la santé sans aucun problème», écrit Kay Lee dans sa plainte auprès de la Commission.

Kay Lee affirme que Sally Zhang, une infirmière à la Ville d'Ottawa, a mentionné «répétitivement» durant leur conversation téléphonique que la décision n'était pas seulement la sienne, mais qu'il s'agissait bien d’une «décision de groupe» d'exclure la participation du Falun Gong.

La plainte mentionne également que la pratiquante de Falun Gong Minh Dao a visité le salon qui, selon Mme Zhang, était trop plein pour accueillir le Falun Gong de même que d'autres groupes.

Lorsque Mme Dao a demandé le nom des autres groupes exclus, Sally Zhang «s'est mise en colère et a dit qu'elle n'avait pas besoin de lui dire». En déambulant dans le salon, Minh Dao a remarqué qu'il y avait «suffisamment d'espace disponible» et que certains stands vendaient des produits non reliés à la santé.

Santé publique Ottawa et la Fondation des maladies du cœur sont parmi les commanditaires du salon de la santé.

Barry Campbell, chargé des relations médias à la Ville d'Ottawa, affirme que la Ville n'est pas impliquée dans la décision d'exclure le Falun Gong de l'évènement. La Asian Heritage Month Society n'a pas répondu, quant à elle, à une demande de commentaire.

Selon Lucy Zhou, de l'Association du Falun Dafa (Falun Gong) du Canada, ceci fait partie d'une longue liste d'incidents du genre qui continuent de survenir au Canada «en raison de l'extension systématique de la persécution du Falun Gong».

«Les pratiquants de Falun Gong au Canada, à Ottawa, font face à une pression constante de l'ambassade chinoise qui tente d'ostraciser le groupe dans la communauté chinoise ainsi que dans toute la société.»

Un épisode similaire est survenu à Montréal ce printemps lorsque les organisateurs du défilé de la Saint-Patrick ont refusé la participation de la fanfare du Falun Gong, jugeant l'ensemble «politique».

Le Falun Gong est une pratique de méditation chinoise traditionnelle appréciée par ses adeptes en raison de ses bienfaits pour la santé. Le régime chinois a interdit la pratique en 1999 et a lancé une campagne de persécution à grande échelle.

Lucy Zhou affirme que durant les dix dernières années, une «campagne de haine» contre le Falun Gong – orchestrée par les missions diplomatiques chinoises – est menée au sein des communautés chinoises dans des villes canadiennes. Ceci a causé plusieurs cas de discrimination, estime-t-elle.

Un incident du genre a fait la manchette en mai 2008 lorsqu'une performance de la fanfare du Falun Gong, au Festival des Tulipes d'Ottawa, avait été annulée au dernier moment parce que les organisateurs ne voulaient pas «irriter» les responsables de l'ambassade chinoise qui avait un stand au festival.

Après la tempête médiatique soulevée par cette affaire, les organisateurs du festival ont offert des excuses officielles au groupe et l'ont invité à se produire sur une autre scène. La fanfare, composée entièrement de pratiquants de Falun Gong, a participé à nouveau à l'édition 2009 du festival.

En janvier 2006, la Commission ontarienne des droits de la personne a jugé que l'Association chinoise de l'âge d'or d'Ottawa a fait de la discrimination lorsqu'elle a mis fin à l'adhésion de Daiming Huang, une citoyenne canadienne de 73 ans, parce qu'elle pratique le Falun Gong.

Le tribunal a jugé que la pratique du Falun Gong constitue une forme de croyance, protégée par le Code des droits de la personne de l'Ontario.

Une résidante de Toronto, Cathy Liu, a été congédiée parce qu'elle pratique le Falun Gong. Elle était employée par le Bond International College, une école privée de Toronto ayant des contrats pour former des fonctionnaires et des enseignants chinois.

Dans sa plainte auprès de la Commission des droits de la personne, Mme Liu allègue que ses protestations en face du consulat chinois de Toronto, afin de dénoncer la persécution en Chine, n'ont pas plu à Ping Tan, le propriétaire de l'école. M. Tan est très proche du consulat et a déjà siégé sur le conseil d'administration de la Bank of China.

Lucy Zhou mentionne qu'en raison des «nombreux incidents» de discrimination au cours des dix dernières années, les pratiquants de Falun Gong ont été forcés d'agir pour protéger leurs droits fondamentaux.

«Ce n'est pas seulement un combat pour nous. Si on permet la persécution par un régime étranger de se répandre dans ce pays pour cibler un certain groupe, alors cela pourrait arriver à d'autres groupes également victimes de régimes étrangers.»

Les responsables des missions diplomatiques chinoises s'efforcent d'inciter les politiciens de tous les paliers des gouvernements à discriminer contre le Falun Gong, en menaçant qu'un refus d'obtempérer pourrait nuire aux relations économiques Canada-Chine.

De nombreux conseillers municipaux dans tout le pays reçoivent régulièrement des lettres de diplomates chinois leur demandant de ne pas émettre de proclamation déclarant une Journée ou Semaine du Falun Dafa dans leur ville. Ces lettres sont toujours accompagnées d'avertissements que l'émission de telles proclamations pourrait avoir des effets négatifs sur les affaires et la coopération entre la Chine et cette ville particulière.

Le Canada n'est pas un cas isolé, alors que ce genre de chose se produit un peu partout dans le monde.

L'ex-diplomate chinois Chen Yonglin, qui a fui le consulat chinois de Sydney, Australie, en 2005, affirme que le Parti communiste chinois (PCC) tente de contrôler non seulement les organisations chinoises d'outre-mer, les associations étudiantes chinoises et les médias chinois, mais aussi les politiciens et les fonctionnaires étrangers.

«Le PCC essaie toujours d'acheter les responsables étrangers en les traitant aux petits oignons», a-t-il déclaré lors d'une visite à Vancouver en 2007.

«Lorsque je travaillais au consulat chinois de Sydney, une de mes tâches était de faire pression sur les responsables gouvernementaux australiens au sujet du Falun Gong. Il est impossible qu'un responsable occidental n'ait subi aucune pression du PCC au sujet du Falun Gong.»

Selon Chen Yonglin, des mesures ont été prises pour éliminer le Falun Gong à l'extérieur de la Chine, incluant les campagnes massives de propagande anti-Falun Gong, la pression exercée sur les gouvernements et l'incitation à l'ostracisme et à la discrimination par la communauté et les étudiants chinois.

Lucy Zhou croit que de tels incidents démontrent que la discrimination et la propagande de haine disséminées par Pékin pénètrent la société canadienne.

Elle dit espérer que la Ville d'Ottawa et la Asian Heritage Month Society pourront «corriger cette injustice, qui n'aurait pas dû survenir».

«Le fait que les pratiquants de Falun Gong soient victimes de discrimination dans ces évènements commandités par le gouvernement va à l'encontre de l'esprit visant à bâtir une société tolérante et multiculturelle à travers la Asian Heritage Month Society.»