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Contrôler les émissions ou s'exposer aux risques de la géo-ingénierie

Écrit par Cordis Nouvelles
10.09.2009
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  • Un arbre mort avec une usine en arrière-plan(攝影: / 大紀元)

Un nouveau rapport de la Royal Society au Royaume-Uni avertit qu'à défaut d'éviter le réchauffement planétaire par une réduction draconienne des émissions de CO2, le futur de notre planète pourrait dépendre de techniques de géo-ingénierie dont les effets et les dangers potentiels restent à évaluer.

Le rapport intitulé Geoengineering the climate: science, governance and uncertainty, souligne sans ambiguïté qu'à moins d'agir sérieusement et rapidement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, il faudra faire appel à la géo-ingénierie pour gérer les effets du réchauffement planétaire.

Plusieurs technologies de géo-ingénierie ont été étudiées, et certaines se sont révélées viables en matière de gestion du changement climatique et de réduction des émissions. Cependant, le rapport met en avant les incertitudes et les dangers potentiels de leur utilisation.

D'après le professeur John Shepherd de l'université de Southampton, directeur de l'étude, «c'est une vérité désagréable à entendre, mais si nous ne réduisons pas considérablement les émissions de CO2, nous nous dirigeons vers un climat très difficile et inconfortable, et la géo-ingénierie sera alors le prix à payer pour mettre un frein à l'élévation des températures».

«Notre étude montre que certaines des techniques de géo-ingénierie pourraient s'accompagner de sérieuses conséquences négatives. Et pourtant, nous n'avons toujours pas pris une seule mesure pouvant nous éviter d'y recourir. La géo-ingénierie et ses conséquences pourraient bien être le prix de notre attentisme face au changement climatique.»

L'étude a évalué les deux principales techniques de géo-ingénierie : le retrait du gaz carbonique et la gestion du rayonnement solaire. Le rapport décrit les techniques de retrait du gaz carbonique, qui s'attaquent à la cause première du réchauffement planétaire en retirant de l'atmosphère les gaz à effet de serre; quant aux techniques de gestion du rayonnement solaire, elles cherchent à contrebalancer l'effet de la concentration plus élevée de ces gaz en limitant le réchauffement de la Terre par le rayonnement solaire. Les techniques de retrait du gaz carbonique sont considérées comme étant plus sûres, car elles agissent de façon plus directe en retirant les gaz de l'atmosphère.

Plus particulièrement, les techniques de gestion du rayonnement solaire, par exemple en épandant des aérosols dans la stratosphère, présentent bien plus d'inconnues. Elles ne modifient pas la quantité de CO2 et donc n'agissent pas sur les autres effets du changement climatique comme l'acidification des océans. «Les méthodes qui agissent rapidement en réfléchissant la lumière solaire pourraient se révéler inefficaces pour contrôler l'évolution des modèles de précipitations et des tempêtes, mais les modèles climatiques actuels sont incapables d'évaluer ces modèles de manière fiable à l'échelle régionale», précise le rapport.

En outre, les techniques de gestion du rayonnement solaire devraient être utilisées sur une très longue durée. Elles pourraient contribuer à diminuer la température, mais engendrer parallèlement d'autres problèmes. L'étude de la Royal Society conclut que les techniques de gestion du rayonnement solaire ne représentent pas une alternative à la réduction des émissions de CO2 et ne seraient envisageables que s'il fallait agir rapidement pour refroidir la planète.

En outre, aucune de ces techniques n'a prouvé qu'elle pouvait être appliquée à un coût abordable et avec un impact acceptable sur l'environnement. «À ce jour, aucune des technologies de géo-ingénierie ne constitue la solution idéale. Toutes s'accompagnent de risques et d'incertitudes», explique le professeur Shepherd. «Nous devons donc nous efforcer de réduire les émissions dès maintenant, mais nous devons envisager la possibilité très réelle d'un échec.»

«L'application de la géo-ingénierie au climat terrestre est très probablement faisable d'un point de vue technique», poursuit le rapport. «Cependant, la technologie nécessaire est encore embryonnaire, et il reste des doutes majeurs concernant son efficacité, ses coûts et son impact sur l'environnement.»

«Si le "plan B" doit être une option, il faut engager dès maintenant des activités considérables de recherche et de développement sur les différentes méthodes, leur impact sur l'environnement et les problèmes de gestion les accompagnant», conclut le professeur Shepherd. «L'utilisation irresponsable de la géo-ingénierie ou le fait de négliger ses effets secondaires éventuels pourraient avoir des conséquences aussi catastrophiques que le réchauffement planétaire lui-même. Nous devons nous assurer de mettre en place un cadre de gouvernance pour l'éviter.»

Pour de plus amples informations, consulter :

The Royal Society

[http://www.royalsociety.org]

Université de Southampton

[www.soton.ac.uk]

© Communautés européennes, 1990-2009

[Cordis.europa.eu]

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