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Tour de la Guadeloupe en voile traditionnelle (TGVT)

Écrit par Jade Renata, La Grande Époque - Guadeloupe
12.09.2009
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  • Le Ti Bijou au départ de la course à Pointe-à-Pitre.(攝影: / 大紀元)

Le TGVT a été créé il y a huit ans par le Comité Guadeloupéen de Voile Traditionnelle dans le but de réhabiliter cette discipline. Force était de constater sa disparition progressive au fil des ans. Au départ, il n’y avait que sept participants. Aujourd’hui cette manifestation bat son plein. Quarante-deux participants ont pris le départ à bord de ces petites embarcations appelées «saintoises». Constituées d’une coque en bois et d’une voile, celles-ci sont entièrement réalisées en Guadeloupe.

 

La voile traditionnelle est un sport ou un loisir à la portée de tous, longtemps réservé exclusivement aux hommes. Mais depuis quatre ans, un équipage de femmes s’est intégré dans cette compétition, sur l’embarcation nommée Ti Bijou sponsorisé par une entreprise locale. Le coup d’envoi du 8ème tour de la Guadeloupe a retenti le 11 juillet de Deshaies avec son prologue habituel. Sept étapes étaient prévues jusqu’à l’arrivée le 18 juillet à Saint-François.

C’est à travers cet évènement que LGE s’est intéressée à cet équipage qui vit une aventure extraordinaire de courage et d’endurance, et qui est exclusivement constitué de femmes. En effet la Guadeloupe n’échappe pas à cette dure réalité qui révèle le «bâclage» de la condition féminine.

 

Rencontre avec Teddy Pélissier, artiste d’origine guadeloupéenne qui défend surtout la musique traditionnelle et principalement le gwo ka; Jean-Marc Titéca Beauport, chef d’entreprise et Michèle Baillot, professeur d’EPS et kite-surfeuse.

 

LGE : Pourquoi un groupe de Ka se retrouve avec les skippers de Ti Bijou?

Teddy Pélissier : Oui nous sommes un groupe de carnaval appelé «Yen Ki Nou» constitué de femmes.

 

LGE : Pourquoi des femmes?

Teddy Pélissier : Parce que les femmes sont souvent ignorées, il faut savoir qu’à compétences égales les femmes ne touchent pas le même salaire. Les femmes prennent encore des coups et sont maltraitées, assassinées. C’est pour ces raisons que nous nous sommes rassemblées pour dire non à tout cela. À partir de ce concept-là, elles participent à de nombreux spectacles. Elles présentent des soirées à thèmes avec les vêtements du pays, les coiffes, etc.

 

LGE : Et la voile dans tout cela?

Teddy Pélissier : C’est aussi une autre manière de valoriser la femme, car dans ce pays la femme n’est pas mise en valeur, c’est une équipe qui a vraiment besoin d’encouragements parmi tous ces hommes et c’est moi-même qui ai recruté l’équipage en partenariat avec le sponsor Jean-Marc Titéca Beauport.

 

LGE : Comment avez-vous eu l’idée de participer à cette course?

Jean-Marc Titéca : En fait nous avions plusieurs projets et ce sont nos équipes qui ont retenu celui-là, et au niveau de l’entreprise ce sont tous nos collaborateurs qui ont choisi le nom du bateau.

 

  • Léquipage du u00abTi Bijou» au complet avec leur sponsor.(攝影: / 大紀元)

LGE : Ce n’est pas trop difficile pour des femmes de manoeuvrer ce bateau?

Jean-Marc Titéca : Justement oui, car elles ont un gros handicap de poids par rapport aux hommes. Ces femmes ont toutes des activités professionnelles, et la barreuse du bateau vient même d’avoir un bébé il y a quelques mois. Nous sommes présents avec deux bateaux sur la course, c’est le deuxième bateau Ti Bijou en quatre ans, et l’ancien bateau renommé Bling Bling a été mis à disposition du lycée Poirier de Gissac où il sert à la formation des jeunes voulant pratiquer ce sport. Il y a un équipage de lycéens avec l’obligation d’avoir 50% de filles et là-aussi c’est une fille qui est barreuse comme sur l’autre bateau.

 

Nous avons pu échanger quelques mots avec Michelle Baillot, barreuse de Ti Bijou, qui nous a confié qu’elles étaient à l’origine un groupe d’amies qui n’étaient pas véritablement spécialistes de la voile. Certaines n’étaient jamais montées sur un bateau.

 

Michelle Baillot : Ce qui fait notre force, c’est notre amitié et nous essayons de conserver cela. Jusqu’à présent nous n’avons pas coulé malgré une mer parfois difficile. Lors de la dernière étape de Sainte-Anne à Saint-François, le beau temps n’était pas au rendez-vous, une onde tropicale s’étant invitée, la mer était déchaînée avec des creux de 2m à 2m50. La plupart des concurrents n’ont pas pris le départ, et notre bateau s’est arrêté peu de temps après, ne pouvant affronter ces vagues et écoper en même temps.

 

À l’arrivée, cinq seulement étaient au rendez-vous, mais après avoir connu beaucoup de difficultés, (bateaux chavirés, hommes à la mer, etc.). En dépit du mauvais temps, la foule était présente à l’arrivée. Il y avait une très bonne dynamique. Au classement général, Ti Bijou a donc été 22e au classement général avec 205 points. Le 1er était Jean Forbin sur Ti Bred La avec 36 points. On peut donc dire que la Guadeloupe a pris un virage au niveau de la voile traditionnelle. L’année prochaine la course atteindra un niveau nettement supérieur, et pourquoi pas avec Ti Bijou en tête du classement, ce que nous lui souhaitons, ainsi qu’aux autres équipes féminines.

 

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