La côte ouest de l’île de Vancouver en Colombie-Britannique m’a hanté de souvenirs incroyablement beaux depuis la première fois que j’y suis allé il y a quatre ans. Partir maintenant après un séjour qui a été douloureusement bref n’a fait qu’intensifier mon affliction au lieu de la guérir. Il y a quelque chose dans l’immensité de l’océan qui fait que le monde semble plus petit et plus exotique, comme si les régions tropicales d’un si grand nombre de cartes postales étaient simplement séparées par une brise.

J’écris ceci maintenant, des minutes, des jours et des semaines plus tard, dépendant de la version qui sera envoyée à mon éditeur et je ressens toujours l’attirance car j’aurais aimé marcher plus loin sur la plage ou me baigner tard le soir comme je l’avais envisagé à un certain moment.

J’ai déjà vu l’océan auparavant, bien sûr. J’ai vécu à Vancouver et à Victoria, mais cette partie protégée de la mer entre le continent et l’île de Vancouver est un cousin domestiqué en comparaison avec les splendeurs sauvages des plages de l’autre côté de l’île.

Si j’ai un petit conseil à donner à tous ceux qui planifient un voyage similaire, ce serait de prendre le temps. Dormez dans votre auto et mangez des bagels froids pour le petit déjeuner s’il le faut, mais prenez le temps. Ressentez l’océan dans vos os de sorte que, même après votre départ, le rythme des vagues déferlant sur votre âme subsistera.

Lors de ce premier voyage, j’avais vu Chesterman Beach et j’avais bravé l’océan, dont tout le monde avait dit que l’eau était trop froide pour nager sans une combinaison isothermique. C’était froid, mais comme la peau s’engourdit l’air se refroidit et l’océan se réchauffe. Mon corps, comme du bois flottant dans l’eau, a été lavé de tous les soucis, dépouillé de toutes les pensées,  mais non de ses sens, avec le gout salé sur mes lèvres, le sable sur mes orteils et les vagues qui m’ont enveloppé dans leur douce écume pour me faire culbuter avec fracas sur le rivage.

Pour ce second voyage, mon épouse Chrisy et moi avons pris l’avion de Toronto à destination de l’aéroport international de Vancouver pour commencer nos vacances. Après avoir pris la route pendant 30 minutes (c’était rapide) en direction du sud pour le point d’embarquement de Tsawwassen, nous sommes montés à bord d’un traversier nous menant à Duke Point, près de Nanaimo sur l’île de Vancouver.

Du traversier, on pouvait voir le soleil étinceler comme un éclat de lumière blanche sur l’océan et quelques îles avec leurs pierres noires polies, des brins d’herbe et des tronçons d’arbre là où les vagues ne pouvaient les atteindre. On a eu une meilleure vue seulement quand on s’est approché de l’archipel de l’autre côté.

Un conseil judicieux, si vous voyagez durant une fin de semaine estivale, appelez les traversiers de la Colombie-Britannique à l’avance pour réserver une place sur le traversier afin d’éviter des attentes.

L’île de Vancouver est environ de la taille de Taiwan, de sorte qu’il faut un certain temps pour l’explorer. Il existe également plusieurs autres îles, plus petites, chacune avec ses propres attraits seulement à une courte distance en traversier, mais nous partions à la découverte de la beauté vierge de la côte ouest.

Après notre arrivée sur l’île, nous avons pris la route pittoresque 19A nord pour Qualicum Beach, un parfait exemple d’une ville côtière de Vancouver. La ville, elle-même, est cachée sur une colline derrière un front de mer pour piétons, bordé de restaurants et d’hôtels.

C'était la fin de l'après-midi lorsque nous sommes arrivés à Buena Vista by the Sea, un magnifique petit motel en front de mer à seulement un kilomètre au bout de la promenade. La plage ici est moins belle que la plage principale, mais un peu d’algues semble un prix convenable pour de l'intimité.

Ma femme et moi sommes entrés lentement dans l’eau et avons été surpris par sa chaleur. De la plage, nous avons poussé dans l’eau un grand morceau de bois rejeté par la mer et avons rivalisé comme des enfants pour voir qui pouvait s’asseoir dessus le plus longtemps. Ni l’un ni l’autre n’a pu tenir plus de cinq secondes.

Nous avons quitté Qualicum Beach le lendemain matin avec une certaine réticence et nous nous sommes dirigés vers l’ouest avec un petit détour à Coombs, un petit bourg particulier. Nous sommes entrés dans un magasin d’antiquités et avons fait une tournée qui ressemblait à une visite de musée rempli de tout, des œufs d’autruche aux paniers tressés, des horloges rétro, et bien plus encore dont je ne peux me souvenir.

Coombs est connu pour son vieux marché de campagne, un long bâtiment en bois rond avec un toit de chaume où sont nourries des chèvres. Ce brillant stratagème de marketing reflète l’excentricité de l’île, célèbre pour leur approche biologique hippie.