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Crise du lait: dérégulation ou nouvelle régulation?

Écrit par Patrick C. Callewaert, La Grande Époque
28.09.2009
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  • Les agriculteurs répandent des millions de litres de lait dans les champs.(攝影: / 大紀元)

Comment sortir de l’impasse?

La production laitière en Europe est actuellement basée sur le système des quotas. Ceux-ci ont été institués en 1984 afin de stabiliser la production laitière qui était alors en croissance continue et dont les surproductions revenaient très chères en frais de stockage. En limitant la production, on avait également l’espoir de voir les prix se stabiliser, mais la réalité a été rapidement différente, surtout depuis les années 2000 avec la mondialisation: en effet le lait, en poudre notamment, est devenu un produit échangeable à travers le monde. Son prix de vente suit maintenant les fluctuations des marchés mondiaux.

 

Le prix du lait est devenu particulièrement volatile ces dernières années: lors de la crise alimentaire en 2008, il est monté de plus de 20% par rapport à l’année 2000, mais à présent, avec la baisse de la consommation chinoise et la concurrence accrue de pays comme la Nouvelle Zélande, il a récemment chuté de plus de 30%. De telles fluctuations sur le court terme ne sont pas compatibles avec les investissements des agriculteurs, basés en général sur de longues périodes. 

 

Par ailleurs, depuis 2003, et afin de répondre positivement à la demande d’une plus grande ouverture du marché européen, la Commission Européenne s’est engagée à réformer la Politique Agricole Commune (PAC) vers plus de libéralisme, ce qui revient à déréguler le marché. L’objectif est de transformer les agriculteurs en «entrepreneurs», ce qui suppose de les laisser produire les quantités qu’ils souhaitent. Les pays européens ont donc décidé de supprimer le régime des quotas en 2015, tout en accroissant les quotas de 1% chaque année d’ici à cette date.

 

Marché à terme du lait pour anticiper l’évolution des prix

Dans le contexte actuel de baisse des prix du marché, l’idée d’augmenter les quotas n’est plus du tout acceptée par les agriculteurs, car cela renforce la baisse des prix; d’où leur demande de revoir les quotas à la baisse, autrement dit de renforcer la régulation, pour maintenir les prix. La seconde revendication des agriculteurs est également de faire pression sur les industriels, qu’ils accusent d’encaisser la majeure part de la valeur ajoutée (sur un litre de lait vendu 0,67 euro hors taxes, le distributeur, l’industriel et l’agriculteur en perçoivent respectivement 0,09, 0,32 et 0,26 euro hors taxes). Bruxelles est disposée à réfléchir à un équilibre des pouvoirs dans la chaîne de distribution, mais ne souhaite pas réduire les quotas: la solution qu’elle préconise pour éviter la volatilité des prix consiste à créer un marché à terme du lait, afin de donner aux agriculteurs une plus grande visibilité sur les prix.   

 

Entre les agriculteurs et la Commission Européenne s’est donc instauré un dialogue dont on perçoit difficilement l’issue.

 

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