Le ciel de minuit est moucheté de constellations, comme du sable lumineux éparpillé sur un tapis d’encre noir. Ci-dessous, les méduses phosphorescentes remplissent la mer de leurs innombrables points de lumière, imitant les étoiles au-dessus.

Entre ciel et mer, l’île de Stromboli apparaît devant nous, un imposant V inversé pointant vers le ciel. Le capitaine a coupé les moteurs et nous attendons en silence, loin des lumières du village, afin de mieux observer les spasmes du volcan.

Bientôt, la fumée rouge en contre-jour s’élève du cône. Quelques secondes plus tard, un grondement profond, et une lance de feu pulvérise des étincelles cramoisies dans le ciel. Comme au ralenti, les étincelles tombent vers la terre, des roches rouges chaudes chutent et édifient la montagne d’où elles proviennent. L’acte brutal de la création se déroule devant nos yeux.

Le spectaculaire volcan de Stromboli illustre parfaitement la beauté sauvage des îles Éoliennes. Ces petits points de terre au large de la côte nord-est de la Sicile, dont les sommets sont principalement des volcans sous-marins endormis, ont été désignés Site du patrimoine mondial de l’UNESCO ainsi que réserve marine. Des milliers de personnes viennent du monde entier pour faire une randonnée sur le cratère du Stromboli, s’allonger sur ses plages de sable noir et se détendre dans ses cafés. Différentes catégories d’hébergement sont offertes pour satisfaire tous les goûts, des hôtels chic comme La Sirenetta Park Hotel au plus rustique.

Alors que Stromboli est isolé et a une atmosphère de fin du monde, chacune des îles Éoliennes possède sa propre personnalité. Lipari, près de la Sicile, attire les visiteurs d’un jour et constitue le point de départ pour les autres îles. Les bains de boue et les eaux thermales sur Vulcano ont un attrait tout particulier, pendant que le jet-set loue des villas dispendieuses sur l’île Panarea. Tout se lie à des éléments de base de la vie – soleil, mer et les fruits de la terre.

Salina, la plus luxuriante des îles, reste ma préférée. Bien que l’augmentation du tourisme soit importante pour l’économie, Salina conserve son caractère rural et son rythme détendu, grâce en grande partie à des règlements de construction stricts qui peuvent virtuellement limiter toute nouvelle construction (ou même l’agrandissement des structures existantes).

Sur les flancs verdoyants des deux volcans éteints de Salina, il y a des plantations de vignes, de légumes et de fruits qui se retrouvent sur les étagères des épiceries et finalement sur la table du consommateur. Les connaisseurs en matière de chère exquise et de vin en ont pour leur palais ici. Les citrons siciliens, les oranges, les granités aux amandes et pistaches, ou les glaces chez Alfredo, sont les attractions principales de la ville côtière de Santa Marina. Les boutiques qui proposent des bijoux, des vêtements et de la céramique partagent le quartier commercial avec les restaurants et les cafés le long d’un front de mer occupé par des bateaux de pêche et de plaisance.

Santa Marina est l’une des villes situées sur la côte et sur les collines de Salina. Pollara (qui apparaît dans le film Il Postino) est un peu plus qu’un groupe de maisons sur la base d’un ancien cratère volcanique perché au-dessus de la mer. Malfa est plus importante, avec ses maisons de stuc et de ciment accrochées à flanc de colline au-dessus du port.