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Ardennes : à 86 ans, Marie-Cécile ouvre toujours sa quincaillerie 6 jours sur 7 depuis 56 ans

août 31, 2021 3:23, Last Updated: août 31, 2021 3:23
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Le magasin  de Marie-Cécile Bourin est une véritable institution où l’on trouve toutes sortes d’objets insolites pour lesquels les clients viennent de loin. À 86 ans, la propriétaire des lieux continue d’ouvrir les portes de sa quincaillerie six jours sur sept, dès 8 heures du matin, dans le village de Juniville dans les Ardennes.

« Ça me fait vivre… Ça me fait exister », confie à France 3 l’octogénaire, à qui ce commerce permet de voir du monde. « Je ne suis pas une personne à aller trop vers les gens », remarque-t-elle. Son fils Denis reconnaît à quel point la quincaillerie est importante pour la santé physique et mentale de sa mère : « Elle conserve un lien social… C’est le fait de voir du monde, d’avoir un but, de ne pas se dire, en tant que personne âgée, je vais rester dans un fauteuil. »

Et puis ce n’est pas tout : « J’ai l’impression que je rends service », ajoute la propriétaire des lieux, timidement. Selon bon nombre de témoignages, il ne s’agit pas que d’une impression : cette quincaillerie est « une institution, pour le service qu’elle rend à la population », assure un fidèle client. « Ça ferait un vrai trou dans le village, si elle arrêtait », remarque un autre.

En plus des habitués du coin, certains clients viennent de loin pour trouver chez Marie-Cécile Bourin ce qu’ils n’arrivent plus à trouver ailleurs. Grâce à des reportages des médias – le 1er en 2012, peut-on lire dans L’Ardennais – le magasin attire des gens de plus en plus loin, et ils le trouvent parfois même par l’intermédiaire d’Internet.

« Tout est là »

« Je fais tout de ce l’on ne trouve plus ailleurs », assure auprès de nos confrères de L’Ardennais celle qui tient les lieux depuis 56 ans. « Tout est là. » La quincaillerie où le temps semble s’être arrêté existe depuis 1918 et se trouve depuis 1920 dans ce bâtiment, après la reconstruction du village détruit pendant la Première Guerre mondiale.

Des exemples ? « J’ai des seaux hygiéniques, par exemple, on en trouve rarement, et j’en vends encore ! » s’amuse Marie-Cécile. C’est aussi dans ce magasin que l’on trouve des anneaux pour taureaux, dont le prix est encore indiqué en francs, mais également des vis et des clous au kilo, des verres à lampes à pétrole ou encore des patins pour le plancher.

Quand on pousse la porte de cette quincaillerie située au 22 de la rue Chanteraine, le carillon annonce notre arrivée et l’on se fait servir par Marie-Cécile, qui est la seule personne à pouvoir trouver ce qu’on cherche parmi tous ces objets hétéroclites. L’octogénaire n’hésite pas à monter sur les tiroirs de ses étagères pour atteindre quelque chose placé en hauteur.

« Ça paie les frais fixes »

Combien de temps cette institution, qui en est à la troisième génération, sera-t-elle encore ouverte ? « Moralement, je ne me sens pas d’arrêter », assure la propriétaire des lieux. « Mes grands-parents, mes beaux-parents ont trimé pour ce magasin… J’aurais l’impression d’abandonner leur travail. »

Toutefois, même si elle a six enfants, dix petits-enfants et quatre arrière petits-enfants « et demi », aucun d’entre eux ne prendra la suite lorsque Marie-Cécile arrêtera puisque l’activité de la quincaillerie n’est pas rentable. « Ça paie des frais fixes », reconnaît la veuve. « Ça ne me fait pas vivre. »

La clientèle de la quincaillerie imprégnée d’une odeur de naphtaline d’un autre temps ne peut donc qu’espérer que l’octogénaire puisse continuer d’avoir l’énergie d’ouvrir son commerce et de les servir encore longtemps. « Si on pouvait la faire centenaire, ou 110 ans… Mais, est-ce qu’elle pourra ? » espère un habitué des lieux.

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