En faisant de la vente à emporter les fins de semaine, deux chefs de la ville de Charleville-Mézières en Ardennes se sont rendu compte qu’il y avait une demande de la part des gens qui travaillaient, qui voulaient manger des plats chauds pendant la semaine. Qu’à cela ne tienne : ils déménagent leur cuisine sous un porche chaque midi pour proposer des plats de brasserie.
Cela leur prend beaucoup d’organisation. Après avoir fait toutes leurs préparations à l’intérieur, Sylvain Hallet et Pascal Oudéa déplacent tout leur matériel, incluant les plaques à induction, la friteuse et la plancha, sous le porche situé au bout de l’allée piétonne au fond de laquelle se trouve leur restaurant et brasserie, La Table d’Arthur.
« Apporter le matériel ici, c’est dingue. Ils sont courageux ! Ils méritent de travailler », s’exclame Jean, un fidèle client du restaurant, au micro de France Bleu.
« On a d’abord proposé des plats plus élaborés à emporter le week-end mais ceux qui travaillent nous disaient qu’ils voulaient manger chaud en semaine », explique Sylvain Hallet. C’est ainsi que le 15 janvier, La Table d’Arthur annonçait la nouvelle formule sur sa page Facebook : des plats de cuisine de rue, sans réservation nécessaire, les midis du mardi au vendredi, tout en continuant le menu traiteur sur réservation les week-ends.
Cela fait donc un mois maintenant et la formule connaît un bon succès. Il arrive souvent que les gens fassent la file avant même que les chefs ne s’installent avec leur matériel, indique France 3. Malgré cet engouement, financièrement, ce n’est pas le Pérou : « On ne perd pas, mais on ne gagne pas. On équilibre tout juste, financièrement », reconnaît Sylvain Hallet.
Le restaurant, fermé depuis le 28 octobre 2020 à cause des restrictions liées à la crise sanitaire, était régulièrement plein et les deux associés devaient souvent refuser des clients. « En temps normal, on a 70 couverts avec un ticket moyen à 15-20 euros le midi et 35-40 euros le soir », raconte le restaurateur. Maintenant, avec des plats du jour à 9 euros, sans vendre de boissons, la situation n’est plus la même.
Les deux chefs ont décidé de continuer quand même la nouvelle formule « le plus longtemps possible ». « La restauration est toujours là. Il faut le montrer », déclare Sylvain Hallet.
Les associés invitent aussi d’autres restaurateurs dans leur aventure, afin de « maintenir un esprit de convivialité » : « Chaque jour, on invite un professionnel. On veut resserrer les liens entre nous. Les restaurateurs ne sont pas des concurrents, mais des collègues. »
« C’est une super idée, d’avoir mis en place cette cuisine de rue », assure Ouardia Amour, qui travaille juste à côté et est devenue une cliente régulière de La Table d’Arthur. « On y retrouve la qualité de la brasserie, pour un bon rapport qualité-prix. C’est du fait maison, avec des produits locaux, et ils prennent nos tickets restaurant, du coup, c’est avantageux. »
« Ça donne un peu de convivialité le temps du midi, puisqu’on en a plus le soir », indique de son côté Sophie, qui travaille aussi dans le quartier.
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