Mirta Acuña de Baravalle, cofondatrice de l’organisation des Mères et Grands-mères de la Place de Mai en Argentine, qui se battent pour identifier les enfants volés pendant la dictature (1976-1983), est morte à l’âge de 99 ans.
« Nous disons adieu à une autre camarade de lutte (…). A 99 ans, Mirta est partie sans l’étreinte de son petit-fils ou de sa petite-fille. Nous continuerons à les chercher. Pour toujours, chère Mirta ! », a écrit samedi le compte des Grands-mères (Abuelas) de la Place de Mai sur les réseaux sociaux.
Mirta Baravalle était la mère d’Ana Maria Baravalle, qui avait 28 ans et était enceinte de cinq mois quand des militaires sont venus l’enlever, ainsi que son mari, Julio Cesar Gamizzi, le 27 août 1976.
Mirta n’a plus jamais entendu parler d’eux jusqu’au 12 janvier 1977. Un homme est alors venu lui affirmer que le bébé était né et qu’il se portait bien. Elle n’a jamais pu en savoir plus, cet homme ayant lui aussi « disparu » peu après. Mirta a tout ignoré du sort de son petit-fils ou de sa petite-fille, dont les prénoms Ernesto et Camila avaient déjà été choisis par leurs parents.
À la recherche de sa fille et de son petit-fils ou petite-fille
Mirta Acuña de Baravalle a alors consacré sa vie à la recherche de sa fille et de son petit-fils ou petite-fille et a été l’une des premières femmes qui, en 1977, ont commencé à se rassembler sur la Place de Mai à Buenos Aires, devant le siège de la présidence, pour exiger des informations sur leurs enfants disparus.
Elle est l’une des fondatrices, en 1977, de l’organisation des Grand-Mères de la Place de Mai.
« Jamais je n’ai vu quelqu’un avec des valeurs et des principes aussi hauts. Les histoires sur la façon dont elle recherchait les enfants appropriés sont impressionnantes, ses déguisements, ses stratégies pour les atteindre », se souvient Myriam Bregman, avocate argentine et femme politique de gauche, sur ses réseaux.
« Elle est partie sans retrouver ni Camila ni Ernesto, sa petite-fille ou son petit-fils. ‘Mon squelette est fatigué’, me disait-elle récemment », a encore écrit Mme Bregman.
Entre 300 et près de 500 enfants « appropriés »
Sous la dictature militaire, des centaines d’enfants – les estimations tournent entre 300 et près de 500 – ont été « appropriés », nés d’une mère en détention puis disparue, et donnés à un foyer qui voulait ou ne pouvait avoir d’enfant, souvent proche du régime, dans l’idée aussi de voir élever un enfant « bien pensant » politiquement.
Au long de 45 ans de recherches, près de 130 cas ont été « résolus », – c’est-à-dire que l’identité originelle de l’enfant a été restituée.
La dictature en Argentine a fait 30.000 morts et disparus, selon un bilan des organisations de droits humains.
Les Grands-mères de la place de Mai cherchent toujours 300 hommes et femmes, nés pendant la captivité de leur mère.
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