Lorsqu’une jeune femme née au milieu des communautés pré-incas d’Argentine a quitté pour la première fois son village situé entre les plateaux et les montagnes des Andes, elle l’a fait dans un seul but : devenir médecin afin de retourner dans les montagnes pour servir son peuple.
Fátima Álvarez a terminé ses études de médecine à l’université de Buenos Aires et elle en est très heureuse. Et il n’y a pas qu’elle qui est heureuse, mais aussi sa petite ville qui l’a vue partir grâce au soutien de ses modestes parents qui ont vendu des friandises pour payer ses études, selon Infobae.
« Félicitations, Docteur Fátima Álvarez, tes études en valaient la peine et tu mérites le sacrifice de tes parents. Dieu bénisse tes pas », peut-on lire sur l’affiche qui l’accueillait dans sa ville natale lorsqu’elle a terminé ses études de médecine réalisées dans la capitale du pays.
La jeune femme vient d’une famille modeste d’une communauté de la Puna de Salta, sur le haut plateau montagneux des Andes. Elle s’est diplômée de l’école de médecine avec de hautes qualifications, surmontant les difficultés qu’elle a dû affronter loin de sa terre, de sa famille, de ses traditions et coutumes.
Mais Fatima n’a jamais oublié ses racines ni son but final.
Née à Rosario de Lerma, dans la province de Salta, une zone rurale avec peu de services et aucune technologie, Fatima a vécu les premières années de sa vie dans une simple maison de terre, sans électricité, entourée de cactus, sous le soleil ardent et le vent intense des terres incas, tout en rêvant de devenir médecin.
« Qu’en penses-tu, si nous allions à Buenos Aires pour étudier la médecine ? », a demandé son amie Nadia à Fatima. Cette question lui a ouvert la voie à une nouvelle vie.
Bien que pour Fatima cette idée eût été impensable, puisque aucun membre de sa famille ou connaissance n’avait étudié à l’université ou n’était allé dans la grande ville, elle a consulté ses parents. « Ils ne m’ont jamais dit non, même s’ils n’avaient pas d’argent », explique-t-elle au sujet du soutien qu’elle a toujours reçu de ses parents.
Cependant, ses débuts loin de chez elle n’ont pas été faciles. « J’aimais étudier, mais parfois je me levais avec des cauchemars et je ne savais pas où j’étais. Je pleurais tellement », se souvient la jeune femme qui, enfant, vivait entre les moutons et les potagers sur les plateaux, et passait ses vacances dans les montagnes à 3 200 mètres d’altitude, chez ses grands-parents.
« C’était très beau », dit-elle en se souvenant de son enfance remplie de sucreries et de gâteries préparées à la maison lors des fêtes du village de ses grands-parents.
« Je suis fière de notre identité culturelle et de la chaleur des gens du Nord. Nous sommes essentiellement de bonnes personnes », ajoute-t-elle, mentionnant ce qu’elle apprécie chez les gens de sa région.
« La séparation d’avec ma famille et surtout de ma soeur jumelle a été très difficile. Je ne sais pas comment j’ai pu rompre physiquement ce lien », a déclaré la jeune femme. Elles ont 4 autres sœurs.
Ses parents vendent des friandises et du pain faits par Elba, sa mère. Avec la préparation et la vente d’empanadas, de pasta frola et d’autres spécialités régionales traditionnelles, ses parents ont pu construire leur maison et payer les frais de voyage pour que leur fille aille étudier à Buenos Aires.
Mais comme ses parents n’avaient pas les moyens de payer tout ce dont elle avait besoin pour ses études dans la capitale, une de ses tantes a réussi à obtenir un logement spécial dans une résidence de religieuses. Avec l’aide de sa mère, Fatima a aussi obtenu le soutien d’une fondation.
Pendant plusieurs années, la jeune femme n’avait assez d’argent que pour se rendre une fois par an dans son village, alors sa famille lui manquait. Elle a dû surmonter son désir d’abandonner ses études et de retourner dans son village, s’accrochant à sa résolution de devenir médecin.
« Beaucoup de personnes disaient que les gens arrivaient à Buenos Aires et rentraient après avoir gaspillé l’argent de leur famille. Mais mes parents ne m’ont jamais coupé les ailes. Ils ne m’ont jamais dit que je devais rester et travailler avec eux. […] Cela me surprend de voir à quel point ils se sont sacrifiés pour moi », se souvient Fatima avec émotion, ajoutant : « Ils ne m’ont jamais rien demandé. »
Elle avoue : « Je suis prudente et timide de nature. » Elle explique à propos de ses premières années : « Si j’avais été vraiment consciente des dangers, des obstacles et des exigences de cette ville, je n’y serais peut-être pas allée. »
Le désir d’aider ceux qui sont dans le besoin s’est manifesté en elle dès son plus jeune âge. « J’ai commencé à marcher ou à monter à cheval dans les villages les plus éloignés de la montagne. Et même si je connaissais cela, j’ai su ce qu’était l’inégalité. Il n’y avait pas de médecins… Alors je me suis demandé ce que je pouvais faire pour les habitants de la province de Salta », se souvient-elle.
Ce désir l’a encouragée à aller de l’avant, à surmonter sa timidité et ses craintes au sujet de la grande ville. « J’avais un but : aider mon peuple. Si j’allais à l’école de médecine, je pourrais être utile. »
Après une année décisive pour pouvoir continuer ses études, dans son village, sa mère a demandé l’aide de la Fondation Grano de Mostaza, qui a payé ses études à Buenos Aires.
« Elle croyait peu en moi, mais j’ai saisi les opportunités et gardé la volonté. C’est de ça dont il s’agit. Je l’ai fait pour moi et pour mes parents, qui m’ont appris à être respectueuse et honnête », dit une Fatima souriante. « C’est tellement ancré en moi que je suis incapable de mentir. Si je le fais, je deviens toute rouge et nerveuse !
« Si je voyageais dans le temps, j’aurais à nouveau l’enfance que j’ai eue. Admirer la nature, grandir dans l’innocence, sans avoir besoin de rien de plus », ajoute le médecin spécialiste, maintenant en résidence dans un hôpital de Buenos Aires.
« J’ai étudié la médecine et je vais continuer à me former pour retourner sur les plateaux de Salta et prendre soin de mon peuple. Je suis venue pour eux », ajoute le docteur Fatima, convaincue et enthousiaste.
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