Selon une étude sociologique, un jeune sur deux entre 18 et 25 ans est disposé à s’engager pour la France en Ukraine.
Une étude qui peut surprendre, et pourtant. Une majorité de jeunes Français sont prêts à défendre leur pays en cas de guerre, selon une étude de l’Irsem et de la DGRIS, réalisée entre juin et décembre 2023 par Anne Muxel, directrice de recherche au CNRS et directrice déléguée au Cevipof. Des réponses sans doute influencées par le début de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022.
L’étude fait la synthèse d’une série d’enquêtes, dont l’une menée en ligne par l’institut Ipsos, auprès d’un échantillon de 2031 personnes, représentatif de la jeune génération âgée de 18 à 25 ans. Parmi ces jeunes, 51% ont dit être prêts à se mobiliser pour la France en Ukraine, soit un pourcentage particulièrement élevé pour un sujet aussi grave. Et ce n’est pas tout, puisqu’en cas d’implication, 31% de jeunes seraient d’accord pour déployer des troupes françaises en Ukraine, contre 17% chez les 50 ans et plus, selon la même source.
Ce sondage a été réalisé bien avant les déclarations du chef de l’État du lundi 26 février, qui évoquait la possibilité d’envoyer des troupes au sol en Ukraine, et bien avant l’offensive iranienne sur Israël. « Il y a un regain de patriotisme qui répond à un besoin de sens, d’engagement, de se sentir utile », a commenté Anne Muxel auprès de l’AFP. « Le sentiment que le conflit entre l’Ukraine et la Russie, aux portes de l’Union européenne, représente un péril tangible est bien présent », a-t-elle estimé.
56% des sondés envisagent « une carrière dans l’armée »
Pour ce qui est du service militaire obligatoire, 62% des 18-25 ans ont affirmé que son retour serait une bonne chose. Autre tendance spectaculaire, 56% des jeunes sondés envisagent même « une carrière dans les armées ». Avant cette étude, plusieurs sondages avaient déjà montré le bon rapport des jeunes à l’institution militaire, en particulier depuis les attentats jihadistes de 2015 en France.
Tous les ans, 90.000 jeunes Français se présentent au test de recrutement des Armées. Chaque année, un quart d’entre eux est accepté. Selon Anne Muxel, « les jeunes femmes sont toujours plus en retrait de tout intérêt et de tout engagement militaire, et a fortiori dans la guerre », a relevé la chercheuse.
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