Le Président arménien Vahagn Khatchatourian a signé la ratification du statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) après de brefs débats sur ce projet qui a suscité l’ire de la Russie, alliée traditionnelle d’Erevan avec qui les relations se sont considérablement tendues.
« Le 13 octobre, le Président de la République d’Arménie Vahagn Khatchatourian a signé la loi concernant la ratification du Statut de Rome de la Cour pénale internationale », a indiqué la présidence arménienne dans un communiqué.
La Russie avait vu début octobre cette adhésion d’un très mauvais œil, la CPI ayant émis au printemps un mandat d’arrêt contre le président Vladimir Poutine pour la « déportation » d’enfants ukrainiens vers la Russie.
Le 3 octobre, les députés arméniens s’étaient exprimés en faveur de la ratification du statut de Rome, traité fondateur de la CPI, à 60 voix contre 22. Sans surprise, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait immédiatement critiqué une décision « erronée », disant douter que cela soit « correct du point de vue des relations bilatérales ».
Des « garanties additionnelles » face à l’Azerbaïdjan
Mais l’Arménie espère surtout que son adhésion lui offrira une protection supplémentaire contre son puissant voisin azerbaïdjanais, qui vient de remporter une victoire militaire éclair, mettant fin au séparatisme des Arméniens du Haut-Karabakh. Erevan, qui accuse la Russie de l’avoir abandonné face à un adversaire bien plus riche et mieux armé – ce que Moscou nie –, s’inquiète désormais pour la sécurité de son territoire.
Rejoindre la CPI « créerait des garanties additionnelles pour l’Arménie » face à l’Azerbaïdjan, avait plaidé lors de débats au Parlement Eghiche Kirakosian, un responsable arménien chargé des affaires de justice internationale.
L’adhésion à la Cour pénale internationale pourrait aussi permettre à l’Arménie d’encourager les enquêtes sur ce qu’elle juge être les « crimes de guerre » de Bakou au Haut-Karabakh, des accusations balayées par l’Azerbaïdjan. L’Arménie avait signé le statut de Rome en 1999 mais ne l’avait pas ratifié, évoquant alors des contradictions avec sa Constitution – un obstacle levé depuis.
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