Hong Kong est entré dans une ère de terreur politique, ont dénoncé jeudi des militants pro-démocratie après l’arrestation de quatre étudiants, dont un âgé de 16 ans, pour des publications accusées de menacer la sécurité nationale chinoise.
Ces interpellations ont été les premières réalisées par une nouvelle unité de l a police hongkongaise créée pour veiller au respect de la loi très controversée sur la sécurité nationale imposée par Pékin fin juin.
Pour beaucoup d’activistes hongkongais, ces arrestations montrent que leurs craintes étaient fondées à l’égard de cette loi, considérée par certains comme le dernier clou dans le cercueil de la semi-autonomie locale.
Pékin a avancé l’échéance
En vertu du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession en 1997, l’ex-colonie britannique est censée jouir jusqu’en 2047 de libertés inconnues en Chine. Mais beaucoup considèrent que Pékin est en train d’avancer l’échéance.
Avec la nouvelle loi sur la sécurité nationale le plus gros mouvement pro-démocratie s’est auto-dissous pour éviter les poursuites, les arrestations se multiplient et beaucoup de jeunes engagés et militants fuient à l’étranger … Bref, c’est pas la joie. https://t.co/QC7W0DVm2k
— ÉRIS ? (@persepolia) July 28, 2020
Les quatre étudiants arrêtés étaient d’anciens membres de Student Localism, une organisation prônant l’indépendance qui avait annoncé sa dissolution à la veille de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la sécurité.
La loi chinoise sur la sécurité nationale est désormais en vigueur à Hong Kong. Déjà 370 arrestations. Cette loi s’applique à « tout le monde » sur la planète. Soutenez-vous la sécession, le terrorisme ou l’ingérence étrangère envers la Chine ?pic.twitter.com/aL4dpZuOYi
— Bruno Guglielminetti (@Guglielminetti) July 2, 2020
La police a indiqué que les quatre jeunes gens – trois hommes et une femme, âgés de 16 à 21 ans – étaient soupçonnés d’« organisation et d’incitation à la sécession », au travers de propos tenus sur les réseaux sociaux après l’entrée en vigueur de la loi.
Terreur blanche
« Ils voulaient unifier tous les groupes indépendantistes de Hong Kong dans l’objectif de promouvoir la cause de l’indépendance », a déclaré aux journalistes Li Kwai-wah, de la nouvelle unité de sécurité nationale créée au sein de la police hongkongaise.
Speaking live with @MarshaBlackburn moments ago on IG, we addressed Beijing’s ongoing #HongKong crackdown, including the arrests of several student activists under the new NSL in just the past few hours alone. We mustn’t lose sight on this troubling, rapidly-changing situation. pic.twitter.com/AJangGCHyG
— Nathan Law 羅冠聰 ? (@nathanlawkc) July 29, 2020
Des images postées en ligne montraient des policiers en civil emmenant Tony Chung, 19 ans, ancien chef de file de Student Localism.
« Hong Kong est tombée dans une ère de Terreur blanche », ont dénoncé dans la nuit les Student Unions of Higher Institutions, qui chapeautent 13 syndicats étudiants.
Quatre étudiants soupçonnés « d’incitation à la sécession » arrêtés à Hongkong. Il s’agit des premières arrestations visant des figures politiques publiques depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale https://t.co/iF7wGtpNSP
— Le Monde (@lemondefr) July 30, 2020
« Il est clair que de plus en plus de Hongkongais auront à endurer la terreur communiste. »
Nathan Law, une des figures du camp pro-démocratie, qui a pris le chemin de l’exil quand la loi est entrée en vigueur, a également dénoncé ces arrestations sur Twitter.
Internet n’est pas au-dessus des lois
« La Terreur blanche, la politique de la peur sont à l’oeuvre à Hong Kong », a-t-il dit. L’expression « Terreur blanche » renvoie en Chine aux périodes de répression politique.
« La police rappelle à la population qu’Internet n’est pas un espace virtuel au-dessus des lois », a indiqué dans la nuit la police dans un communiqué.
« Quiconque commet un acte illégal, que ce soit dans le monde réel ou sur Internet, s’expose à des poursuites. »
La loi draconienne est de réduire au silence la dissidence
La mauvaise utilisation « de cette loi draconienne montre clairement que l’objectif est de réduire au silence la dissidence, et non de protéger la sécurité nationale », a réagi Sophie Richardson, directrice de recherches sur la Chine à Human Rights Watch.
Breaking: #Beijing staged its first major round of arrests under #Nationalsecuritylaw tonight. Former convenor of the disbanded @studentlocalism, Tony Chung, and another two former members, were arrested by #SecretPolice”. Tony’s been tailed for days. pic.twitter.com/xi6jaX0T1J
— Joshua Wong 黃之鋒 ? (@joshuawongcf) July 29, 2020
La loi sur la sécurité nationale a été une réponse de la Chine à la plus grave crise politique que Hong Kong ait connue. La ville a l’an passé été le théâtre pendant des mois de manifestations quasi-quotidiennes, et souvent violentes, contre les ingérences de la Chine dans les affaires hongkongaises.
Pékin avait expliqué que ce texte était nécessaire pour restaurer l’ordre et agirait comme une épée de Damoclès au-dessus des personnes enfreignant la loi.
La loi sanctionne « la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères ».
Au moins 15 personnes ont été arrêtées en vertu de cette loi depuis son adoption le 30 juin.
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