Art Paris Art Fair

29 mars 2016 15:33 Mis à jour: 1 avril 2016 00:38

Du 31 mars au 3 avril, Art Paris Art Fair, la foire de l’art contemporain, réunit 145 galeries d’une vingtaine de pays.

Pour favoriser la découverte des artistes et de jeunes galeries, plusieurs sections sont mises en place : les expositions personnelles d’artistes avec Solo Show, la création émergente avec le secteur Promesses pour les jeunes galeries, l’art numérique avec les projections en façade du Grand Palais…

Tous les soirs, de 19h à minuit, du 30 mars au 3 avril 2016, la façade du Grand Palais accueille six créations numériques inédites et se métamorphose au gré de l’imaginaire des artistes venus cette année d’Azerbaïdjan, de Corée, de France et de Suisse.

La Corée à l’honneur

Cette année la Corée est mise en avant dans le cadre des célébrations de l’année France-Corée. 80 artistes représenteront l’évolution de l’art contemporain en Corée des années 60 à nos jours par des galeries venues de Séoul, Daegu et Paju.

Ungno Lee, figure historique qui a su bâtir une œuvre novatrice au carrefour des traditions orientales et occidentales, sera présenté par la galerie Thessa Herold qui lui consacre une exposition.

L’incontournable Lee Ufan (Gana Art) avec ses œuvres poétiques et Kwang Young Chun (Sundaram Tagore Gallery, Omer Tiroche Contemporary Art) le maître du papier avec ses installations précaires, seront aux rendez-vous ainsi que des représentants de la génération émergeante comme Yun Soo Kim (Gallery Soso), Kiwon Park (313 Art Project).

Au jardin du Palais Royal, on trouvera L’Homme debout de Chung Hyun, une série de 47 sculptures de bois et de fer qui se dressent comme une dédicace à la force de l’homme face aux épreuves du Temps et de l’Histoire. Le centre culturel coréen accueille également des œuvres d’artistes coréens.

Art coréen entre tradition et modernisme

Contrairement aux arts chinois et japonais, l’art coréen est moins connu en France. Les célébrations de 150 années de relations permettent de découvrir les artistes qui marquent de plus en plus la scène culturelle mondiale.

Entre 1969 et 1987, la Corée est en transition vers la démocratie. L’art coréen est en quête d’une nouvelle identité artistique.

Dans les années soixante, après une longue occupation japonaise, deux guerres et la séparation du pays en deux, un grand désir de retourner à la source est manifesté chez les artistes. Les changements politiques et économiques encouragent l’émergence d’un mouvement d’avant-garde.

Dans les années soixante-dix, l’art abstrait et le minimalisme venus de l’Occident influencent la création du Dansaekhwa qui veut dire peinture monochrome, école de peinture qui a produit des œuvres abstraites et monochromes dans une recherche de spiritualité.

Dans l’intention d’exprimer l’éternité et l’écoulement du temps, les artistes associés à ce mouvement créent une forme pure, dépouillée, qui incite à la contemplation et à la méditation. Parmi les artistes associés à ce mouvement se trouvent Lee Ufan, Park Seo-bo, Chung Sang Hwa et une deuxième génération parmi laquelle figurent Lee Bae ou Moon Beom.

Puis le Soomookhwa – la peinture à l’encre traditionnelle, prend le relais de cette quête d’identité. Le Minjungmisul qui veut dire combattre l’ancienne autorité est créé dans les années quatre-vingt. Depuis, la démocratisation et le développement d’Internet, les artistes font leur propre recherche et suivent une quête individuelle ce qui donne une effervescence artistique très variée qui ne se laisse pas étiqueter et permet aux artistes de se démarquer sur la scène internationale.

Le partage du pays et la guerre qui officiellement n’a jamais été finie influencent toujours les artistes.

Fash Wall (2014), une installation monumentale de Kiwon Park sera présentée à l’entrée du Grand Palais : des fils en acier emmêlés rappellent la frontière qui divise les habitants du même pays et les boules en tissus colorées des cinq couleurs traditionnelles coréennes expriment le désir de réconciliation et de paix. Les visiteurs peuvent traverser le mur pour y accrocher leurs propres messages de paix.

Programme de performances « Rituals »

Ce programme de performances spécifiquement conçu pour Art Paris Art Fair 2016 et intitulé « Rituals » (rituels) met en scène quelques-uns des rapports existant entre la création artistique et la notion de rituel en Corée. Les rituels, actes désintéressés et ressourçants, sont un ensemble de gestes rigoureusement exécutés (rites religieux), d’habitudes banales ou d’actions répétées, consciemment ou non, qui jouent un rôle protecteur et aident à affronter la vie.

Art birman contemporain à art Paris Art Fair

Dans la section générale d’Art Paris Art Fair 2016 la galerie Intersection installée à Singapour présentera quatre artistes français, birmans et singapouriens qui s’impliquent dans des choix esthétiques au cœur de leurs préoccupations profondes, loin des modes et des codes établis de l’art contemporain.

In the Rain 7, 2015, Acrylic on Canvas, 92cm X 122cm. (Soe Soe)
Soe Soe, In the Rain, Acrylic on Canvas, 92cm X 122cm. (Galerie Intersection)

La galerie présente, pour la première fois au public parisien, les œuvres de deux frères artistes birmans, Soe Soe (1967) et Khin Zaw Latt (1980).

Dans la série in the rain Soe Soe invente une nouvelle esthétique d’art contemporain birman entre abstraction et figuratif, qui donne une impression vive d’un regard réaliste à travers une vitre mouillée.

Avec des toiles intitulées « Still Alive » ou « Street Story », Khin Zaw Latt (KZL) évoque le sort des enfants des rues. Cette série de portraits est d’ailleurs le reflet de son travail caritatif comme son école « Bamboo School » fondée pour recueillir des enfants défavorisés.

Village Girl, 2015, Acrylic on Canvas, 200cm X 250cm. (Khin Zaw Latt )
Khin Zaw Latt,Village Girl, Acrylic on Canvas, 200cm X 250cm. (Galerie Intersection)

L’artiste singapourienne June Lee Yu Juan poursuit sa quête identitaire et sa recherche d’une expression fusionnelle du passé et du présent, dans sa nouvelle série de calligraphies contemporaines. Avec « Calligraphic Matter », elle réinterprète des textes datant de la dynastie des Hans (206 avant J.C. à 220 après J.C.).

La pratique d’Hélène Le Chatelier, artiste française qui vit et travaille à Singapour depuis 2010, joue sur la dualité entre sa technique issue de la Renaissance italienne et la peinture chinoise, entre la vision du corps dans la peinture occidentale et dans l’esthétique chinoise.

Galerie Intersection, Stand F19 – Grand Palais

INFOS PRATIQUES

31 mars – 3 avril 2016

Grand Palais

avenue Winston Churchill, 75008 Paris

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