Assassinat du père Hamel : quatre personnes jugées à partir de lundi à Paris

Par Epoch Times avec AFP
11 février 2022 08:03 Mis à jour: 11 février 2022 20:57

Près de six ans après l’assassinat du père Jacques Hamel dans son église à Saint-Étienne-du-Rouvray, quatre personnes seront jugées à partir de lundi 14 février à Paris, dont l’instigateur présumé de l’attaque Rachid Kassim – probablement mort – et trois membres de l’entourage des jeunes assaillants tués sur place.

Les deux jihadistes de 19 ans, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, qui se réclamaient du groupe État islamique (EI), avaient été tués par les forces de l’ordre à leur sortie de la petite église de la banlieue de Rouen (Seine-Maritime), le 26 juillet 2016.

Cet attentat chargé en symboles, visant pour la première fois en Europe, un prêtre en pleine messe, avait bouleversé bien au-delà des frontières françaises.

Trois personnes comparaîtront en Cour d’Assise

Dans le box de la cour d’assises spéciale de Paris comparaîtront trois personnes de l’ « entourage familial, amical ou téléphonique » des deux assaillants, selon les mots de l’accusation.

Jean-Philippe Jean Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia sont renvoyés pour « association de malfaiteurs terroriste », soupçonnés d’avoir été au courant des projets des deux jeunes hommes, d’avoir partagé leur idéologie extrémiste ou d’avoir tenté de rejoindre les groupes terroristes en Syrie.

Le quatrième accusé, Rachid Kassim, présumé mort dans un bombardement en Irak en février 2017, sera le grand absent du procès. Ce propagandiste français du groupe terroriste État islamique est le seul à être mis en examen pour complicité de l’assassinat du prêtre et de la tentative d’assassinat sur un paroissien, pour avoir « sciemment encouragé et facilité le passage à l’acte » d’Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean.

Malgré l’absence des principaux responsables, les victimes et leurs proches veulent croire que l’audience, prévue pour durer près de quatre semaines, aidera à la « compréhension » de ce qui s’est passé.

La famille et les paroissiens veulent comprendre pourquoi

Guy Coponet, qui assistait à la messe avec sa femme et qui avait été grièvement blessé par les terroristes, « veut comprendre, à travers le procès, comment des jeunes tout juste sortis de l’adolescence en sont arrivés à commettre de telles horreurs », a expliqué à l’AFP son avocat, Méhana Mouhou.

Malgré ses 92 ans, il prévoit d’assister à une partie du procès, ce qu’il considère comme « une mission spirituelle » « pour la mémoire du père Hamel » et de son épouse, aujourd’hui décédée.

« Comprendre qui étaient les auteurs de l’acte et les motivations de leur passage à l’acte », c’est aussi l’ « attente principale » des deux sœurs du père Hamel, Roseline et Chantal, selon leur avocat, Me Christian Saint-Palais. Elles veulent également savoir pourquoi leur frère, « un homme de paix », a été « désigné comme cible », et s’il y a eu « des insuffisances dans l’arsenal de prévention », alors que l’un des assassins était placé sous bracelet électronique au moment de l’attentat, après un départ avorté vers la Syrie.

L’archevêque de Rouen monseigneur Dominique Lebrun, interrogé par l’AFP, attend lui « que la justice soit rendue », pour les victimes, mais aussi pour « Farid Khelil, Yassine Sebaihia et Jean-Philippe Jean Louis détenus depuis cinq ans ». « Sont-ils coupables ? De quoi ? », interroge-t-il. 

L’accusation décrit Jean-Philippe Jean Louis, âgé de 25 ans aujourd’hui, comme « très actif dans la jihadosphère », via l’administration d’une chaîne Telegram pro-EI et la création de cagnottes en ligne pour soutenir des personnes de « la mouvance islamiste radicale ». Quelques semaines avant l’attentat, il s’était rendu en Turquie en compagnie d’Abdel-Malik Petitjean, dans le but, selon l’accusation, de rejoindre la Syrie.

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