POLITIQUE

Assemblée: les adversaires du RN se mobilisent pour faire rejeter sa proposition de loi sur l’endométriose

septembre 19, 2023 16:30, Last Updated: septembre 19, 2023 16:53
By

En ouvrant sa « niche » parlementaire avec une proposition de loi sur l’endométriose, le RN entend enfin décrocher une victoire parlementaire à l’Assemblée. Les autres partis s’interrogent sur la stratégie à adopter face à un texte consensuel.

Ces journées réservées aux groupes minoritaires à l’Assemblée ont souvent viré au casse-tête pour le gouvernement et le camp présidentiel, plusieurs fois battus en raison de leur majorité relative. Cette saison, les députés RN, qui avaient fait chou blanc l’an dernier, ouvriront le bal le 12 octobre dans l’hémicycle.

Et le groupe compte ouvrir la séance par une proposition particulièrement difficile à rejeter pour ses adversaires politiques : accorder aux femmes atteintes d’endométriose un statut d’affection longue durée (ALD) « exonérante », « totalement prise en charge par l’assurance maladie ».

C’était « une des propositions centrales de Marine Le Pen » pendant la présidentielle 2022 insiste Jean-Philippe Tanguy, député auteur du texte. Mais la proposition avait aussi été portée par la députée LFI Clémentine Autain qui avait fait adopter une résolution à l’unanimité à l’Assemblée en janvier 2022.

Un décret pour couper l’herbe sous le pied du RN

Et la gauche ne souhaite pas donner le point au RN. « On verra comment on réagit à cette niche mais en aucun cas (…) il n’y aura de position commune entre nous et le Rassemblement national », a-t-elle insisté. Fustigeant une « opération grossière » du parti de droite nationaliste pour « corriger son image », Clémentine Autain a de son côté appelé le ministre de la Santé Aurélien Rousseau à prendre un décret qui viendrait entériner les dispositions de sa résolution, avant l’examen du texte RN.

« Si ce décret arrive, tant mieux », répond Jean-Philippe Tanguy. En attendant, la perspective de devoir se positionner sur ce texte agite le camp présidentiel à l’Assemblée.

Des points de vue partagés

« De mon point de vue, on ne peut plus se contenter de dire : c’est un texte RN on ne vote pas. On va les victimiser (et) les faire monter », estime une députée Renaissance selon laquelle son groupe est « divisé ». La question a été soulevée lors d’une réunion du bureau du groupe lundi, avec plusieurs pistes avancées, comme réécrire le texte par amendements pour adopter une version différente, avec d’autres mesures demandées par les associations, ou tout simplement le rejeter. Le groupe doit aborder la question dans sa réunion hebdomadaire mardi prochain.

« On est bien content d’avoir parfois les voix du RN (…) on ne peut pas indéfiniment dire que ça ne marche que dans un sens », estime un autre député de la majorité. « Je ne vote aucun texte du RN. Ca va être un peu pénible, mais on a été solides lors des précédentes niches », tranche de son côté le député Renaissance Marc Ferracci. « On n’est pas sectaire (…) on va examiner avec responsabilité ces textes », a déclaré de son côté en conférence de presse le président du groupe MoDem Jean-Paul Mattei.

Outre l’endométriose, les députés RN ambitionnent de décrocher des succès sur une proposition de résolution pour accorder l’asile politique à Julian Assange, également demandée par des députés Nupes, ou sur la suppression dès 2024 de l’Arenh, mécanisme qui contraint EDF à vendre de l’électricité à bas prix à ses concurrents, demandée par des députés de plusieurs bords.

Une victoire sur n’importe quel texte serait un évènement, l’Assemblée ayant jusqu’ici toujours rejeté les propositions de loi du RN. « À part quelques individus courageux, nous pouvons craindre un nouveau sectarisme qui nous laisse songeur », a toutefois tempéré Jean-Philippe Tanguy mardi, estimant que le plus « important » était que cela soit « sévèrement condamné par les Français dans tous les sondages ».

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER