Et un de plus. Dans l’enquête sur les assistants parlementaires européens du parti centriste, l’ex-eurodéputé MoDem Jean-Luc Bennahmias a été mis en examen pour « détournement de fonds publics ».
L’ancien vice-président du MoDem, élu au Parlement européen entre 2004 et 2014, a été mis en examen le 12 décembre pour « détournement de fonds publics » par les juges d’instruction du pôle financier de Paris chargés de cette enquête, a indiqué une source judiciaire.
Jean-Luc Bennahmias a confirmé cette mise en examen, tout en se défendant de toutes irrégularités dans l’emploi de ses anciens assistants parlementaires. « Je maintiens que ces gens ont travaillé pour moi », a-t-il déclaré. « Il s’agissait d’emplois à temps partiels, pour des montants relativement faibles. Il n’y a rien eu d’illégal », a-t-il ajouté.
Une quinzaine de responsables mis en examen
Les enquêteurs cherchent à savoir si le parti centriste de François Bayrou a utilisé des fonds européens, dévolus à l’embauche d’assistants pour les eurodéputés, afin de rémunérer en partie des cadres du mouvement employés à d’autres tâches.
Près d’une quinzaine de responsables du mouvement ont été mis en examen depuis la mi-novembre dans cette affaire, dont les anciennes eurodéputées Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez, l’ancien garde des Sceaux Michel Mercier et le président du MoDem François Bayrou.
Dénonciation par une élue du Front National
L’enquête, conduite par les juges Charlotte Bilger, Bénédicte de Perthuis et Patricia Simon, avait été initiée en juin 2017 par le parquet de Paris, après une dénonciation d’une élue du Front National, lui-même visé par une procédure judiciaire similaire.
Entendu en octobre 2017, un ex-employé du parti centriste, Matthieu Lamarre, avait confirmé les propos de cette élue, affirmant avoir été en partie rémunéré comme assistant local de Jean-Luc Bennahmias, alors qui il travaillait « uniquement pour le siège » à Paris.
Face aux enquêteurs, François Bayrou a nié tout recours à des emplois fictifs, évoquant un contexte de règlement de comptes politique, Matthieu Lamarre s’étant rallié à la candidate PS Anne Hidalgo lors des élections municipales à Paris en 2014.
Un million d’euros de préjudice
Selon une évaluation provisoire qui devrait être réévaluée à la hausse, le Parlement européen – qui a engagé plusieurs procédures de recouvrement – estime à près d’un million d’euros son préjudice dans cette affaire.
Plusieurs anciens eurodéputés, dont Sylvie Goulard et Jean-Luc Bennahmias lui-même, ont remboursé ou commencé à rembourser les montants réclamés. M. Bennahmias précise toutefois avoir engagé un recours contre ce remboursement.
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