Belote et re-belote pour le Modem. La vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez, est à son tour mise en examen pour détournement de fonds publics dans l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants de députés européens du parti centriste.
À l’issue de plus de dix heures d’audition au tribunal de Paris, Mme de Sarnez a été mise en examen pour l’emploi d’une personne en qualité d’assistante parlementaire. Concernant les contrats de cinq autres assistants examinés par les juges, elle a en revanche été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté.
Les juges cherchent à déterminer si des collaborateurs parlementaires ont été rémunérés par les fonds du Parlement européen alors qu’ils étaient en réalité affectés à d’autres tâches pour le parti centriste.
« La procédure lui donne désormais les moyens d’intervenir activement dans l’enquête », ont réagi ses avocats, Pierre Casanova, Christophe Ingrain et Paul Mallet. « Marielle de Sarnez démontrera que l’infraction qui lui est reprochée est sans fondement », ont-ils ajouté.
Marielle de Sarnez, qui fut élue au Parlement européen de 1999 à 2017, a été mise en cause par plusieurs protagonistes du dossier, dont une de ses anciennes assistantes, Karine Aouadj. Cette dernière affirme n’avoir jamais réellement exercé de tâches liées au Parlement européen et avoir plutôt été son assistante personnelle.
François Bayrou convoqué vendredi
Depuis le 15 novembre, plusieurs figures du MoDem, dont l’ancien garde des Sceaux Michel Mercier ou encore le directeur financier du parti centriste Alexandre Nardella, ont déjà été mises en examen dans ce dossier.
Le 29 novembre, c’est l’ex-eurodéputée et actuelle vice-gouverneure de la Banque de France Sylvie Goulard qui a été mise en examen pour détournement de fonds publics. Le président du MoDem François Bayrou est de son côté convoqué vendredi dans le cadre de cette enquête et pourrait également être mis lui aussi en examen.
La semaine dernière, François Bayrou avait relativisé ces poursuites. « Tout le monde est mis en examen ou à peu près dans la vie politique française », a-t-il déclaré sur RMC et BFMTV.
Une série de démissions
En juin 2017, l’ouverture d’une enquête préliminaire du parquet de Paris avait entraîné la démission de M. Bayrou du poste de ministre de la Justice, de même que celles de Marielle de Sarnez (Affaires européennes) et de Sylvie Goulard (Armées).
Le MoDem n’est pas la seule formation politique dans le viseur de la justice pour des emplois présumés fictifs au parlement européen. Des enquêtes similaires ont ainsi été ouvertes pour La France Insoumise (LFI) et pour le Front national (FN). Dans cette dernière, une vingtaine de personnes, dont Marine Le Pen, ont été mises en examen.
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