Le sprinter Christophe Lemaitre, quadruple champion d’Europe et médaillé de bronze olympique et mondial sur 200 m, mais plus au niveau international depuis 2018, a décidé de mettre un terme à sa carrière à 34 ans, rattrapé par une « énième » blessure, a-t-il expliqué à l’AFP jeudi.
« Les raisons sont assez simples : c’est juste que j’ai tout fait cette année pour participer aux Jeux de Paris, sauf que je n’ai pas réussi, malheureusement. C’est le signe que j’ai du mal à retrouver le haut niveau et qu’il faut arrêter d’essayer de courir après la performance et penser maintenant à courir tout simplement pour moi », développe Lemaitre, confirmant une information annoncée par plusieurs médias.
« Il y a eu une énième douleur au mollet qui est apparue et ça a hypothéqué toutes mes chances d’espérer me qualifier », précise le sprinter multimédaillé international et européen.
Une lésion musculaire à un mollet
C’est une lésion musculaire à un mollet qui a fait s’évanouir ses derniers espoirs – même très minces pour celui dont la dernière année de niveau international remonte à 2018 – de fouler la piste violette du Stade de France avec des pointes d’athlète aux pieds.
« Peut-être que ça veut dire que, finalement, le corps n’est plus capable de répondre aux exigences, aux contraintes que je lui impose, reprend Lemaitre. Il faut aussi que je pense à mon corps et à prendre soin de moi. »
Deux temps forts ont marqué sa carrière
La décision de dire stop n’a pas été « du tout difficile à prendre », raconte-t-il. « Je l’ai prise très sereinement, aussi parce que j’ai un projet de reconversion en tant que coach sportif. Je suis en total accord avec moi-même. »
Avant d’être rattrapé par les blessures à répétition et de disparaître du plus haut niveau, Lemaitre a écrit une des plus belles pages de l’histoire du sprint français.
Deux temps forts ont marqué sa carrière. Le premier, dès 2010, quand il est sacré triple champion d’Europe à Barcelone, sur 100 m, 200 m et 4×100 m, à vingt ans seulement. Le second, en 2016, sur la piste olympique de Rio, quand il a surgi pour s’offrir la médaille de bronze du demi-tour de piste et accompagner sur le podium la légende du sprint, le Jamaïcain Usain Bolt.
Entre les deux, le sprinteur savoyard a également collectionné une médaille mondiale, encore du bronze sur 200 m en 2011 en 19 sec 80 – toujours le record de France -, et cinq autres médailles européennes, dont un deuxième titre sur 100 m en 2012, plus l’argent du 200 m et le bronze du 100 m en 2014.
Quel est son meilleur souvenir ?
Son palmarès fourni compte une deuxième médaille olympique, partagée avec le relais 4×100 m en 2012 à Londres.
Quel est son meilleur souvenir ? « Forcément Rio, sans surprise, répond-il. Par rapport à tout ce qui s’est passé sur la piste, mais aussi au retour chez moi, à Aix-les-Bains, où j’ai pu communier avec mes proches, ma famille, les amis, les gens du club, mon ancien coach Pierre Carraz. Pour toutes ces émotions, c’est le meilleur moment de ma carrière. »
Dès 2010, en bouclant la ligne droite en 9 sec 98, Lemaitre est devenu le deuxième athlète français à courir le 100 m en moins de dix secondes après Ronald Pognon. Un record qu’il a amélioré jusqu’à 9 sec 92 et que Jimmy Vicaut a ensuite battu en 9 sec 86 en juillet 2015.
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