SPORT

Pour Cyréna Samba-Mayela, les Europe comme « entraînement pour les Jeux »

juin 8, 2024 7:20, Last Updated: juin 8, 2024 7:21
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Rare chance d’or pour l’équipe de France aux Championnats d’Europe d’athlétisme, Cyréna Samba-Mayela vise une première médaille internationale sur 100 mètres haies, samedi à Rome, mais la recordwoman de France a déjà la tête tournée vers les Jeux de Paris.

« Les Championnats d’Europe d’athlétisme sont une étape de préparation pour les Jeux », annonce d’emblée la Française de 23 ans, tout juste débarquée des Etats-Unis où elle s’entraîne au quotidien. « C’est un entraînement avec les conditions de championnat, avec beaucoup de monde, avec le maillot, etc. »

Vu son début de saison, Samba-Mayela a pourtant de quoi espérer bien plus qu’un bon entraînement sur la piste italienne.

La hurdleuse est passée dans une autre dimension en s’emparant mi-avril du vieux record de France de la discipline, qu’elle a depuis encore abaissé pour le porter à 12 sec 52.

Double médaillée mondiale en salle

Un chrono qui peut permettre à la double médaillée mondiale en salle (or en 2022 et argent en 2024 sur 60 m haies) de décrocher une première médaille internationale en plein air et de montrer qu’elle peut aussi briller sur 100 mètres haies, la distance olympique.

Ces dernières années, « mes résultats en plein air n’avaient jamais dépassé ce que j’avais pu réaliser en hiver, au point qu’on se dise Ok, c’est une coureuse de 60 m haies et aussi de 100 m haies… Mais bon là, je m’en sors bien quand même », explique l’athlète dans un rare mais large sourire.

« Le fait de battre mes records, de pouvoir m’élever à un niveau beaucoup plus haut à l’international confirme que c’était juste une question de temps », ajoute-t-elle sereinement.

Du temps, et un changement radical à la rentrée 2023, quand l’athlète décide de quitter le groupe de Teddy Tamgho pour rejoindre Orlando et les Etats-Unis, avec l’Irlandais John Coghlan comme coach et la championne olympique en titre Jasmine Camacho-Quinn comme partenaire d’entraînement.

« Force est de constater que le boulot réalisé est impressionnant », constate Romain Barras, le patron des Bleus.

Un changement impressionnant qui se voit directement

« Déjà la transformation de la personne, avec une Cyréna qui est plus ouverte, plus mûre », détaille-t-il à propos de l’athlète ultra-introvertie. « Mais techniquement surtout, ce n’est plus la même, elle attaque de plus loin, il y a vraiment un changement impressionnant qui se voit directement », analyse-t-il, visiblement assez bluffé.

La jeune femme acquiesce quand on lui rapporte les propos de l’ancien décathlonien: « ça m’a complètement rafraîchie » de partir, raconte-t-elle. « J’ai dû changer toute ma technique et ça marche. Il y a aussi un état d’esprit qui est différent et j’ai dû apprendre à m’adapter dans un nouveau pays, je voyage beaucoup, tout ça se retranscrit aussi dans ma façon de courir. »

La transition s’était montrée probante dès cet hiver en salle, quand la Française avait abaissé son propre record de France du 60 mètres haies pour se parer d’argent mondial à Glasgow, derrière la Bahaméenne Devynne Charlton et son chrono record du monde.

Et si jusque-là, Samba-Mayela avait du mal à confirmer dehors ce qu’elle était capable de faire en salle, elle a cette année parfaitement négocié la transition 60 m haies-100 m haies.

Dès sa rentrée en plein air aux Etats-Unis, elle a coupé la ligne en 12 sec 51, un chrono synonyme de record de France mais dans une course trop ventée pour qu’il soit homologué.

Tant pis, le record tombera lors de la compétition suivante à Xiamen en Chine (12.55) et sera encore amélioré quelques semaines plus tard à Clermont aux Etats-Unis (12.52), dans des courses relevées où la Française a battu des grands noms de la discipline.

Le record de France ? « Je savais que ça allait arriver », affirme « CSM ». « C’était important dans le sens où je devais passer par là : je ne peux pas prétendre à une médaille olympique en restant à 12 sec 65, ça faisait partie du plan. »

Samba-Mayela l’assure, le chrono va encore descendre. « Mon coach est certain que ce n’est que le début. Et j’en suis convaincue aussi. »

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