Quatre fonctionnaires dont une femme ont été tués jeudi à coups de couteau de cuisine, à l’intérieur même de la préfecture de police de Paris, par un employé administratif qui a été ensuite abattu par les forces de l’ordre, une attaque inédite par un membre de la célèbre institution.
L’assaillant de 45 ans, abattu dans la cour de la préfecture, travaillait à la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), au service informatique et souffrait d’un handicap.
Selon les dernières informations, la piste terroriste pourrait être envisagée. L’auteur, converti à l’islam depuis 18 mois, devait être prochainement convoqué par sa cheffe afin de s’expliquer sur le fait qu’il ne saluait plus les femmes. Cette dernière fait partie des quatre victimes tuées par l’assaillant.
On ignore pour l’instant s’il existe le moindre lien entre sa conversion et ce passage à l’acte. Une perquisition était en cours à son domicile, a indiqué le procureur, et sa femme a été placée en garde à vue selon le parquet.
Le déroulé de l’attaque
Muni d’un couteau de cuisine, cet homme a attaqué trois policiers de la DRPP, dans deux bureaux au premier étage du bâtiment, selon une source proche de l’enquête. Il s’en est ensuite pris, dans un escalier, à deux femmes: l’une employée à la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), l’autre à la Direction des ressources humaines (DRH).
Il est ensuite passé par la cour du bâtiment. Là, un policier de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) lui intime l’ordre de lâcher son couteau: il finira par faire usage de son arme de service.
Touché à la tête, l’assaillant est tué. Son parcours meurtrier est lourd: quatre personnes ont été tuées et au moins une autre a été conduite à l’hôpital, en situation d' »urgence absolue ».
Un policier en pleurs
Au Palais de justice, en face de la préfecture, un message a été diffusé peu avant 14H00 dans les hauts-parleurs : « Une agression s’est produite à la préfecture de police. La situation est maîtrisée. Le secteur de la Cité reste sous surveillance », a mis en garde le message.
« J’étais dans l’aile où il y a plutôt des bureaux et l’escalier qui monte chez le préfet. J’ai entendu un tir. J’ai compris que c’était à l’intérieur », a témoigné à l’AFP Emery Siamandi, interprète présent à l’intérieur de la préfecture au moment de l’attaque.
« Quelques instants après, j’ai vu des policières qui pleuraient. Elles étaient en panique. Au départ, j’ai pensé que c’était peut-être un policier qui s’était suicidé. Ça courait partout, ça pleurait partout. »
Cette attaque survient au lendemain d’une « marche de la colère » des policiers, une mobilisation inédite depuis près de 20 ans qui a rassemblé 27.000 personnes selon les organisateurs, sur fond de malaise de l’institution, de hausse des suicides et de réforme des retraites.
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