Moins de 16 heures après l’attaque qui a visé la synagogue de La Grande-Motte (Hérault), l’assaillant présumé a été interpellé samedi soir à Nîmes, dans le Gard. Deux personnes de l’entourage de l’assaillant présumé ont été également interpellées. Le point sur l’enquête, confiée au parquet antiterroriste.
« L’auteur supposé de l’incendie criminel de la synagogue a été interpellé » a annoncé sur son compte X le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin.
L’auteur supposé de l’incendie criminel de la synagogue a été interpellé. Merci aux effectifs des forces de l’ordre, et principalement du RAID, qui sont intervenus avec beaucoup de professionnalisme malgré ses coups de feu.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 24, 2024
Deux autres personnes en garde à vue
Avant l’interpellation du suspect, plusieurs perquisitions ont été menées dans la journée de samedi et deux personnes de l’entourage de l’assaillant présumé ont été également interpellées et placées en garde à vue.
Moins de 16 heures après le début de sa cavale, l’individu recherché a finalement été interpellé samedi soir, à 23h35, lors d’une intervention menée notamment par des policiers du Raid. Selon le Pnat, cette arrestation a eu lieu à Nîmes, dans le département voisin du Gard. De même source, l’homme interpellé a ouvert le feu sur la colonne d’intervention, qui a riposté et l’a blessé au visage.
La garde à vue du principal suspect débutera quand il aura été soigné, a précisé le Pnat, sans plus de précision sur la gravité de ses blessures.
Entre 08h00 et 08h30 samedi, deux véhicules sont incendiés dans l’enceinte de la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte, station balnéaire proche de Montpellier, explique le Parquet national antiterroriste dans un communiqué. Deux départs de feu supplémentaires sont relevés au niveau de deux portes d’accès du bâtiment.
« Plusieurs départs de feu ont été signalés à la gendarmerie par des riverains, à 08h21 », a précisé à l’AFP une source préfectorale, en soulignant que dans ce bâtiment logent le rabbin de la synagogue mais aussi d’autres personnes « sans lien avec la communauté juive ».
Selon cette source, ces feux ont visé deux voitures stationnées dans l’enceinte du bâtiment, une pergola servant d’espace de convivialité avec un barbecue, ainsi que la porte même de la synagogue et celle d’une salle de réunion. Un cinquième départ de feu est mentionné, sur une voiture stationnée à l’extérieur de l’enceinte de la synagogue.
L’explosion entendue au même moment que les départs de feu est celle d’une bonbonne de gaz. Après avoir pensé que cette bonbonne se trouvait dans un des véhicules incendiés, les enquêteurs du Pnat ont finalement déterminé qu’elle était à côté de ces véhicules.
De source préfectorale, quatre bonbonnes de gaz, deux grandes et deux petites, se trouvaient sous la pergola, près du barbecue.
Selon le maire de la commune, Stéphan Rossignol, celle qui a explosé aurait été ouverte par l’assaillant lui-même, dans le patio de la synagogue. Les trois autres bouteilles étaient heureusement vides, toujours selon l’élu.
La synagogue Beth Yaacov Atlan, installée dans un bâtiment d’un étage, dans une zone résidentielle de La Grande-Motte, a été inaugurée il y a 12 ans, à l’initiative de deux frères rapatriés d’Algérie.
Lors des faits, cinq personnes se trouvaient dans le bâtiment, dont le rabbin, mais aucune n’a été blessée. Le seul blessé léger est un policier municipal, touché par « le blast » de l’explosion.
« Une vraie volonté d’avoir des victimes, de tuer »
« D’après les premiers éléments dont nous disposons, nous pouvons considérer que nous avons échappé à un drame absolu », a commenté le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal en fin d’après-midi, sur place, à la synagogue.
Ce samedi, jour de shabbat, l’office était prévu à 09h00 du matin, selon le site internet de la synagogue. « Il y a eu une vraie volonté d’avoir des victimes, de tuer », a affirmé Perla Danan, présidente du Conseil représentatif des institutions juives d’Occitanie, à l’AFP: « Ca aurait pu être l’heure de l’office si nous étions en hiver ».
« C’est une très bonne synagogue, il y a des Parisiens qui viennent célébrer des mariages ici, et surtout l’été il y a énormément de vacanciers à La Grande-Motte et sur le littoral qui viennent prier ici », a expliqué Mme Danan.
Sur les images des caméras de surveillance de la synagogue, un homme, apparemment relativement jeune, est filmé en train de quitter les lieux en courant, après l’incendie et l’explosion. Le visage découvert, un keffieh rouge sur la tête, un drapeau palestinien autour de la taille, vêtu d’un polo bleu et d’un pantalon, il tient dans chaque main une bouteille d’eau minérale en plastique contenant un liquide jaunâtre.
À la ceinture, la crosse d’une arme de poing semble dépasser. Possiblement un 9 mm, selon une source proche du dossier.
Selon le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal, arrivé à La Grande-Motte en fin d’après-midi, « près de 200 policiers et gendarmes (étaient) mobilisés pour retrouver l’auteur ».
Le Pnat s’était saisi des faits à 11h00 samedi, ouvrant une enquête pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, destructions par moyen dangereux en relation avec une entreprise terroriste, et association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes.
L’enquête est menée par la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, la direction zonale de la police nationale sud et la direction générale de la sécurité intérieure.
Hormis l’annonce de l’interpellation, aucun élément supplémentaire n’a été apporté par le Pnat durant la nuit de samedi à dimanche sur l’identité de l’assaillant présumé de la synagogue, son âge, son éventuel passé judiciaire et ses éventuelles motivations.
Aucune revendication n’a été évoquée.
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