Après une année de captivité dans la bande de Gaza, le sort des 63 otages présumés vivants, principale monnaie d’échange de l’organisation terroriste Hamas pour obtenir un cessez-le-feu et des libérations de prisonniers palestiniens, est incertain, assombri par la litanie des décès confirmés et corps rapatriés.
Le 7 octobre 2023, au cours de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sud d’Israël, les commandos du mouvement terroriste islamiste palestinien ont emmené à Gaza 251 personnes ou dépouilles capturées. Sur ce total, 117 personnes, essentiellement des femmes, des enfants et des travailleurs étrangers, ont retrouvé la liberté, principalement pendant l’unique trêve du conflit, qui a duré une semaine fin novembre.
Annonce de la mort d’Idan Shtivi, 28 ans
Au 7 octobre 2024, premier anniversaire de l’attaque du Hamas et du début de la guerre dans le territoire palestinien, 97 personnes y sont toujours retenues en captivité, dont 63 présumées vivantes, 34 ayant été déclarées mortes par l’armée israélienne ou le Forum des familles d’otages.
Alors qu’Israël marque le premier anniversaire du jour le plus meurtrier de son histoire, le Forum des familles d’otages a annoncé dans un communiqué la mort d’un nouvel otage : « Le Forum des familles d’otages pleure le meurtre d’Idan Shtivi », 28 ans, dont le « corps est toujours » à Gaza. Enlevé lors du festival de musique Nova, où 370 participants ont trouvé la mort, il y était allé « pour documenter les performances et les ateliers de ses amis », selon Le Parisien citant le Forum des familles d’otages. « Pensant toujours aux autres, Idan était connu pour son altruisme et sa volonté de se sacrifier pour ceux qui l’entouraient » écrit le Forum. « Mais il n’est jamais parvenu à pénétrer dans l’enceinte du festival. Lorsque l’attaque a commencé, Idan a aidé deux étrangers qu’il venait de rencontrer à s’échapper du site. Ce choix altruiste a finalement conduit à son enlèvement », précise le communiqué.
C’était « un amoureux de la nature, de la photographie et des animaux. Il avait un lien particulier avec les chiens et les autres animaux », écrivent les familles, indiquant également qu’il « s’apprêtait à entamer sa deuxième année d’études sur le développement durable et le gouvernement à l’université Reichman », rapporte le Parisien.
C’est le cœur lourd, que nous vous annonçons le décès du fils de l’ami de notre présidente @AureliAssouline, Idan Stivi, otage à Gaza depuis le #7octobre.
Nos cœurs ne cessent d’être déchirés et n’arrêtent pas de saigner depuis 366 jours maintenant…
S’il vous plaît, là où… pic.twitter.com/2vjlwuxWC6
— Collectif7octobre_officiel (@7octobre_off) October 7, 2024
Parmi les otages encore présumés vivants, 56 sont des Israéliens, dont au moins 24 binationaux, six sont Thaïlandais et un Népalais. Parmi eux, 51 sont des hommes et 10 des femmes, dont cinq soldates. Onze soldats présumés vivants au total sont toujours captifs.
Deux enfants de huit mois et quatre ans présumés vivants
Deux enfants, les frères Kfir et Ariel, enlevés respectivement à huit mois et quatre ans, restent présumés vivants, ainsi que leurs parents Shiri et Yarden Bibas. Depuis la fin de la trêve le 1er décembre 2023, seuls sept autres otages ont retrouvé la liberté, à l’occasion d’opérations de sauvetage de l’armée israélienne. Le dernier en date est Kaid Farhan Alkadi, libéré le 27 août dernier dans le sud de la bande de Gaza.
Faute de preuve de vie, il n’est pas certain que tous les 63 otages présumés vivants le soient toujours. Le Hamas a annoncé le 12 août que ses combattants avaient « tué un otage » et « blessé deux otages femmes » dans des « incidents », sans les nommer. Auparavant, le mouvement avait annoncé plusieurs fois des décès d’otages, qu’Israël n’a pas confirmés, notamment ceux des enfants Bibas et de leur mère.
Une partie des otages décédés étaient déjà morts lorsqu’ils ont été emmenés à Gaza le 7 octobre 2023, tués lors de l’attaque du Hamas. C’est notamment le cas de dix soldats. Au moins 28 autres otages capturés vivants sont morts à Gaza. Trois d’entre eux – Yotam Haïm (28 ans), Samer al-Talalqa (25 ans) et Alon Lulu Shamriz (26 ans) – ont été abattus par erreur par l’armée israélienne le 15 décembre 2023.
Un a plus tard, les Israéliens revivent encore les horreurs du 7 octobre 2023. pic.twitter.com/dGXsagh5in
— Tsahal (@Tsahal_IDF) October 7, 2024
Six autres otages morts fin août
L’armée israélienne accuse l’organisation terroriste Hamas d’en avoir exécuté froidement six autres fin août : Hersh Goldberg-Polin, Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino, retrouvés morts par des soldats dans un tunnel de Rafah (sud de la bande de Gaza).
La plupart des otages présumés vivants encore à Gaza ont été enlevés au kibboutz Nir Oz (20) ou au festival de musique Nova (16). Nir Oz était déjà le kibboutz comptant le plus d’otages le 7 octobre 2024. Ce fut la seule communauté en recensant davantage (plus de 70) que de morts (plus de 40), y compris des travailleurs étrangers.
La rave party Nova, à laquelle participaient plus de 3000 personnes, se tenait entre les kibboutz Réïm et Beeri, à la lisière de la bande de Gaza. Au total, au moins 370 personnes y ont été massacrées et 43 enlevées, dont seulement neuf sont rentrées vivantes à ce jour. Le 7 octobre, des familles entières avaient été emmenées à Gaza. Pour les otages libérés en leur sein, la trêve de novembre 2023 a mêlé soulagement et déchirement de laisser des parents derrière eux.
C’est notamment le cas des adolescents franco-israéliens de Nir Oz, Eitan Yahalomi, dont le père Ohad est toujours captif, et Erez et Sahar Kalderon, dont le père Ofer reste retenu en otage à Gaza.
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