Attaque du fourgon pénitentiaire : qui est Mohamed Amra, le détenu qui s’est évadé ?

Par Emmanuelle Bourdy
15 mai 2024 08:18 Mis à jour: 15 mai 2024 08:33

Ce mardi 14 mai au péage d’Incarville (Eure) sur l’autoroute A154, deux agents de la pénitentiaire ont été tués et trois autres blessés grièvement lors de la sanglante attaque de leur fourgon. Le détenu Mohamed Amra, qui était en cours de transfèrement de la prison d’Évreux au tribunal de Rouen, présente un lourd casier judiciaire. Lui et les assaillants sont activement recherchés.

Mohamed Amra, un homme âgé de 30 ans connu sous le surnom de « La Mouche », devait être transféré de la prison d’Évreux au tribunal de Rouen lorsque le fourgon qui le transportait a été attaqué, ce mardi peu après 11 heures au péage d’Incarville. Il était déjà très défavorablement connu des services de police et de justice.

Également mis en examen « pour enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort »

Le Figaro nous apprend que ce mardi 7 mai, le tribunal d’Évreux avait condamné Mohamed Amra à 18 mois d’emprisonnement pour un vol avec effraction. En janvier 2022, cet individu avait déjà été condamné à trois ans de prison pour un autre vol avec effraction, ainsi que pour sa participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. C’est d’ailleurs la peine qu’il purgeait à la prison d’Évreux. Avant cela encore, en avril 2020, il avait été condamné pour « rodéos motorisés » à 3 mois d’emprisonnement.

Le détenu actuellement recherché est également soupçonné d’avoir commandité des meurtres liés à des trafics de stupéfiants dans lesquels il est impliqué, rapporte une source proche du dossier à l’AFP. Dans un communiqué, la procureure de Paris Laure Beccuau a en effet mentionné que Mohamed Amra était « mis en examen par la JIRS de Marseille pour enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort ». Elle a également précisé qu’il « a été condamné à de multiples reprises, pour des vols aggravés et une extorsion ».

Lors de la conférence de presse, la procureure a indiqué qu’il était « très connu de la justice », avec « 13 condamnations, la première en octobre 2009 », quand il avait 15 ans.

Une escorte de niveau 3

Avant d’être emprisonné à Évreux, Mohamed Amra a été emprisonné dans plusieurs autres centres de détention, à savoir à la prison des Baumettes à Marseille, mais également à la prison de la Santé à Paris, souligne encore BFMTV.

L’homme en cavale, qui n’appartenait pas à la catégorie des détenus particulièrement surveillés (DPS), bénéficiait d’une escorte de niveau 3, ce qui ne nécessitait donc pas de sécurisation particulière. C’est la raison pour laquelle seulement cinq agents pénitentiaires, dont un officier, composaient l’escorte.

Une libération pour « lui faire payer ce qu’on suppose qu’il aurait lui-même commis »

Dans l’attaque de ce mardi, la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a été saisie de l’enquête, confiée à l’office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) et la police judiciaire de Rouen.

L’enquête est ouverte pour « meurtre et tentative de meurtre en bande organisée (faisant encourir la réclusion à perpétuité), évasion et bande organisée, acquisition et détention d’arme de guerre, association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime », a également mentionné la procureure de Paris dans son communiqué.

Sur BFMTV, l’avocat de Mohamed Amra, Hugues Vigier, a émis l’hypothèse qu’on serait venu chercher son client non pas pour le libérer mais « peut-être » pour « lui faire payer ce qu’on suppose qu’il aurait lui-même commis ».

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