L’affaire des drones ukrainiens que la Russie dit avoir abattus car ils auraient visé Vladimir Poutine « est pour le moins étrange », a estimé jeudi la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna sur France Inter.
La Russie a accusé mercredi l’Ukraine d’avoir ciblé la résidence du président russe au Kremlin à l’aide de deux drones, une accusation que Kiev dément. Catherine Colonna s’est toutefois refusé à se « livrer au petit jeu des hypothèses ». Le fait que des drones parviennent jusqu’au Kremlin « est assez peu compréhensible dans des situations normales », a-t-elle également réagi. Elle a rappelé que les Ukrainiens ont « dès hier officiellement déclaré qu’ils n’étaient pour rien dans cet événement qui reste inexpliqué ».
Après la tentative d’attaque de drone sur le Kremlin, Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères évoque « un épisode étrange » et « mystérieux ». #le7930inter pic.twitter.com/fZ2bmClWw4
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« Propos outranciers »
Elle a par ailleurs déploré les propos de l’ex-président russe Dmitri Medvedev qui a appelé mercredi à « éliminer » le président ukrainien Volodymyr Zelensky en représailles à cette attaque présumée de drones contre le Kremlin. « Dmitri Medvedev se distingue par des propos outranciers, par une escalade verbale qui est regrettable », a-t-elle dit.
« Une fois de plus, cette escalade vient de la part de la Russie, une fois de plus, elle cherche à intimider, à faire peur, à trouver des prétextes qui pourraient justifier l’injustifiable », a-t-elle ajouté. Se refusant à envisager l’hypothèse d’assassinat du président ukrainien, elle a rappelé combien il était « important de respecter l’intégrité physique » d’un chef d’État élu démocratiquement.
Les canaux de communication avec la Russie « restent indispensables », a par ailleurs souligné Catherine Colonna, arguant que l’un des problèmes du pouvoir russe était « son enfermement dans une réalité parallèle ».
La France continue d’aider l’Ukraine
Le président Emmanuel Macron n’a pas eu d’échange avec son Vladimir Poutine depuis des mois mais il a régulièrement exprimé l’idée qu’il fallait maintenir le dialogue avec toutes les parties. « Nous n’avons aucun intérêt à renforcer cet isolement mental qui a conduit la Russie (…) à faire le choix d’envahir l’Ukraine », a fait valoir la cheffe de la diplomatie, qui n’a pas précisé si elle comptait de son côté échanger prochainement avec son homologue russe. Selon elle, maintenir une forme de dialogue permet aussi de rappeler « des principes de réalité ».
« Nous devons continuer d’aider l’Ukraine à se défendre et à mener une contre-offensive », affirme Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères. La Russie « mène une guerre par des moyens qui violent le droit international humanitaire ». #le7930inter pic.twitter.com/AKi8mOXW26
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La France doit continuer d’aider l’Ukraine pour qu’elle puisse mener une contre offensive afin de rétablir « un rapport de force plus favorable » sur le terrain pour espérer un retour de la Russie à la table des négociations, a-t-elle en outre souligné. Le gouvernement français prépare un nouveau paquet d’aides, a-t-elle également indiqué sans dévoiler quand celui-ci pourrait être annoncé.
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