Coup de tonnerre aux États-Unis : Donald Trump, testé positif au Covid-19, a été admis vendredi soir dans un hôpital militaire, tout en assurant, dans un bref message vidéo, aller « très bien ».
A un mois de l’élection, le président de la première puissance mondiale a quitté la Maison Blanche sans un mot, en portant un masque, pour rejoindre en hélicoptère l’hôpital Walter Reed, dans la banlieue de Washington.
« Je veux remercier tout le monde pour l’incroyable soutien (…). Je pense que je vais très bien, mais nous allons nous assurer que les choses se passent bien », a-t-il déclaré dans un message vidéo publié sur Twitter peu après son départ.
« Je pense que ça va ! Merci à tous. LOVE !!! », a-t-il ensuite tweeté dans la nuit de vendredi à samedi.
Selon sa porte-parole, Kayleigh McEnany, cette hospitalisation, qui devrait durer « quelques jours », a été décidée « dans un souci d’extrême prudence » et sur recommandation d’experts médicaux. Donald Trump y travaillera « depuis les bureaux présidentiels » que comporte l’hôpital Walter Reed, a-t-elle précisé.
Kayleigh McEnany a indiqué un peu plus tard dans un communiqué qu’après consultation avec des spécialistes, M. Trump recevait l’antiviral remdesivir. Le président « n’a pas besoin d’un supplément d’oxygène », a-t-elle ajouté.
Inquiétude dans le camp républicain
L’inquiétude gagne le camp républicain à un mois de l’élection présidentielle face au démocrate Joe Biden, qui est immédiatement reparti en campagne.
Le 45e président des États-Unis « continue à souffrir de fatigue mais a le moral », a déclaré vendredi après-midi son médecin Sean Conley dans un nouveau bulletin de santé au ton moins serein que dans la nuit, lorsqu’il avait assuré que son patient allait « bien ».
Les médecins lui ont injecté une dose du cocktail expérimental d’anticorps de synthèse développé par la société Regeneron.
Des experts ont souligné le danger d’injecter dans l’organisme de l’homme le plus puissant du monde un médicament certes prometteur mais encore si peu testé, en raison des possibles effets secondaires.
Avec des patients âgés, « je suis généralement très prudente sur tout ce qui est expérimental et n’a pas été prouvé », a dit à l’AFP Carla Perissinotto, médecin gériatre à l’université de Californie à San Francisco.
Le président américain, qui n’a cessé de minimiser la pandémie et a multiplié les rassemblements souvent au mépris des règles sanitaires, a lui-même annoncé ce rebondissement dans une campagne tendue à l’extrême.
« La Première dame et moi-même avons été testés positifs au Covid-19 », a écrit dans la nuit de jeudi à vendredi le président républicain, 74 ans, dans un tweet qui a rapidement battu des records de « likes ». Il a expliqué que Melania Trump et lui entraient en « quarantaine ».
Les responsables de la Maison Blanche, tout en évoquant des « symptômes légers », se sont voulus rassurants sur son « rétablissement rapide », martelant qu’il restait bien aux commandes du pays.
« Il prend évidemment ça au sérieux mais c’est un battant, je sais qu’il continue de travailler », a affirmé sur Fox News son fils Don Junior, qui a dit lui avoir parlé vendredi matin.
Concrètement, la campagne de M. Trump est stoppée net.
L’équipe du président, qui se vante régulièrement d’avoir une santé de fer, a annoncé que « tous les événements » prévus deviendraient « virtuels » ou seraient « reportés ».
Le candidat républicain doit ainsi renoncer aux meetings qu’il affectionne – et sur lesquels il semblait compter pour rattraper son retard persistant dans les sondages en vue de l’élection du 3 novembre.
Dans le camp républicain, plusieurs personnalités ont été testées positives ces derniers jours, comme la présidente du parti Ronna McDaniel et le sénateur Mike Lee, qui s’était rendu récemment à la présidence.
Dans la nuit de vendredi à samedi s’est ajoutée à cette liste Kellyanne Conway, qui a quitté récemment ses fonctions de conseillère à la Maison Blanche. Elle a dit présenter de « légers » symptômes.
La première alerte était venue jeudi soir du test positif de Hope Hicks, proche conseillère de Donald Trump qui a voyagé avec lui mardi et mercredi.
La Maison Blanche a depuis commencé à tracer les cas contacts de ceux qui ont approché le président, sachant qu’une personne contaminée commence généralement à être contagieuse deux jours avant l’apparition des symptômes. Elle n’a toutefois pas expliqué comment l’un des hommes les plus protégés de la planète avait contracté le virus.
De nombreux dirigeants mondiaux ont eux aussi exprimé leurs voeux de « prompt rétablissement » à Donald Trump et son épouse.
Parmi eux, le Premier ministre britannique Boris Johnson, lui-même atteint de façon grave il y a quelques mois.
« Je suis convaincu que votre vitalité naturelle, votre vigueur d’âme et votre optimisme vous aideront à vaincre ce dangereux virus », lui a écrit, plus emphatique, son homologue russe Vladimir Poutine.
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