L’auteur de l’attaque terroriste contre des policiers à Colombes (Hauts-de-Seine), qui avait blessé deux fonctionnaires en avril 2020, sera jugé aux assises à Paris, a indiqué vendredi une source judiciaire, confirmant une source proche du dossier.
Deux juges d’instruction ont ordonné le 28 mars un procès pour Youssef T. devant la cour d’assises spéciale. Il comparaîtra pour tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste.
Rappel des faits
Le 27 avril 2020, en plein confinement et en période de ramadan, cet homme alors âgé de 29 ans, inconnu des services antiterroristes, avait foncé au volant d’une BMW sur deux motards de la police nationale qui contrôlaient un autre véhicule à Colombes, les blessant grièvement.
Six policiers au total souffrent de traumatismes
Les deux motards ont été hospitalisés avec plusieurs fractures et traumatismes, notamment aux jambes. Souffrant encore aujourd’hui de « séquelles physiques et psychiques assez importantes », ces policiers travaillent désormais « sur des postes protégés », faisant « davantage de bureau », a expliqué à l’AFP leur avocat, M. Daniel Bernfeld.
Quatre autres policiers sur place s’étaient vu prescrire une incapacité totale de travail supérieure pour certains à 90 jours en raison du traumatisme psychologique.
Il voulait « tuer du flic » et « mourir en martyr »
L’assaillant était aussitôt arrêté. Une lettre d’allégeance au groupe terroriste EI (État islamique), écrite au dos d’une attestation de déplacement dérogatoire en raison de l’épidémie de Covid, et deux couteaux étaient retrouvés dans sa voiture. Selon des témoignages de policiers, il avait déclaré au moment de son interpellation avoir visionné des vidéos sur la mort d’enfants dans la bande de Gaza et avoir voulu « tuer du flic » et « mourir en martyr ».
Il change de version au cours de l’enquête
Youssef T. a ensuite affirmé au cours de l’enquête ne pas avoir cherché à tuer les fonctionnaires de police, en ayant en tête que ceux-ci auraient pu lui tirer dessus et l’abattre, mais avoir voulu « attaquer » des « soldats », selon l’ordonnance de mise en accusation, dont l’AFP a eu connaissance.
Une action « préparée et réfléchie »
Toutefois, le fait qu’il ait accéléré « directement dans leur trajectoire » doit s’analyser « comme un acte mû par la volonté d’attenter à leurs jours », écrivent les magistrates, qui estiment que son action était « préparée et réfléchie ». Outre la lettre d’allégeance et les couteaux, en attestent « ses recherches sur internet portant sur les exactions commises par des organisations terroristes », notamment sur des opérations visant des policiers ou des militaires français. Contacté par l’AFP, son avocat, M. Farès Aidel, n’a pas souhaité commenter la mise en accusation de son client.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.