Attentats du 13-Novembre : prison ferme requise contre une fausse victime

12 mars 2019 19:54 Mis à jour: 13 mars 2019 08:43

« Le mensonge est au cœur de sa vie » : le parquet de Créteil (Val-de-Marne) a requis mardi une peine de trois ans d’emprisonnement à l’encontre de Jean-Luc B., soupçonné d’être une fausse victime des attentats du 13 novembre 2015.

Le ministère public a également requis une amende de 20 000 euros, une obligation de soins, l’indemnisation des parties civiles et le retrait des droits civiques pendant cinq ans à l’encontre de cet homme de 29 ans.

Une affichette lisant  » Bataclan. Une pensée affectueuse pour toi mon fils, ton père qui t’aime » est accrochée autour d’un arbre près de la salle Bataclan à Paris le 12 novembre 2016. (Photo : PHILIPPE LOPEZ/AFP/Getty Images)

Il lui est reproché d’avoir escroqué de 77 000 euros le Fonds de garantie des victimes de terrorisme et autres infractions pénales (FGTI) entre janvier 2016 et janvier 2019. Il était inscrit sur la « Liste unique des victimes » établie par le parquet de Paris, ce qui lui avait ouvert des droits à l’indemnisation.

Après les attaques jihadistes qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015, il avait déclaré se trouver avec deux de ses amis au Bataclan, ce que l’enquête a démenti.

Pour faire croire qu’il s’y trouvait, il avait fourni un billet de concert des Eagles of death metal, qui s’est révélé être un faux billet. À son dossier d’indemnisation, il avait également fourni des photos du Bataclan, qu’il avait, de son propre aveu à la barre, « trouvées sur le dark web ».

« J’étais dans un engrenage », n’a-t-il eu de cesse de marteler à l’audience. « J’étais dans un état de mal-être général, je sortais d’une déception sentimentale », a-t-il ajouté alors que la présidente lui demande de s’expliquer.

Des gardes se tiennent devant l’entrée du Bataclan à Paris le 13 novembre 2018, lors d’une cérémonie organisée pour les victimes des attentats de Paris de novembre 2015, qui visait la salle de concert du Bataclan ainsi qu’une série de bars et a tué 130 personnes. (Photo : BENOIT TESSIER/AFP/Getty Images)

« Comment passe-t-on d’une déception sentimentale à une escroquerie ? », demandera-t-elle, très incisive tout au long de l’audience qui aura duré plus de deux heures.

« J’ai rien demandé moi, ce sont les associations qui ont fait toutes les démarches », répondra-t-il malgré les protestations des avocats des parties civiles et de la salle.

Qu’a-t-il fait des 77 000 euros indument perçus ? « Je m’en suis servi dans mes addictions », explique-t-il a la cour, affirmant souffrir de problèmes d’alcool et de drogue.

« Comment vous faire encore confiance ? », demandera la procureur, pointant « un homme enfermé dans le mensonge ».

Un homme rend hommage aux victimes à côté de fleurs exposées devant la salle de concert Bataclan à Paris le 13 novembre 2017 lors des cérémonies qui ont marqué le deuxième anniversaire des attentats terroristes de novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris. (Photo : STEPHANE DE SAKUTIN/AFP/Getty Images)

Sans emploi et actuellement en formation de boulangerie, Jean-Luc B. a été condamné à plusieurs reprises, dont une fois pour une agression sexuelle en 2007.

Plusieurs associations de victimes du terrorisme dont Life for Paris ainsi que le FGTI se sont portées partie civile.

Au total, une quinzaine de personnes ont déjà été condamnées pour tentative d’escroquerie ou escroquerie liées aux attentats de 2015.

D. S avec AFP

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