Ces derniers jours, un commerçant comparaissait devant le tribunal judiciaire de Caen pour une escroquerie à la carte bancaire utilisant le système « sans contact ». Ce dernier a réussi à détourner plus de 13 000 euros en facturant des sommes plus élevées que celles dues sur son terminal de paiement. Une arnaque qui, depuis le confinement, est de plus en plus fréquente.
L’affaire remonte à la fin de l’année 2020, mais la Justice doit trancher dans les prochains jours : un commerçant, vendeur de fruits et légumes itinérant, faisait grimper la facture de ses clients en se servant de son terminal de paiement, qu’il louait à une banque bulgare.
Pour ce faire, il déplaçait une virgule sur la somme tapée sur le terminal ou tout simplement inscrivait un chiffre beaucoup plus important et profitait de l’inattention des clients pour faire valider le montant, souvent en utilisant le « sans contact », a rapporté France 3 Régions.
Une escroquerie d’autant plus facile que le terminal de paiement en question ne délivrait aucun ticket de confirmation, mais proposait un envoi de récépissé par sms ou mail. Avec cette méthode, l’homme a détourné 13 000 euros à une vingtaine de victimes. Depuis, ce dernier a reconnu les faits et a exprimé des regrets.
Ce genre d’acte, selon son avocat, se multiplie depuis le début de la pandémie de Covid : « La méthode ne coûte rien, si ce n’est l’acquisition d’un terminal de paiement. La période de confinement a favorisé les paiements par carte bancaire et notamment le ‘sans contact’, et donc rendu plus facile ce type d’escroquerie », a déclaré maître Nicolas Toucas, avocat au barreau de Caen.
D’après une enquête de l’UFC-Que Choisir, rendue publique en octobre 2020, les paiements « sans contact » ont progressé de 67 % depuis le début de la crise du Covid. En effet, les Français, inquiets quant aux risques sanitaires, se sont reportés vers des moyens de paiement dématérialisés, ce qui n’est pas sans danger selon l’association. Par ailleurs, l’antenne de Caen a confirmé que chaque jour, elle recevait des appels de personnes victimes d’arnaques en tous genres, en particulier par paiement bancaire.
Aussi, selon les statistiques de la Banque de France que l’UFC-Que choisir a parcourues, l’utilisation accrue du « sans contact » et le passage du plafond du paiement de 30 à 50 euros expliquent la hausse des arnaques à la carte bancaire. Depuis ce changement, elles sont deux fois plus nombreuses que sur les transactions avec composition du code secret.
De plus, selon une enquête de l’UFC-Que Choisir : une personne fraudée sur trois n’a pas été remboursée par sa banque. La raison ? Les établissements bancaires invoquent comme argument « la négligence supposée du client » pour ne pas rembourser. Une attitude que dénonce l’association de défense des consommateurs, qui a saisi les pouvoirs publics pour obtenir le respect des droits des consommateurs et qui accompagne au quotidien les victimes dans leurs démarches de remboursement.
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