Florence Joulin estime que son père a été victime de « maltraitance », lors de sa prise en charge aux urgences de l’hôpital Louis Pasteur de Chartres (Eure-et-Loir). L’établissement, lui, déplore une « saturation excessive ».
Le père de Florence, âgé de 88 ans et atteint d’un cancer du poumon et du pancréas, a été admis aux urgences de l’hôpital de Chartres ce mardi 25 juin, rapporte France 3 Centre-Val-de-Loire. Après avoir remué ciel et terre pour le voir, la fille de l’octogénaire n’a eu droit qu’à une seule minute, alors que le vieillard est en fin de vie.
« On m’a refusé de lui rendre visite. Je trouve ça inadmissible »
Craignant que son père ne fasse une occlusion intestinale, Florence avait pris la décision d’emmener son père aux urgences. Lorsqu’elle a voulu lui rendre visite, le jour même, les professionnels de santé lui ont interdit l’accès au service.
Elle a trouvé la situation d’autant plus « inadmissible » qu’elle n’a pu obtenir aucune « information » ni « contact avec les médecins ». Le lendemain, elle s’est de nouveau rendue aux urgences. « J’ai fait un scandale avec des propos contenus. J’ai même été applaudie par les personnes qui étaient là. Apparemment je n’étais pas la seule », explique-t-elle à nos confrères.
Après un bref échange avec le directeur de l’établissement hospitalier, celui-ci aurait pointé son égoïsme, lui signifiant que le service était « débordé ». Elle lui rétorque que cela n’est pas de sa faute, son objectif étant de voir son père.
« Je préfère qu’il meure chez nous que là, seul sur son brancard »
Elle a finalement été autorisée à voir son père, mais une minute seulement. Une fois dans le service des urgences, bondé, elle constate avec dépit que le vieil homme « est gelé », qu’il n’a pas de drap et que son brancard étant installé « sous une grille d’aération ».
« Au bout d’une minute on m’a dit de partir parce que je dérangeais tout le monde. J’ai juste eu le temps de dire à mon père : Rassure-toi, on vient te chercher bientôt », raconte Florence Joulin, qui ne veut pas partir sans son père en raison de son état. Selon ses dires, l’octogénaire ne parle plus, n’entend plus, est hyper stressé. « C’est de la maltraitance de le laisser là seul sur un brancard. Il doit se demander où il est », dénonce-t-elle.
Mais l’hôpital, lui, exige qu’il voie un médecin et passe un scanner avant de pouvoir quitter les lieux. « S’il faut deux jours pour passer un scanner ce n’est pas possible. Il va mourir. Je préfère qu’il meure chez nous que là, seul sur son brancard », s’agace encore la fille du patient, qui, avec ses trois sœurs, se dit alors prête à signer une décharge pour qu’il puisse sortir.
« Vu la saturation excessive des urgences, il était impossible de l’accueillir »
Désemparée, Florence Joulin finit par contacter le comité des usagers du centre hospitalier de Chartres. Selon Françoise Talbot, l’une de ses représentantes, « chaque personne qui n’est pas en situation de pouvoir s’exprimer seul doit pouvoir être accompagné par un aidant ». « C’est prévu par la loi et là ça ne s’est pas fait, c’est tout à fait regrettable », ajoute-t-elle, soulignant néanmoins être « tout à fait consciente des difficultés » au sein du centre hospitalier.
Yvon Le Tilly, le directeur des usagers des hôpitaux de Chartres, pointe une « situation exceptionnelle » des urgences de l’hôpital Louis Pasteur. « Vu la saturation excessive des urgences, il était impossible de l’accueillir. Il y avait des patients partout. Mais j’ai parlé avec elle et elle avait l’air satisfaite à la fin de notre conversation », poursuit-il. Florence Joulin a effectivement confirmé ce point, regrettant d’avoir dû « en arriver là » pour que la situation s’améliore, alors que d’autres « n’ont pas eu cette chance ».
Ce mercredi, la direction des usagers a expliqué dans un communiqué qu’« au regard de l’aggravation de la situation, il est donc fait appel à la vigilance redoublée de la population. Les patients, seuls ou accompagnés, sont donc priés de se déplacer à l’hôpital qu’en cas de réelle nécessité ».
Quant au père de Florence, il a finalement pu être hospitalisé.
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