Des Canadiens ayant besoin d’un passeport sont confrontés à des délais interminables dans plusieurs régions du pays, si bien que la police a dû intervenir au bureau de Montréal, où les voyageurs désespérés campent jour et nuit.
Dans la métropole québécoise, la file d’attente se rallongeait jeudi à vue d’oeil, à l’aube d’un week-end férié et de la saison estivale, qui marquent le grand retour des voyages après plus de deux ans de pandémie.
Au complexe Guy-Favreau, ils étaient environ 500 à s’impatienter – certains en pleurs, d’autres assis sur des chaises de camping. Or, seulement 80 personnes sont admises chaque jour dans ce bureau de passeport.
« C’est juste une catastrophe, on ne peut pas l’appeler autrement », s’est insurgé auprès de l’AFP Cheikh Diop, 34 ans, qui attend depuis au moins 24 heures pour obtenir le passeport de sa fille.
La police veille à la sécurité pour éviter les débordements
Sur place également, Mylène Lemmel, portant un imperméable, racontait avoir « dormi ici, sous la pluie » pour récupérer le passeport qu’elle a demandé il y a pourtant plus de deux mois.
Pour éviter les débordements, la police a été déployée en début de semaine pour veiller à la sécurité.
Ce niveau exceptionnel d’attente peut aussi s’observer dans d’autres grandes villes du Canada, telles qu’Ottawa, Toronto ou encore Vancouver.
Face à ce que les médias canadiens appellent la « crise des passeports », Karina Gould, la ministre responsable de Service Canada, organisme en charge des services fédéraux aux citoyens, a indiqué jeudi que « les bureaux de passeports ne sont pas construits pour avoir des centaines d’applications urgentes chaque jour ».
Vidéo du chaos à l’intérieur du complexe Guy-Favreau pour renouveler des passeports. Les policiers avouent leur impuissance. @RadioCanadaInfo pic.twitter.com/1RFsCwyfMY
— Thomas Gerbet (@ThomasGerbet) June 21, 2022
Le nombre de demandes urgentes explose
La levée récente des mesures liées à la pandémie a fait exploser le nombre de demandes urgentes, passant de 5% à 50%, selon la ministre, qui a précisé que le gouvernement canadien a embauché 600 agents en janvier, et que 600 autres le seront prochainement.
Pour apaiser les tensions, Ottawa a tenté d’instaurer un système de coupons permettant aux voyageurs dont le départ est imminent de parler à un agent en priorité, mais ce service croule sous les demandes.
Après de multiples confinements et des règles sanitaires parmi les plus stricts au monde, « les gens ont besoin de voyager, d’aérer leurs esprits », a expliqué Cheikh Diop, estimant que ce « cauchemar » aurait pu être largement anticipé.
Certains voyageurs qui n’ont plus de patience vont jusqu’à trouver sur les réseaux sociaux des personnes pour faire la queue à leur place.
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